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Z) Fin (10)


« Dans son dernier livre, Todd affirme que l’effondrement de l’empire américain a été causé par «l’évaporation» du protestantisme, ce qu’il décrit comme sa grammaire cachée. L’Amérique fait maintenant face à une défaite en Ukraine à cause de la disparition complète du fondement chrétien de sa culture, «un phénomène historique crucial qui, justement, explique la pulvérisation des classes dirigeantes américaines». Le protestantisme, qui «dans une large mesure a été la force économique de l’Occident, est mort». Les États-Unis et l’Angleterre ont été pris dans une «dérive centripète, narcissique puis nihiliste», qui a conduit l’empire actuel et son prédécesseur à quelque chose que Todd appelle l’«État zéro», qu’il définit comme un État-nation qui est «n’est plus structurée par ses valeurs d’origine», ce qui signifie que l’éthique protestante du travail et le sentiment de responsabilité qui animaient auparavant sa population se sont évaporés. Trump et Biden incarnent l’apothéose de l’État zéro parce que les décisions de Washington sous les deux administrations ont cessé d’être morales ou rationnelles. L’État Zéro a été précédé par l’État Zombie, qui conserve la forme mais est vidé de son contenu. Todd voit Benjamin Franklin comme un zombie protestant typique, qui ne pratique plus sa religion mais conserve son éthique, attaché aux valeurs d’honnêteté, de travail, de sérieux, et toujours conscient que l’homme n’a qu’un temps limité. La société protestante zombie est apparue en Europe lorsque l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont créé un monde dans lequel la pratique religieuse se flétrit mais où les valeurs sociales de la religion persistent, ainsi que les rites de passage prescrits par les différentes Églises. Ni le baptême, ni le mariage, ni les obsèques ne sont remis en question. Mais, signe que l’Occident ne respecte plus le commandement biblique de «croissez et multipliez-vous», la fécondité est en baisse dans les classes moyennes. Privée de sa supervision, l’éthique protestante du travail en Grande-Bretagne a basculé dans le nationalisme pur. Selon Todd, la disparition du protestantisme a donc mené au nihilisme, ce qui est étroitement lié au satanisme. Parce que la nature a horreur du vide, le vide créé par la disparition du protestantisme a été comblé par le «nihilisme», que Todd définit comme «un amoralisme découlant d’une absence de valeurs». Le nihilisme, nous dit-il à un autre moment, «nie la réalité et la vérité ; c’est un culte du mensonge». Le nihilisme mène au narcissisme, qui sont tous deux basés sur un déni de la réalité qui est devenue une pandémie dans les sociétés qui prétendent que «un homme peut devenir une femme, et une femme peut devenir un homme», une affirmation que Todd décrit comme fausse et «proche du cœur théorique du nihilisme occidental». Parce que «le bien et le mal […] ont perdu leur nom», un homme peut devenir une femme si le décret puissant le permet. Cela a des ramifications politiques parce que cela signifie également qu’un traité nucléaire avec l’Iran sous Obama peut se transformer, du jour au lendemain, en un régime de sanctions aggravées sous Trump. Todd indique que le satanisme est la grammaire cachée de l’État Zéro, de façon oblique, quand il prétend qu’un «rituel satanique» («une sorte de rituel économico-philosophico-satanique») a servi de point de démarcation entre l’ère de l’élite WASP et le moment où la synagogue de Satan lui a succédé en tant que classe dirigeante de l’Amérique. Aveuglé par les catégories superficielles de Max Weber qu’il s’est appropriées, Todd ne voit pas non seulement que la grammaire cachée du protestantisme est satanique, mais aussi et surtout que l’Amérique est devenue le Grand Satan lorsque les juifs ont repris en mains sa culture. Todd insiste sur le fait que la disparition du protestantisme est «la clé explicative décisive» pour comprendre «la turbulence mondiale actuelle», sans nous dire qui a succédé aux WSAP en tant que nouvelle classe dirigeante américaine. Todd affirme que «l’extinction religieuse» a conduit à «la disparition de la morale sociale et du sentiment collectif ; à un processus d’expansion géographique centrifuge combiné à une désintégration du cœur originel du système», comme si c’était un acte impersonnel de la nature sans acteurs humains à la barre. Le satanisme a été la trajectoire de l’empire anglo-américain depuis que Satan a prononcé son célèbre discours au début du poème épique protestant Paradise Lost. La foi a retenu la République américaine pendant un certain temps, mais l’émergence de l’Empire américain après la Seconde Guerre mondiale a été un long plongeon dans le satanisme. Comme Satan, le sombre personnage qui accueille Young Goodman Brown dans la forêt, le pasteur puritain explique que «le mal doit être votre seul bonheur». L’Amérique, si l’on entend par là la quatrième grande religion du monde, n’est depuis lors qu’un long pacte avec le diable. Benjamin Franklin était connu comme le Prométhée américain parce qu’il avait volé le feu des cieux le jour où il avait fait voler un cerf-volant avec une clé suspendue à celui-ci pendant un orage, pour socker l’électricité qui coulait en elle dans un bocal de Leyde, comme une étape préliminaire pour apprivoiser cette force de la nature et ouvrir la voie à son utilisation dans le fonctionnement des moteurs de l’Empire américain émergent. Grâce à des satanistes comme Ben Franklin, qui était membre du club Hellfire à Londres, l’esprit du Grand Satan a réinvesti sa demeure en France catholique à peine 13 ans après son émergence dans la Déclaration d’indépendance, culminant dans la Révolution française de 1789. La Russie a puni la France pour sa rébellion contre Dieu en 1814, mais malgré les châtiments répétés de Dieu, l’esprit de rébellion n’a jamais quitté la France, comme en témoignent les émeutes qui sévissent maintenant dans ce pays alors qu’il se dirige vers l’anarchie. Malade du soutien de Macron à la guerre de l’OTAN en Ukraine, [une partie des] Français prie maintenant pour une invasion russe parce que la Russie a été le premier fléau envoyé par Dieu qui a puni les Français pour le péché de rébellion contre le dirigeant oint de Dieu de leur pays pendant la Révolution française. La France, cependant, a refusé d’apprendre la leçon que Dieu leur avait envoyé avec les Russes contre Napoléon. Les Prussiens sont devenus le fléau de Dieu en 1870, mais encore une fois la France a refusé d’apprendre la leçon que Dieu leur enseignait. En 1890, Civilta Cattolica a expliqué la leçon que Dieu essayait d’enseigner à la France lorsqu’il a annoncé, à l’occasion du 100e anniversaire de la Révolution française, que tout pays qui se détournerait des lois créées par Dieu finirait par être gouverné par des juifs, qui incarnent encore l’esprit révolutionnaire que la France refuse d’abjurer. La fixation de Todd sur le Geist protestant de Weber l’aveugle sur le fait que le même esprit juif a pris le contrôle de la France. Le nihilisme est le mot de Todd pour l’esprit satanique qui remonte à l’époque où Jésus-Christ a confondu les juifs qui prétendaient être la «semence d’Abraham» en leur disant que «Ton père est Satan» (Jean 8, 44). En tuant le Christ, les juifs qui ont rejeté le Logos incarné sont devenus la «synagogue de Satan» dont le rejet du Logos s’est exprimé dans une trajectoire d’activité révolutionnaire qui s’étend de Barabbas et Simon bar Kochba, à Trotsky et aux bolcheviks, à Irving Kristol et aux autres revenants trotskistes issus de la Section B du City College de New York dans les années 1930, qui se sont fait connaître sous le nom de néoconservateurs, ceux-là mêmes qui ont détruit ce qui restait de la Russie après la chute du communisme grâce à l’activité de pilleurs juifs comme Jeffrey Sachs et les oligarques juifs qui ont profité de son activité. Sous Vladimir Poutine, la Russie s’est rétablie «après le cauchemar des années 1990», mais l’Amérique ne s’est pas remise de la victoire après la guerre froide qui a créé ce cauchemar parce que «les dirigeants occidentaux sont restés aveugles à la réalité». Affichant un angle mort qui lui est propre, Todd identifie le groupe d’aveugles responsables de l’éclipse de l’élite WASP comme «les néoconservateurs», ou simplement «les néocons». L’incapacité de Todd à identifier l’ennemi devient évidente dans l’édition française originale, où le terme «néocons» semble étonnamment déplacé au milieu de sa prose française autrement précise : L’implosion, par étapes, de la culture WASP –blanche, anglo-saxonne et protestante –depuis les années 1960 a créé un empire privé de centre et de projet, un organisme essentiellement militaire dirigé par un groupe sans culture (au sens anthropologique) qui n’a plus comme valeurs fondamentales que la puissance et la violence. Ce groupe est généralement désigné par l’expression «néocons». Il est assez étroit mais se meut dans une classe supérieure atomisée, anomique, et il a une grande capacité de nuisance géopolitique et historique. Au lieu de nommer les juifs comme le groupe qui a créé l’État zéro satanique en Amérique, Todd crée une catégorie de l’esprit appelée «The Blob», qu’il décrit comme : le groupe d’individus qui, concrètement, mènent la politique étrangère de la puissance malade que l’Amérique est devenue. Qui est cette tribu aux mœurs singulières qui, par ses goûts et ses décisions, a conduit l’Occident aux portes de la Russie ? Nous étudions le plus souvent une communauté primitive dans son environnement naturel : ce sera la ville de Washington. Nous nous intéresserons particulièrement à l’establishment géopolitique américain, que l’on appelle communément le «Blob», du nom d’un micro-organisme inquiétant. Todd semble ignorer que le nom vient d’un film d’horreur des années 1950, l’attribuant plutôt à Stephen Walt, qui a obtenu le surnom de Ben Rhodes, un ancien conseiller d’Obama, pour désigner le microcosme responsable de la politique étrangère. «Le Blob washingtonien tel que présenté par Walt correspond entièrement à ma vision d’un groupe dirigeant dépourvu de liens intellectuels ou idéologiques extérieurs à lui-même.» Après avoir énuméré la famille Kagan — y compris Victoria «Fuck l’UE» Nuland, qui est mariée à Robert Kagan — comme «un exemple particulièrement central de «la petite bande de semi-intellectuels qui habitent le Blob, un sous-village de Washington», il s’avère que le Blob se déclare, mirabile dictu, juif : J’ai été surpris de constater la fréquence des ancêtres juifs provenant de l’empire des tsars et de ses marges. Nous avons noté que les deux personnalités les plus influentes qui «gèrent» l’Ukraine, Antony Blinken, secrétaire d’État, et Victoria Nuland, secrétaire d’État adjointe, sont d’origine juive. Plus précisément, nous découvrons que Blinken est du côté de sa mère d’origine juive hongroise et que son grand-père paternel est né à Kiev. Le père de Victoria Nuland est une combinaison de juifs moldaves et ukrainiens. Passons à l’arrière-plan idéologique, les beaux-parents de Victoria, les Kagas. Le père de Robert et Frederick, Donald, était né en Lituanie. Le fait que tant de personnes dans le haut secteur social à responsabilité géopolitique aient un lien familial avec la partie occidentale de l’ancien empire tsariste est troublant. Une fois que Todd établit l’identité juive du Blob, toutes sortes de connexions intéressantes émergent. Parce que les juifs «se souviennent de l’Ukraine comme du berceau officiel de l’antisémitisme «russe», à commencer par les pogroms de 1881-1882», la guerre de l’OTAN contre la Russie émerge comme un désir juif, en particulier de la part de Nuland, de punir l’Ukraine pour les pogroms de Chmielnicki. Ou, comme le dit Todd, «Pourquoi les Américains d’origine juive ukrainienne qui, avec le gouvernement de Kiev, copilotent cette boucherie, ne considèreraient-ils pas cela comme une juste punition infligée au pays qui a tant fait souffrir leurs ancêtres ?» Contrairement aux «néoconservateurs», que Todd décrit comme les héritiers du maccarthysme, George Kennan, le WASP qui a été l’architecte de la politique américaine d’endiguement pendant la guerre froide, était «tout sauf un anticommuniste aveugle». Parce que Kennan parlait russe, parce qu’il connaissait et aimait la culture russe, il avait conçu une stratégie d’endiguement qui visait à empêcher une confrontation armée. L’ère Kennan a pris fin, selon Todd, lorsque les néocons ont repris en main la politique étrangère américaine. Todd identifie l’homme responsable de cette prise de contrôle comme étant Walt Rostow, le conseiller à la sécurité nationale de Lyndon Johnson pendant la guerre du Vietnam. À ce stade, la thèse de Todd devient problématique parce que Rostow n’était en aucun sens un «néocon» (un mot qui n’existait pas dans les années 1960), mais contrairement à ses prédécesseurs au département d’État, qui étaient engagés dans la politique d’endiguement de Kennan, Rostow était juif. Todd nous dit : «Aujourd’hui, le village de Washington n’est rien de plus qu’un ensemble d’individus complètement dépourvus de morale commune. Je ne dis pas «village» par hasard», mais il ne peut pas se résoudre à nous dire que le «village» est gouverné par des juifs, malgré toutes les preuves qu’il amasse au contraire : La même surreprésentation peut être observée au sein du conseil d’administration du plus prestigieux groupe de réflexion sur la politique étrangère, le Council on Foreign Relations : près d’un tiers de ses trente-quatre membres sont juifs. En 2010, le classement Forbes a montré que, parmi les cent plus grandes fortunes aux États-Unis, il y avait 30% de juifs. Nous avons l’impression d’être à Budapest au début des années 1930. L’interprétation de ce fait est également la même : pour expliquer une forte surreprésentation des juifs dans les catégories supérieures d’une société donnée, il faut d’abord rechercher, et le plus souvent trouver, une faiblesse éducative dans la population générale, qui a permis à l’intensité éducative de la religion juive de se manifester pleinement. Et c’est là que nous arrivons au problème fondamental de La Défaite de l’Occident. Todd est lui-même un juif pour qui le terme juif est une catégorie vide de l’esprit qui n’a aucun rapport avec les réalités que j’ai décrites en détail. Comme le colonel Macgregor et Tucker Carlson, il préfère l’euphémisme «néoconservateur». Todd admet que «le Blob» est sous contrôle juif, mais le juif n’est pas une catégorie significative pour les juifs, comme Noam Chomsky et Norman Finkelstein l’ont montré. L’utilisation par Todd du terme «Neocon» l’empêche d’identifier qui a pris le contrôle de l’Amérique après que l’esprit protestant s’est évaporé en 1978, l’année où John D. Rockefeller, 3e du nom, et son frère Nelson sont morts. Au lieu de nous dire qui est responsable de l’éclipse du protestantisme qui a mené à l’effondrement de l’Empire américain, Todd parle d’une «implosion impersonnelle, par étapes, de la culture WASP — blanche, anglo-saxonne et protestante», qui a commencé dans les années 1960 lorsque les néoconservateurs ont privé l’Empire américain d’«un centre et d’un projet», que Todd décrit comme «une culture nationale partagée par les masses et les classes dirigeantes». Briser la forme culturelle de l’empire américain connu sous le nom de protestantisme était similaire à la division de l’atome en raison de la violence et de la destruction que cela a déclenché sur l’Amérique et le reste du monde, mais ce n’était pas une éruption impersonnelle, un cas de force majeure. C’était une révolution. C’était un coup d’État qui a supplanté l’éthique protestante du travail par l’idole juive du nihilisme. Todd est tout simplement brillant lorsqu’il s’agit d’expliquer comment le nihilisme mène à la violence. À ce stade de la désintégration de l’Empire américain, la guerre est devenue «la dynamique» de l’État Zéro, pour lequel «parce que la guerre est, toujours et partout, une des virtualités du nihilisme». L’insistance de l’Amérique sur la guerre comme solution à tous les problèmes, en particulier au Moyen-Orient, a conduit à un isolement total. Le vote américain contre un cessez-le-feu parrainé par l’ONU à Gaza est «nihiliste», car «il rejette la morale commune de l’humanité». Lors du vote le plus récent, les États-Unis ont été soutenus par trois autres pays, Israël, la Micronésie et Nauru, un pays, qui, à cause du guano [la fiente d’oiseaux, exploitée comme engrais], sa principale ressource naturelle, a été éliminé de l’existence, ce qui en fait le «pays de merde» paradigmatique. Le nihilisme conduit à l’autodestruction, ce qui nous permet de voir que l’engagement irréfléchi et sans réserve de l’Amérique envers Israël est un symptôme suicidaire, qui a transformé les États-Unis en terre de tueries de masse, de zombies au fentanyl, de religion zéro et de déni de réalité, où «l’impulsion première est le besoin de violence.» Todd ajoute la crise des opioïdes à la liste sans nous dire, bien sûr, que c’était un autre projet juif dirigé par la famille Sackler. À la fin de son livre, Todd devient l’exemple classique d’une intelligence critique aiguë qui se sabote par son incapacité à identifier l’ennemi. Comme l’a dit Sun Tzu, si vous ne savez pas qui vous êtes et que vous ne pouvez pas identifier l’ennemi, vous perdrez chaque bataille. Plus important encore, Todd ne sait pas que sa propre identité et celle de son ennemi sont identiques. Les Français disent Cherchez la femme parce qu’ils sentent que tout mystère peut être résolu en trouvant la femme qui se tient derrière une situation donnée. On pourrait modifier cette fameuse phrase et dire, à la lumière des révélations de Todd, cherchez le juif. Mais l’Amérique a acquis sa propre compréhension de la grammaire cachée derrière la description par Todd de l’État Zéro lorsque le musicien Pogo a proclamé : «Nous avons rencontré l’ennemi, et c’est nous». Une question pour une meilleure compréhension m’est venue : vous parlez de l’évaporation du protestantisme. En même temps, la «grammaire cachée» du puritanisme est le satanisme – depuis le début. Alors, comment interpréter la force et la productivité initiales de l’Amérique ? Est-ce, à votre avis, le surplus du catholicisme, le fruit de ce qui vient réellement de l’esprit catholique et qui est simplement volé et récolté jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien ? Pensez-vous que dans l’élite WASP, il n’y a jamais eu de véritable «productivité», mais seulement du vol ? De sorte que l’idée d’un retour à l’élite WASP est absolument impensable, parce qu’elle est construite sur le satanisme depuis le début ? La meilleure façon de comprendre le terme «évaporation» (Verdunsten) serait d’intensifier sa signification en le remplaçant par le terme connexe «distillation». La distillation est une forme accélérée d’évaporation du genre de celle que nous avons vue à l’œuvre lorsque l’Empire a plongé vers sa fin vers le milieu du XXIe siècle. Le protestantisme n’est rien de plus que le catholicisme étiolé qui a résulté du vol de la Bible qui a eu lieu sous la rubrique «sola scriptura» à l’époque de la Réforme combinée avec l’esprit de rébellion satanique qui a transformé le protestantisme en un système économique connu sous le nom de capitalisme. Au cours des cinq siècles, alors que cette évaporation s’intensifiait en distillation, l’héritage catholique s’est consumé, ne laissant que le sens satanique de la rébellion derrière lui. Perry Miller souligne à juste titre que Ralph Waldo Emerson incarnait les deux aspects de manière égale. Il a vécu la vie bourgeoise d’un homme marié, tapotant la petite Rose Hawthorne sur la tête et lui donnant des bonbons lors de visites à son père Nathaniel, tout en épousant en même temps une philosophie essentiellement satanique dans ses écrits et surtout dans la «confiance en soi». Pourquoi alors l’Amérique a-t-elle si spectaculairement réussi économiquement si le protestantisme était sa grammaire cachée ? La réponse est assez simple. L’Amérique est devenue riche en raison des ressources naturelles abondantes (reiche Bodenschaetze) et d’une capacité sans précédent à mobiliser la main-d’œuvre, symbolisée à merveille par la chaîne de montage de Henry Ford. Le calvinisme, en tant que première manifestation du Geist protestant en Amérique, a encadré la croissance de la richesse parce que Calvin, contrairement à Luther, permettait l’usure et à cause de cela la juification subséquente de l’Amérique qui a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale. Le capitalisme, comme Heinrich Pesch nous l’a rappelé, c’est l’usure parrainée par l’État combinée avec l’appropriation systématique de toute plus-value. La tolérance de l’usure a créé une charge d’endettement qui a forcé l’industrie manufacturière, surtout après la création du système de la Réserve fédérale, à faire baisser les salaires dans une tentative futile de suivre les prédations des intérêts composés. Une fois qu’on a une idée claire du problème, la façon de s’en sortir devient claire. Il faut éliminer l’usure de l’économie. Nous devons nous réapproprier les biens, et redistribuer les richesses accumulées par l’usure. Nous devons éliminer le financement de toutes les campagnes politiques ainsi que la publicité politique et, surtout, nous devons refuser à certains les droits à la citoyenneté, ce qu’aucun pays en Europe n’avait accordé aux juifs avant que Napoléon ne les émancipe au début du XIXe siècle. L’administration Biden a clairement montré ce qui se passe lorsque les juifs prennent le pouvoir. Tant que cela se produira, nous aurons des guerres étrangères, en grande partie pour soutenir Israël, et une dette écrasante. Un premier pas dans cette direction consisterait à interdire toute personne détenant la double citoyenneté de tout poste politique. Jonathan Pollard a déclaré clairement, après que Donald Trump lui a pardonné [ses trente ans d’espionnage au profit d’Israël] que le Juif a le devoir de trahir tout pays qui lui accorde la citoyenneté. Sun Tzu disait que si vous ne savez pas qui vous êtes et que vous ne pouvez pas identifier l’ennemi, vous perdrez chaque bataille. Contrairement à Pogo, nous pouvons dire que nous avons rencontré l’ennemi et il n’est pas nous, parce que nous sommes Américains et qu’ils sont des partisans sans racine de l’esprit révolutionnaire juif. » (Extraits de l'article « Le satanisme comme grammaire cachée de l’Amérique » de E. Michael Jones du reseauinternational.net)
« Le fait est que le reste du monde (en dehors de l'Occident) non seulement l’Amérique comme inutile, mais que l’Amérique et ses alliés de l’OTAN constituent la principale menace à leur propre prospérité. Ils se divisent donc essentiellement dans leur propre monde. Et le groupe BRICS étend ses relations commerciales, ses relations d’investissement, et surtout ses opérations de compensation financière et monétaires pour être indépendant du dollar, dédollarisé, et certainement indépendant de l’euro, qui ne semble avoir aucun moyen de soutien visible, désormais, et suivent leur propre chemin. Or, c’est exactement ce qui a conduit les États-Unis à pousser Israël [essentiellement] à suivre le bellicisme de Netanyahou, parce que les États-Unis disent : «Nous réalisons que nous perdons le pouvoir». Nous savons que nous ne sommes vraiment pas dans une impasse. Nous savons que nous avons perdu notre chance de dominer le monde. Nous pouvons être réélus en disant aux gens, vous savez, que cela n’a pas vraiment d’importance. Mais nous savons que cela compte. La dernière chance dont nous disposons pour affirmer la puissance américaine est militaire. Et le principal enjeu militaire est le Proche-Orient aujourd’hui, tout comme après le 11 septembre, lorsque Dick Cheney et Rumsfeld ont insisté pour une invasion de l’Irak afin de commencer à s’emparer de son sol et de créer essentiellement une légion étrangère américaine sous la forme d’ISIS et d’autres pays. (al-Qaida, l’Irak). L’Amérique dispose désormais de deux armées qu’elle utilise pour combattre au Proche-Orient : la légion étrangère ISIS/al-Qaïda (la légion étrangère arabophone) et les Israéliens. Le plan est – et l’Amérique est prête à se battre jusqu’au dernier Israélien, tout comme elle veut – essayer de se battre jusqu’au dernier Ukrainien afin de conquérir cette dernière prise du Proche-Orient dans la lutte contre l’Iran. C’est une idée folle, mais il semble que ce soit exactement ce qui est prévu. (Surtout que fin janvier 2024, un haut responsable militaire de l’OTAN lance un avertissement et déclare que les civils et les gouvernements doivent se préparer à des conflits cataclysmiques et à une conscription potentielle. L’amiral Rob Bauer exhorte les civils à se préparer à des conflits cataclysmiques. Il a révélé que les forces de l’OTAN se préparent à une guerre totale avec la Russie au cours des deux prochaines décennies. L’amiral Rob Bauer, président du comité militaire de l’OTAN, a exhorté les civils et les gouvernements à se préparer à des conflits cataclysmiques et à la perspective d’être enrôlés.) Quand les États-Unis continuent de dire et de menacer : «Oh, les Yéménites vont bombarder des navires là-bas et bloquer le commerce», c’est ce qu’ils veulent. Les États-Unis réalisent que s’ils parviennent à inciter le Yémen et l’Iran à bloquer le détroit d’Ormuz et le Golfe, cela mettra effectivement fin au commerce du pétrole. Et il est vrai que, comme l’a souligné Yves Smith dans Naked Capitalism Today, les voies maritimes vers l’Arabie saoudite ont été fermées pendant de nombreuses années après la guerre de 1967. Ils ont été fermés à plusieurs reprises pendant plusieurs mois. Et il n’est pas impensable qu’ils soient fermés. Mais les temps ont changé. Désormais, si vous les fermez, ce seront les principaux acheteurs d’énergie en Asie, en Chine et dans d’autres pays qui en souffriront. Et cela, du point de vue des États-Unis, leur donnera encore plus de pouvoir pour contrôler l’approvisionnement mondial en pétrole, comme monnaie d’échange pour tenter de renégocier ce nouvel ordre international. Les États-Unis adoptent donc essentiellement la seule tactique qu’ils peuvent réellement utiliser. Ils ne peuvent pas utiliser la tactique consistant à dire : «Nous sommes une économie en croissance et vous voulez commercer avec nous, pas avec la Chine et la Russie, car ces deux pays connaissent une croissance plus rapide que les États-Unis et l’Europe». Ils n’ont vraiment rien à offrir, si ce n’est la capacité de perturber le commerce extérieur et les systèmes monétaires et financiers étrangers et acceptent de cesser de le perturber si d’autres pays laissent simplement les États-Unis prendre les décisions unipolaires. Le président Poutine l’a répété à maintes reprises, il s’agit (aussi) d’une guerre de civilisation. C’est une guerre pour dire dans quelle direction va la civilisation. (Et) C’est (donc aussi) une guerre économique, c’est une guerre pour la domination et le contrôle économiques. Alors, l’Occident américain va-t-il s’effondrer tout seul, ou les États-Unis et tous ceux qu’ils peuvent entraîner avec eux, vous savez, vont-ils enclencher l’escalade et manœuvrer d’une manière dont nous devrions tous être conscients ? Les États-Unis ont une certaine dynamique plus forte que dans tout autre pays du monde, et c’est la rage. C’est le sentiment que vous ressentez actuellement à Washington. Non seulement la rage, mais comme pour la plupart des rages, elle est combinée à la peur. C’est comme si le monde était déjà divisé en un monde visible, le monde selon le Deep State, et le monde invisible, la réalité, des 95 ou 85%. Le combat politique d’ici novembre (aux USA) est de savoir si les gens pourront vraiment croire que l’administration Biden aide l’économie au lieu de défendre la CIA, le FBI, l’État de sécurité nationale, le complexe militaro-industriel, le complexe pharmaceutique, l’immobilier, et Wall Street contre la population, en désindustrialisant ? Ou tout cela n’a-t-il été qu’un détour qui nous a appauvris ? Ce sera la question. (Mais reste à savoir si dans ce contexte mondial Trump continuera son isolationnisme s'il devient président des USA.) » (Extraits de l'article « La Russie, l’Iran et la mer Rouge » de Michael Hudson à l'adresse https://strategika.fr/2024/01/30/la-russie-liran-et-la-mer-rouge/)
Michael Hudson explique comment la civilisation occidentale s'est développée d'une manière qui contenait les germes de sa propre polarisation économique, de son déclin et de sa chute :
« Le concept grec d’hubris implique un comportement égoïste qui cause du tort aux autres. L’avarice et la cupidité devaient être punies par la déesse de la justice Némésis, qui avait de nombreux équivalents au Proche-Orient, comme Nanshe de Lagash à Sumer, protégeant le faible contre le puissant, le débiteur contre le créancier. C’est cette protection que les souverains devaient assurer en servant les dieux. C’est pourquoi les souverains étaient dotés d’un pouvoir suffisant pour éviter que la population ne soit réduite à la dépendance à l’égard de la dette et du clientélisme. Les chefs, les rois et les temples étaient chargés d’allouer des crédits et des terres cultivables aux petits exploitants en échange de servir dans l’armée et de fournir une main-d’œuvre corvéable. Les souverains qui se comportaient de manière égoïste étaient susceptibles d’être destitués, ou leurs sujets pouvaient s’enfuir, ou soutenir des chefs rebelles ou des attaquants étrangers promettant d’annuler les dettes et de redistribuer les terres plus équitablement. La fonction la plus fondamentale de la royauté proche-orientale était de proclamer « l’ordre économique », les annulations de dettes misharum et andurarum, qui trouvent un écho dans l’année jubilaire du judaïsme. Il n’y avait pas de « démocratie » au sens où les citoyens élisaient leurs dirigeants et administrateurs, mais la « royauté divine » était tenue d’atteindre l’objectif économique implicite de la démocratie : « protéger les faibles contre les puissants. » Le pouvoir royal était soutenu par des temples et des systèmes éthiques ou religieux. Les grandes religions apparues au milieu du premier millénaire avant Jésus-Christ, celles de Bouddha, de Lao-Tseu et de Zoroastre, considéraient que les motivations personnelles devaient être subordonnées à la promotion du bien-être général et de l’aide mutuelle. Ce qui ne semblait pas envisageable il y a 2500 ans, c’est qu’une aristocratie de chefs de guerre allait conquérir le monde occidental. En créant ce qui est devenu l’Empire romain, une oligarchie a pris le contrôle des terres et, en temps voulu, du système politique. Elle a aboli l’autorité royale ou civique, transféré la charge fiscale sur les classes inférieures et endetté la population et l’industrie. Ces mesures ont été prises dans un but purement opportuniste. Il n’y a eu aucune tentative de défense idéologique. Il n’y a eu aucun Milton Friedman archaïque émergeant pour populariser un nouvel ordre moral radical célébrant l’avarice en affirmant que la cupidité est ce qui fait avancer les économies, convainquant la société de laisser la distribution de la terre et de l’argent au « marché » contrôlé par des sociétés privées et des prêteurs sur gages au lieu d’une réglementation communautaire établie par les dirigeants de palais et de temples ou, par extension, le socialisme d’aujourd’hui. Les palais, les temples et les gouvernements civiques étaient les créanciers. Ils n’étaient pas obligés d’emprunter pour fonctionner, et n’étaient donc pas soumis aux exigences politiques d’une classe de créanciers privés. Mais endetter la population, l’industrie et même les gouvernements auprès d’une élite oligarchique est précisément ce qui s’est produit en Occident, qui tente maintenant d’imposer la variante moderne de ce régime économique basé sur l’endettement – le capitalisme financier néolibéral centré sur les États-Unis – au monde entier. Voilà en quoi consiste la nouvelle guerre froide d’aujourd’hui. Aujourd’hui, un système financiarisé de contrôle oligarchique dont les racines remontent à Rome est soutenu et même imposé par la diplomatie, la force militaire et les sanctions économiques de la nouvelle guerre froide menée par les États-Unis aux pays qui tentent d’y résister.
Ce qui distingue les économies occidentales des anciennes sociétés du Proche-Orient et de la plupart des sociétés asiatiques, c’est l’absence d’allègement de la dette pour rétablir l’équilibre de l’économie. Chaque nation occidentale a hérité de Rome les principes de l’inviolabilité de la dette, qui donnent la priorité aux demandes des créanciers et légitiment le transfert permanent aux créanciers des biens des débiteurs défaillants. De la Rome antique à l’Espagne des Habsbourg, en passant par la Grande-Bretagne impériale et les États-Unis, les oligarchies occidentales se sont appropriées les revenus et les terres des débiteurs, tout en transférant leurs impôts sur la main-d’œuvre et l’industrie. Cela a provoqué l’austérité à l’intérieure et a conduit les oligarchies à rechercher la prospérité par la conquête étrangère, pour obtenir des étrangers ce qui n’est pas produit par les économies nationales endettées et soumises à des principes juridiques pro-créanciers transférant les terres et autres biens à une classe de rentiers.
Au XVIe siècle, l’Espagne a pillé de vastes quantités d’argent et d’or dans le Nouveau Monde, mais cette richesse a coulé entre ses mains, dissipée dans la guerre au lieu d’être investie dans l’industrie nationale. Se retrouvant avec une économie très inégale et polarisée, profondément endettée, les Habsbourg perdirent leur ancienne possession, la République néerlandaise, qui prospéra en tant que société moins oligarchique et qui tira plus de pouvoir en tant que créancier qu’en tant que débiteur.  La Grande-Bretagne a connu une ascension et une chute similaires. La Première Guerre mondiale l’a laissé avec de lourdes dettes d’armement envers son ancienne colonie, les États-Unis. Imposant une austérité anti-ouvrière dans son pays afin de payer ces dettes, la zone sterling de la Grande-Bretagne est ensuite devenue un satellite du dollar américain selon les termes du prêt-bail américain de la Seconde Guerre mondiale et du prêt britannique de 1946. Les politiques néolibérales de Margaret Thatcher et de Tony Blair ont fortement augmenté le coût de la vie en privatisant et en monopolisant le logement et les infrastructures publiques, anéantissant l’ancienne compétitivité industrielle de la Grande-Bretagne en augmentant le coût de la vie et donc le niveau des salaires.  Les États-Unis ont suivi une trajectoire similaire d’expansion impériale excessive au détriment de leur économie nationale. Leurs dépenses militaires à l’étranger à partir de 1950 ont obligé le dollar à se détacher de l’or en 1971. Ce changement a eu l’avantage inattendu de donner naissance à un « étalon dollar » qui a permis à l’économie américaine et à sa diplomatie militaire de s’affranchir du reste du monde, en accumulant des dettes en dollars auprès des banques centrales d’autres pays sans aucune contrainte pratique. La colonisation financière de l’Union post-soviétique dans les années 1990 par la « thérapie de choc » de la privatisation, suivie par l’admission de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001 – avec l’espoir que la Chine devienne, comme la Russie d’Eltsine, une colonie financière américaine – a conduit l’économie américaine à se désindustrialiser en déplaçant l’emploi vers l’Asie. La tentative des États-Unis à forcer à la soumission à son contrôle en inaugurant une nouvelle guerre froide a conduit la Russie, la Chine et d’autres pays à se détacher du système de commerce et d’investissement dollarisé, laissant les États-Unis et l’Europe de l’OTAN souffrir de l’austérité et de l’aggravation de l’inégalité des richesses alors que les ratios d’endettement montent en flèche pour les particuliers, les entreprises et les organismes gouvernementaux.
Il y a seulement dix ans, le sénateur John McCain et le président Barack Obama qualifiaient la Russie de simple station-service dotée de bombes atomiques. Aujourd’hui, on pourrait en dire autant des États-Unis, qui fondent leur puissance économique mondiale sur le contrôle du commerce du pétrole en Occident, alors que leurs principaux excédents d’exportation sont les cultures agricoles et les armes. La combinaison de l’endettement financier et de la privatisation a fait de l’Amérique une économie à coût élevé, perdant son ancien leadership industriel, tout comme la Grande-Bretagne avant. Les États-Unis tentent désormais de vivre principalement de gains financiers (intérêts, bénéfices sur les investissements étrangers et création de crédits par les banques centrales pour gonfler les plus-values) au lieu de créer des richesses par leur propre travail et leur industrie. Ses alliés occidentaux cherchent à faire de même. Ils nomment ce système dominé par les États-Unis « globalisation », mais il s’agit tout simplement d’une forme financière de colonialisme – soutenue par l’habituelle menace de la force militaire et du « changement de régime » en douce, pour empêcher les pays de quitter un tel système. Ce système impérial basé sur les États-Unis et l’OTAN cherche à endetter les pays plus faibles et à les forcer à céder le contrôle de leurs politiques au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. L’obéissance aux « conseils » néolibéraux anti-ouvriers de ces institutions conduit à une crise de la dette qui force le taux de change du pays débiteur à se déprécier. Le FMI les « sauve » alors de l’insolvabilité à la « condition » qu’ils vendent le domaine public, imposent moins les riches (en particulier les investisseurs étrangers) et imposent plus le travail. L’oligarchie et la dette sont les caractéristiques essentielles des économies occidentales. Les dépenses militaires de l’Amérique et ses guerres quasi permanentes ont laissé son propre Trésor profondément endetté auprès des gouvernements étrangers et de la banque centrale. Les États-Unis suivent ainsi le même chemin que celui par lequel l’impérialisme espagnol a laissé la dynastie des Habsbourg endettée auprès des banquiers européens. De même, la participation de la Grande-Bretagne à deux guerres mondiales dans l’espoir de maintenir sa position dominante dans le monde l’a laissée endettée et a mis fin à son ancien avantage industriel. La dette extérieure croissante de l’Amérique a été soutenue par le privilège de sa « monnaie-globalisée », qui lui permet d’émettre sa propre dette en dollars selon l’« étalon dollar », sans que les autres pays puissent raisonnablement s’attendre à être payés un jour ; sauf en « dollars papier » supplémentaires.  Cette abondance monétaire a permis à l’élite managériale de Wall Street d’augmenter les revenus des rentiers américains par la financiarisation et la privatisation, augmentant ainsi le coût de la vie et des affaires, comme cela s’est produit en Grande-Bretagne avec les politiques néolibérales de Margaret Thatcher et Tony Blair. Les entreprises industrielles ont répondu à cela en déplaçant leurs usines vers des économies à bas salaires afin de maximiser leurs profits. Mais alors que l’Amérique se désindustrialise et dépend de plus en plus des importations asiatiques, la diplomatie américaine poursuit une nouvelle guerre froide qui pousse les économies les plus productives du monde à se découpler de l’orbite économique américaine. L’augmentation de la dette détruit les économies lorsqu’elle n’est pas utilisée pour financer de nouveaux investissements dans les moyens de production. La plupart des crédits occidentaux actuels sont créés pour gonfler le prix des actions, des obligations et de l’immobilier, et non pour restaurer la capacité industrielle. En conséquence de cette stratégie de dette sans production, l’économie nationale américaine a été submergée par la dette due à sa propre oligarchie financière. Du fait du déjeuner gratuit / « Free Lunch » pour l’économie américaine qu’est l’augmentation continue de sa dette officielle envers les banques centrales étrangères – sans perspective visible de remboursement de sa dette internationale ou nationale – sa dette continue de s’étendre et l’économie est devenue encore plus endettée. L’Amérique s’est polarisée, avec une extrême richesse concentrée au sommet tandis que la majeure partie de son économie est profondément endettée.
Ce qui a rendu les économies occidentales oligarchiques, c’est leur incapacité à protéger les citoyens contre la dépendance à l’égard d’une classe de créanciers propriétaires. Ces économies ont conservé les lois romaines sur la dette, profitant aux créanciers, notamment la priorité des créances sur les biens des débiteurs. Le Un pour cent des créanciers est devenu une oligarchie politiquement puissante malgré les réformes politiques démocratiques nominales élargissant les droits de vote. Les agences gouvernementales de régulation ont été annexées et le pouvoir d’imposition a été amoindri, laissant le contrôle et la planification économique entre les mains d’une élite de rentiers. Rome n’a jamais été une démocratie. Et de toute façon, Aristote reconnaissait que les démocraties évoluaient plus ou moins naturellement vers des oligarchies – qui se prétendent démocratiques à des fins de relations publiques tout en prétendant que la concentration de plus en plus forte des richesses au sommet est une bonne chose.. La diplomatie soutenue par les États-Unis a endetté les pays, les forçant à vendre le contrôle de leurs infrastructures publiques et à transformer les parties rentables de leur économie en opportunités d’extraction de rentes monopolistiques.
Si nous demandons qui, aujourd’hui, promulgue et applique des politiques visant à contrôler l’oligarchie afin de protéger les moyens de subsistance des citoyens, la réponse est que ce sont les États socialistes qui le font. Seul un État fort a le pouvoir de contrôler une oligarchie financière et cupide. L’ambassade de Chine en Amérique l’a démontré dans sa réponse au président Biden qui disait que la Chine est une « autocratie » :  S’accrochant à la mentalité de la guerre froide et à la logique de l’hégémon, les États-Unis poursuivent leur politique de blocs, concoctent le récit de la « démocratie contre l’autoritarisme » … et renforcent les alliances militaires bilatérales, dans une évidente tentative de contrer la Chine.  Guidé par une philosophie centrée sur le peuple, depuis le jour de sa fondation… le Parti a travaillé sans relâche dans l’intérêt du peuple, et s’est consacré à la réalisation des aspirations du peuple à une vie meilleure. La Chine a fait progresser la démocratie populaire dans son ensemble, promu la protection juridique des droits de l’homme et défendu l’équité et la justice sociale. Le peuple chinois jouit désormais de droits démocratiques plus complets et plus étendus. Presque toutes les premières sociétés non occidentales disposaient de protections contre l’émergence d’oligarchies mercantiles et rentières, car elles avaient leur propre système d’administration publique pour protéger leur équilibre social de la richesse commerciale et monétaire qui menaçait de détruire l’équilibre économique si elle n’était pas contrôlée. Mais le caractère économique de l’Occident a été façonné par des oligarchies rentières.
La grande question est la suivante : « liberté » et « liberté » pour qui ? L’économie politique classique définit un marché libre comme un marché exempt de revenus non gagnés, à savoir la rente foncière et les autres rentes liées aux ressources naturelles, la rente de monopole, les intérêts financiers et les privilèges connexes des créanciers. Mais à la fin du XIXe siècle, l’oligarchie des rentiers a parrainé une contre-révolution fiscale et idéologique, redéfinissant un marché libre comme étant un marché libre pour les rentiers d’extraire une rente économique – un revenu non gagné. Ce rejet de la critique classique du revenu des rentiers s’est accompagné d’une redéfinition de la « démocratie » pour exiger un « marché libre » de la variété oligarchique rentière anti-classique. Au lieu que le gouvernement soit le régulateur économique dans l’intérêt public, la réglementation publique du crédit et des monopoles est démantelée. Cela permet aux entreprises de facturer ce qu’elles veulent pour le crédit qu’elles fournissent et les produits qu’elles vendent. La privatisation du privilège de la création de la monnaie par le crédit permet au secteur financier d’assumer le rôle d’attribution de la propriété. Le résultat a été de centraliser la planification économique à Wall Street, à la City de Londres, à la Bourse de Paris et dans d’autres centres financiers impériaux. C’est là tout l’enjeu de la nouvelle guerre froide d’aujourd’hui : protéger ce système de capitalisme financier néolibéral centré sur les États-Unis, en détruisant ou en isolant les systèmes alternatifs chinois, russe et autres pays, tout en cherchant à financiariser davantage l’ancien système colonialiste – en parrainant le pouvoir des créanciers au lieu de protéger les débiteurs, en imposant l’austérité liée à la dette au lieu de la croissance et en rendant irréversible la perte de propriété par saisie ou vente forcée.
Ce qui est si important dans la polarisation économique de Rome, qui a résulté de la dynamique de la dette amenant les intérêts dans les mains rapaces de sa classe de créanciers, c’est la façon dont son système juridique oligarchique pro-créanciers différait radicalement des lois des sociétés antérieures qui contrôlaient les créanciers et la prolifération de la dette. La montée d’une oligarchie de créanciers qui utilisait sa richesse pour monopoliser la terre et prendre le contrôle du gouvernement et des tribunaux (n’hésitant pas à recourir à la force et à des assassinats politiques ciblés contre les réformateurs potentiels) avait été évitée pendant des milliers d’années au Proche-Orient et dans d’autres pays d’Asie. Mais la périphérie égéenne et méditerranéenne ne disposait pas des freins et des contrepoids économiques qui avaient assuré la résilience ailleurs au Proche-Orient. Ce qui a distingué l’Occident depuis le début, c’est l’absence d’un gouvernement suffisamment fort pour empêcher l’émergence et la domination d’une oligarchie de créanciers. Toutes les économies anciennes fonctionnaient à crédit, accumulant des dettes de récolte pendant l’année agricole. Les guerres, les sécheresses ou les inondations, les maladies et autres perturbations empêchaient souvent le paiement des dettes accumulées. Mais, dans ces conditions, les souverains du Proche-Orient annulaient les dettes. Cela évitait à leurs citoyens-soldats et à leurs ouvriers corvéables à merci de perdre leur terre d’autosubsistance au profit des créanciers, qui étaient reconnus comme un pouvoir rival potentiel du palais. Au milieu du premier millénaire avant Jésus-Christ, la servitude pour dettes n’était plus qu’un phénomène marginal en Babylonie, en Perse et dans d’autres royaumes du Proche-Orient. Mais la Grèce et Rome étaient au milieu d’un demi-millénaire de révoltes populaires réclamant l’annulation de la dette et la liberté par rapport à la servitude pour dettes et à la perte de terres autosuffisantes. Seuls les rois romains et les tyrans grecs ont pu, pendant un certain temps, protéger leurs sujets de la servitude pour dettes. Mais ils ont finalement perdu face aux oligarchies de seigneurs de la guerre et de créanciers. La leçon de l’histoire est donc qu’un pouvoir réglementaire gouvernemental fort est nécessaire pour empêcher les oligarchies d’émerger et d’utiliser les créances des créanciers et l’accaparement des terres pour transformer les citoyens en débiteurs, en locataires, en clients et finalement en serfs.
Dans le monde antique, les palais et les temples étaient les créanciers. Ce n’est qu’en Occident qu’une classe de créanciers privés est apparue. Un millénaire après la chute de Rome, une nouvelle classe bancaire a obligé les royaumes médiévaux à s’endetter. Les familles bancaires internationales ont utilisé leur pouvoir de créancier pour prendre le contrôle de monopoles publics et des ressources naturelles, tout comme les créanciers avaient pris le contrôle des terres individuelles dans l’Antiquité.  La Première Guerre mondiale a vu les économies occidentales atteindre une crise sans précédent en raison des dettes interalliées et des réparations allemandes. Le commerce s’est effondré et les économies occidentales sont tombées dans la dépression. C’est la Seconde Guerre mondiale qui les en a sortis, et cette fois, aucune réparation n’a été imposée après la fin de la guerre. En lieu et place des dettes de guerre, l’Angleterre a simplement été obligée d’ouvrir sa zone sterling aux exportateurs américains et de s’abstenir de relancer ses marchés industriels en dévaluant la livre sterling, selon les termes du prêt-bail et du prêt britannique de 1946, comme indiqué ci-dessus.  L’Occident est sorti de la Seconde Guerre mondiale relativement libre de dettes privées mais entièrement sous la domination des États-Unis. Depuis 1945, le volume de la dette a augmenté de façon exponentielle, atteignant des proportions de crise en 2008 avec l’explosion de la bulle des prêts hypothécaires à haut risque, la fraude bancaire massive et la pyramide des dettes financières, qui ont surchargé les économies des États-Unis, de l’Europe et du Sud. La Réserve fédérale américaine a monétisé 8 000 milliards de dollars pour sauver les actions, les obligations et les prêts hypothécaires immobiliers de l’élite financière, au lieu de venir en aide aux victimes des prêts hypothécaires de pacotille et aux pays étrangers surendettés. La Banque centrale européenne a fait à peu près la même chose pour éviter aux Européens les plus riches de perdre la valeur marchande de leur patrimoine financier. Mais il était trop tard pour sauver les économies américaine et européenne. La longue accumulation de dettes depuis 1945 a suivi son cours. L’économie américaine s’est désindustrialisée, ses infrastructures s’effondrent et sa population est si lourdement endettée qu’il ne lui reste que peu de revenus disponibles pour soutenir son niveau de vie. Comme cela s’est produit avec l’Empire de Rome, la réponse américaine consiste à essayer de maintenir la prospérité de sa propre élite financière en exploitant les pays étrangers. C’est l’objectif de la nouvelle diplomatie de la guerre froide d’aujourd’hui. Il s’agit d’extraire un tribut économique en poussant les économies étrangères à s’endetter davantage, et payer sa dette en s’imposant la dépression et l’austérité. Cet assujettissement est dépeint par les économistes dominants comme une loi de la nature et donc comme une forme inévitable d’équilibre, dans lequel l’économie de chaque nation reçoit « ce qu’elle vaut ». Les modèles économiques dominants d’aujourd’hui sont fondés sur l’hypothèse irréaliste que toutes les dettes peuvent être payées, sans polariser les revenus et les richesses. Tous les problèmes économiques sont censés se régler d’eux-mêmes par « la magie du marché », sans que l’autorité civique ait à intervenir. La réglementation gouvernementale est jugée inefficace et inefficiente, et donc inutile. Les créanciers, les accapareurs de terres et les privatiseurs ont donc toute latitude pour priver les autres de leur liberté. C’est là le destin ultime de la globalisation actuelle et de l’histoire elle-même.
La fin de l’histoire ? Ou seulement de la financiarisation et de la privatisation de l’Occident ?  La prétention néolibérale est que privatiser le domaine public et laisser le secteur financier prendre en charge la planification économique et sociale dans les pays ciblés apportera une prospérité mutuellement bénéfique. Cela est censé rendre volontaire la soumission des pays étrangers à l’ordre global centré sur les États-Unis. Mais l’effet réel de la politique néolibérale a été de polariser les économies du Sud et de les soumettre à une austérité criblée de dettes. Le néolibéralisme américain prétend que la privatisation, la financiarisation et le transfert de la planification économique du gouvernement vers Wall Street et d’autres centres financiers sont le résultat d’une victoire darwinienne atteignant une telle perfection que c’est « la fin de l’histoire ». C’est comme si le reste du monde n’avait d’autre choix que d’accepter le contrôle américain du système financier, du commerce et de l’organisation sociale à l’échelle mondiale (c’est-à-dire néocoloniale). Et pour s’en assurer, la diplomatie américaine cherche à soutenir son contrôle financier et diplomatique par la force militaire. L’ironie est que la diplomatie américaine elle-même a contribué à accélérer une réponse internationale au néolibéralisme en forçant les gouvernements à se réunir et à être suffisamment forts pour reprendre la longue tendance de l’histoire qui voit des gouvernements habilités à empêcher les dynamiques oligarchiques corrosives de faire dérailler le progrès de la civilisation.
Une véritable fin de l’histoire signifierait que la réforme s’arrêterait dans tous les pays (en réalité légitimement seulement après être revenus au monothéisme authentique). Ce rêve semblait proche lorsque les néolibéraux américains ont eu les coudées franches pour remodeler la Russie et d’autres États post-soviétiques après la dissolution de l’Union soviétique en 1991, en commençant par une thérapie de choc consistant à privatiser les ressources naturelles et d’autres biens publics et a les concentrer entre les mains de kleptocrates pro occidentaux qui enregistraient les richesses publiques en leur propre nom ; et encaissaient en vendant leurs gains aux investisseurs américains et occidentaux. La fin de l’Union soviétique était censée consolider la fin de l’histoire de l’Amérique en montrant combien il serait futile pour les nations d’essayer de créer un ordre économique alternatif basé sur le contrôle public de la monnaie et des banques, la santé publique, l’éducation gratuite et d’autres subventions des besoins de base, sans financement par la dette. La guerre par procuration de l’OTAN en Ukraine contre la Russie est le catalyseur qui divise le monde en deux sphères opposées, aux philosophies économiques incompatibles. La Chine, le pays qui connaît la croissance la plus rapide, traite l’argent et le crédit comme un service public alloué par le gouvernement au lieu de laisser le privilège monopolistique de la création de crédit être privatisé par les banques, ce qui les amène à remplacer le gouvernement en tant que planificateur économique et social. Cette indépendance monétaire, qui repose sur sa propre création monétaire domestique au lieu d’emprunter des dollars électroniques américains, et qui libelle le commerce et les investissements étrangers dans sa propre monnaie plutôt qu’en dollars, est considérée comme une menace existentielle pour le contrôle de l’Amérique sur l’économie mondiale. La doctrine néolibérale américaine appelle à la fin de l’histoire en « libérant » les classes riches d’un gouvernement suffisamment fort pour empêcher la polarisation de la richesse, le déclin et la chute finale. Imposer des sanctions commerciales et financières contre la Russie, l’Iran, le Venezuela et d’autres pays qui résistent à la diplomatie américaine, et finalement une confrontation militaire, voilà comment l’Amérique entend « répandre la démocratie » avec l’OTAN, de l’Ukraine à la mer de Chine. L’Occident, dans son itération néolibérale américaine, semble répéter le schéma du déclin et de la chute de Rome. La concentration des richesses dans les mains du « un pour cent » a toujours été la trajectoire de la civilisation occidentale. C’est le résultat de l’antiquité classique qui a pris une mauvaise voie lorsque la Grèce et Rome ont permis la croissance inexorable de la dette, conduisant à l’expropriation d’une grande partie des citoyens et les réduisant à être les esclaves d’une oligarchie de créanciers propriétaires des terres. C’est la dynamique inscrite dans l’ADN de ce qu’on appelle l’Occident et sa « sécurité des contrats » sans aucune surveillance gouvernementale dans l’intérêt public. En supprimant la prospérité chez soi, cette dynamique exige de tendre constamment la main pour extraire une affluence économique (littéralement un « afflux ») aux dépens des colonies ou des pays débiteurs. Les États-Unis, par le biais de leur nouvelle guerre froide, visent précisément à obtenir un tel tribut économique des autres pays. Le conflit à venir durera peut-être vingt ans et déterminera le type de système politique et économique que le monde aura. L’enjeu ne se limite pas à l’hégémonie américaine et à son contrôle dollarisé de la finance internationale et de la création monétaire. Sur le plan politique, ce qui est en cause, c’est l’idée de « démocratie » qui est devenue un euphémisme pour une oligarchie financière agressive cherchant à s’imposer dans le monde entier par un contrôle financier, économique et politique prédateur, soutenu par la force militaire.
Comme j’ai cherché à le souligner, le contrôle oligarchique du gouvernement a été la caractéristique distinctive de la civilisation occidentale depuis l’antiquité classique. Et la clé de ce contrôle a été l’opposition à un gouvernement fort ; c’est-à-dire un gouvernement civil suffisamment fort pour empêcher une oligarchie de créanciers d’émerger et de monopoliser le contrôle des terres et des richesses, se transformant en une aristocratie héréditaire, une classe de rentiers vivant des loyers fonciers, des intérêts et des privilèges de monopole qui réduisent la population à l’austérité. L’ordre unipolaire centré sur les États-Unis, qui espérait « mettre fin à l’histoire », reflétait une dynamique économique et politique fondamentale, caractéristique de la civilisation occidentale depuis que la Grèce et la Rome classiques ont emprunté une voie différente de celle de la matrice proche-orientale au cours du premier millénaire avant Jésus-Christ. Pour éviter d’être emportés dans le tourbillon de la destruction économique qui engloutit actuellement l’Occident, les pays du noyau eurasien en pleine croissance développent de nouvelles institutions économiques fondées sur une philosophie sociale et économique alternative. La Chine étant l’économie la plus importante de la région et celle qui connaît la croissance la plus rapide, ses politiques socialistes sont susceptibles d’avoir une influence sur l’élaboration de ce nouveau système financier et commercial non occidental (dont via les pays musulmans). Au lieu de privatiser les infrastructures économiques de base pour créer des fortunes privées par l’extraction de rentes monopolistiques, la Chine les garde dans le domaine public. Son grand avantage par rapport à l’Occident est qu’elle traite l’argent et le crédit comme un service public, qui doit être alloué par le gouvernement au lieu de laisser les banques privées créer du crédit, avec une dette qui s’accumule sans que la production ne soit développée pour augmenter le niveau de vie. La Chine maintient également la santé et l’éducation, les transports et les communications dans les mains du public, afin de les fournir comme des droits de l’homme fondamentaux. La politique socialiste de la Chine est à bien des égards un retour aux idées fondamentales de résilience qui caractérisaient la plupart des civilisations avant la Grèce et la Rome classiques. Elle a créé un État suffisamment fort pour résister à l’émergence d’une oligarchie financière qui prendrait le contrôle de la terre et des actifs générateurs de rente. En revanche, les économies occidentales d’aujourd’hui répètent précisément ce mouvement oligarchique qui a polarisé et détruit les économies de la Grèce classique et de Rome, les États-Unis servant d’analogue moderne à Rome. » (Michael Hudson)