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V) Suite 22


« En montrant les faiblesses de l’Occident, cette résistance inattendue de l’ours russe a accentué la fracture existant au sein des élites occidentales et séparant les capitalistes réalistes des adeptes transhumanistes de la secte de Davos. L’épisode trumpien aux États-Unis de 2016 à 2020 avait déjà montré l’antagonisme entre cet État profond états-unien agissant en parfaite adéquation avec les GAFAM et cette secte oligarchique de Davos, et les partisans d’un retour au real-capitalisme défendu par les soutiens de Donald Trump. L'unanimité de façade au sein des « élites » européennes n’aura éagelement pas résisté longtemps à deux facteurs-clés qui résultent du conflit en Ukraine :
- L’OTAN, après les échecs afghan et syrien, démontre une fois de plus son incapacité à protéger ses alliés.
- La Russie, avec son PIB espagnol comme disent les « experts », est capable d’asphyxier économiquement l’Europe en restreignant ses exportations d’énergie et de matériaux rares. Il s’agit-là d’un basculement véritablement historique car sur le territoire européen, c’est la première fois depuis 1945 qu’un État ose s’attaquer de front à la toute-puissance anglo-saxonne en remettant en cause son hégémonie. Et cet affront n’est pas passé inaperçu en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, ce qui a été démontré par le nombre important de pays ayant refusé de voter en faveur des sanctions contre la Russie. Le conflit en Ukraine a révélé au monde que la prétendue « communauté internationale » se résumait à l’anglosphère, à l’Europe, au Japon, à la Corée du sud et à Israël, c’est-à-dire moins de 15% de la population mondiale.
De ce point de vue, Poutine a réussi un coup de maître en révélant la nudité du roi ou comme diraient les Chinois, en montrant que les États-Unis ne sont qu’un tigre de papier. Le directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères du Parti communiste chinois Wang Yi a averti les États-Unis qu'ils devait faire un choix entre la coopération ou le conflit. À Taïwan aussi ce constat a dû être fait avec quelque inquiétude. Une des conséquences les plus spectaculaires à laquelle nous sommes en train d’assister est sans doute la réorientation géopolitique de l’Arabie saoudite qui est train de basculer dans le camp eurasiatique et donc qui s’apprête à remettre en cause le Pacte du Quincy, ce qui entraînera inéluctablement la fin des pétrodollars qui ont assuré l’hégémonie financière des États-Unis sur le reste du monde.
Les « experts » atlantistes ont aussi découvert avec stupeur que la Russie ne vend pas seulement du gaz et du pétrole, mais qu’elle est également un acteur-clé dans le monde pour le titane (utilisé entre autres dans l’industrie aéronautique), et les gaz rares comme l’hélium, le néon ou le radon qui sont indispensables dans de nombreux secteurs industriels ou médicaux. Sans parler de la production de céréales où elle est redevenue un acteur majeur.
Si l'occident s'effondre, les institutions internationales comme l'OMS et l'OMC si chers à Gates, Soros et Davos disparaîtront. » (Extraits de l'article « Vers la disparition du G7 ? » à l'adresse https://www.egaliteetreconciliation.fr/Vers-la-disparition-du-G7-69098.html)
Il est intéressant de lire aussi à ce sujet l'article « La Russie et la résistance globale contre la Davocratie et son projet de dépopulation – Alexandre Douguine » à l'adresse https://strategika.fr/2022/08/04/la-russie-contre-le-projet-globaliste-de-depopulation-alexandre-douguine/
Autrefois, avant que l’ingénierie sociale ne crée les zombies technocratiques, leurs crimes avaient un nom : l’usure. Et avec en plus l'orientation vers une écologie commune suite au changement climatique, l'orientation vers une finance commune suite au covid et l'orientation vers le militaire commun suite à la guerre en Ukraine, cela apporte un risque plus grand de révolution face à l'union européenne puisque sans volonté des peuples européens. Surtout qu'il ne peut y avoir en même temps de souveraineté de l'Union Européenne et de souveraineté d'un pays européen, et que le gouvernement a même été jusqu'à criminaliser la pauvreté. Aujourd’hui, la légitime contestation sociale est donc évidemment criminalisée. Que reste-t-il alors aux pauvres pour s’en sortir, pour changer leur situation ou pour changer de régime, alors que la voie démocratique est bouchée, la justice appartient aux forces bourgeoises, le pouvoir politique est hors de portée, la police qui devait protéger le peuple protège une oligarchie qui est devenue folle, le système électoral est complètement tordu et la liberté d’expression est décapitée, si ce n'est la révolution. Le peuple tend d'ailleurs désormais à la révolution. Et pourquoi d'autant plus cela ? Parce que depuis 30 ans, les salaires ne font que baisser, et que ce sont en premier lieu les pauvres qui ressentent cette strangulation et qui se sont levés en premier en tant que gilets jaunes évoquant les dangers socio-économiques, un jour d’octobre 2018. Et parce que aujourd’hui, c’est au tour de la classe moyenne, qui n’a pas encore admis la violence de l’offensive oligarchique, de comprendre sa douleur. Pour ce qui concerne la violence sociale cachée, progressive, sournoise, les mal-comprenants de droite et de gauche doivent savoir qu'un fonctionnaire qui touchait 1000 euros en 2010 ne reçoit aujourd’hui que l’équivalent de 820,40 euros. Et tout ça avec 20 % de pouvoir d’achat en moins en une décennie seulement. C’est pour bien saisir la strangulation du peuple par l’oligarchie et le glissement de la classe moyenne vers la couche démunie de la population. Par tout cela on comprend maintenant pourquoi les lois dites « antiterroristes » ont été faites, et pourquoi, rétroactivement, les grands attentats ont pu avoir lieu en 2015 et 2016, sous Manuel Valls, l’homme des forces obscures. Il s’agissait de détourner la grogne sociale vers les musulmans, et en même temps, de durcir la législation antiterroriste, devenue finalement antisociale. En réalité, le terrorisme est oligarchique et il est dirigé, via des proxies plus ou moins manipulés, contre le peuple. Car l’ennemi dans ce Système, c’est le peuple, pas l’islamiste. Il y a le danger réel, celui d’un renversement de régime, et le danger fabriqué. En général, quand un pays est bloqué de l’intérieur, la solution vient de l’extérieur (comme aussi les conséquences du covid et de la crise en Ukraine). Ce n’est pas un vœu pieux de notre part, c’est une des leçons de l’Histoire. Ceux qui ne sont pas d’accord avec cet ordre des choses s’appellent donc bien des révolutionnaires : ils veulent renverser l’ancien régime et en mettre un nouveau à la place, avec en général des petits aux commandes à la place des grands. Or une révolution n'arrivera que lorsque les grands patrons (une partie de la Haute bourgeoisie) vivant de l'économie réelle, les classes moyennes, les PME et le petit peuple auront des intérêts commun, et c'est ce qui est en train d'arriver avec le covid, la guerre en Ukraine, l'inflation massive et leur ennemi commun qui est principalement le Forum économique de Davos. Pour Éric Verhaeghe, qui a décrit en détail l’agenda déjà écrit des temps qui s’approchent, la sécession, que les gens comprennent bien, c’est en quelque sorte le contraire de la révolution. La révolution, c’est combattre le système pour qu’il change. La sécession c’est se retirer du système pour le faire mourir. Alors se retirer urgemment du système pour lui c’est quatre piliers : la sécession policière vis-à-vis de la surveillance généralisée, la sécession sociale et fiscale, la sécession sanitaire, la sécession psychique et culturelle.
Selon Thoreau, le politicien aux ordres devient vite un malfaiteur ou un saboteur : « Et s’il fallait juger ces derniers en bloc sur les conséquences de leurs actes, et non sur leurs intentions, ils mériteraient d’être classés et punis au rang des malfaiteurs qui sèment des obstacles sur les voies ferrées. » Mais en bas cela ne s’agite guère mieux ; comme dans le cas de notre crise sanitaire les fonctionnaires ont servi l’Etat sans réagir (ou presque) : « La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. » Ils ont la même valeur marchande que des chevaux et des chiens. Et pourtant on les tient généralement pour de bons citoyens. D’autres, comme la plupart des législateurs, des politiciens, des juristes, des ministres et des fonctionnaires, servent surtout l’État avec leur intellect et, comme ils font rarement de distinctions morales, il arrive que sans le vouloir, ils servent le Démon aussi bien que Dieu. Une minorité se dégage alors contre cet autoritarisme déviant qui risque la persécution : Une élite, les héros, les patriotes, les martyrs, les réformateurs au sens noble du terme, et des hommes, mettent aussi leur conscience au service de l’État et en viennent forcément, pour la plupart à lui résister. Ils sont couramment traités par lui en ennemis. Thoreau dit : « Ainsi l’État n’affronte jamais délibérément le sens intellectuel et moral d’un homme, mais uniquement son être physique, ses sens. Il ne dispose contre nous ni d’un esprit ni d’une dignité supérieurs, mais de la seule supériorité physique. » Il se trompe. L’État va changer de tactique pour nous soumettre. A la même époque Tocqueville écrit plus justement : « Sous le gouvernement absolu d’un seul, le despotisme, pour arriver à l’âme, frappait grossièrement le corps ; et l’âme, échappant à ces coups, s’élevait glorieuse au-dessus de lui ; mais dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie ; elle laisse le corps et va droit à l’âme. » Et c’était avant les bombardements médiatiques. Mais Thoreau reste Thoreau. Gardez pour conclure cette formule magnifique : « Enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper la machine. »
Or le renversement de Draghi en Italie est une bonne nouvelle pour les révolutionnaires, car le renversement de cet initié de Davos est l’un des tournants les plus importants de 2022. En effet cela signifie que les mondialistes ont maintenant perdu le contrôle d'un des pays les plus importants d’Europe. C’est un des piliers sur lequel l’avenir de l’humanité pourrait finalement reposer de même que sur la géopolitique russe :
« Il y a actuellement une grande lutte entre l’espace des puissances thalassocratiques et maritimes, plutôt anglo-américaines et occidentales par contamination, ce que l’on appelle l’atlantisme ; et l’espace des puissances terrestres et continentales incarnées par la Russie et la Chine, ce que l’on appelle l’eurasisme. L’atlantisme occidental génère un modèle de société ouverte, libérale et individualiste, allant jusqu’à la société liquide et déconstruite (Bauman), ce qui se traduit dans des pathologies mentales comme la fluidité de genre et l’auto-détermination identitaire. L’eurasisme génère un modèle de société fermée et austère, tournée vers le collectif, mais enracinée et stable, qui peut cependant dégénérer également dans des pathologies sociales, comme on le voit en Chine avec le crédit social et la politique « zéro covid » du gouvernement. Comme le yin et le yang, les deux opposés sont en interaction et s’influencent mutuellement. Il y a donc une part d’atlantisme dans l’eurasisme, et vice versa.
L’expansionnisme illimité de l’OTAN, notamment aux frontières de la Russie, n’est plus à démontrer, mais cette alliance militaire passe son temps à se tirer des balles dans le pied avec sa promotion du wokisme, de la société ouverte et de la diversité inclusive. Le phénomène des « soldats LGBT » en Ukraine vient directement de ce programme. On ne peut pas faire la guerre sérieusement avec autant de parasitage idéologique. Le LGBT fabrique un profil psychologique individualiste, capricieux, immature et irréaliste. En généralisant ce type de personnalité dans ses cadres et ses troupes, l’OTAN perd toute capacité organisationnelle sérieuse. À l’opposé, un bon guerrier joue collectivement, maîtrise ses émotions et fait preuve de réalisme pragmatique. Résultat : l’OTAN est en état de mort cérébrale. L’OTAN est omniprésente dans le virtuel, avec sa désinformation officielle sur les plateaux télé et ses équipes de trolls sur les réseaux sociaux, mais dans le réel elle n’est capable de gagner que des batailles faciles, en projetant des groupes terroristes (Al-Qaïda, régiment Azov, etc) contre des civils désarmés, ou en faisant usage de forces conventionnelles contre de petites armées, comme en Serbie ou en Libye. Elle reste cependant paralysée face à un opposant sérieux comme l’armée russe. Or la Russie ne pouvant se permettre de laisser son voisin être envahi par des étrangers hostiles qui planifient de l’attaquer dans un deuxième temps, elle va donc nettoyer l’Ukraine à fond. Les réseaux activistes ukrainiens seront alors redéployés en Europe par les services d’action clandestine occidentaux, puis associés aux terrorismes islamiste et antifasciste (attribuables sous faux drapeaux à la Russie) pour relancer une nouvelle stratégie de tension qui prendra la forme d’une répression physique des individus et organisations nationalistes, souverainistes et antimondialistes, puisque étant aussi des sympathisants de la Russie et de la Syrie. Les visions du monde, donc les versions du monde de toutes sortes, religieuses, philosophiques, politiques, se multiplient dans une cacophonie et une incommunicabilité croissante. La multiplication des codes de communication et des codes sociaux rend impossible de construire le lien social. La fonction langagière s’approche de ses limites. Les lois du sens, qui sont les lois du langage, ce que certains appellent l’esprit toujours en quête de cohérence, sont mises en échec, car de plus en plus relatives, instables, ambivalentes. Les mots perdent leur sens et doivent être redéfinis sans arrêt. Dans la controverse entre Réalisme et Nominalisme, le Nominalisme l’a emporté. (Ainsi il est devenu de plus en plus impossible d’ouvrir les yeux de quelqu’un pour parler comme Isaïe ou d’éveiller un esprit. La masse est devenue trop formatée par la stupidité. Nous ne pouvons communiquer qu’avec nos lointains comme le veut le système, pas avec nos proches ou notre voisin de palier qui sont imbibés de télé et de chaînes News, non pas six mais quinze heures par jour.) Or un conseiller du Kremlin promet que l’action de la Russie aura une envergure internationale. Pour Moscou, « dénazifier » est synonyme de dé-mondialiser. Dans la vision russe, des juifs comme Zelensky obéissent au projet occidental de destruction de la Russie qui a été porté au 20e siècle par Hitler, puis reconduit par toute une frange radicalisée de la population ukrainienne conditionnée, avec le soutien massif de l’Occident libéral et démocratique. Dans cette restitution des faits, les juifs ne sont qu’une partie du système, et certains sont du côté occidental anti-russe, quand d’autres sont du côté eurasiatique pro-russe, car les russes ont été aussi visés par le nazisme. La présence de juifs n’est donc pas un facteur discriminant en termes de valeur explicative et de position du clivage ami/ennemi. Les nazis allemands considéraient les Russes comme de race inférieure. Cette conception n’a pas cessé en 1945 et ne se limite pas aux Ukrainiens nostalgiques du Troisième Reich. Les mondialistes libéraux occidentaux considèrent aussi les Russes comme non civilisés. La « dénazification » vise également et paradoxalement des oligarques juifs, tels des hommes d’affaires anti-russes comme George Soros et Mikhaïl Khodorkovski, mais aussi des politiciens et stratèges dits néoconservateurs, qui ont fait leur nid à Washington, tes Kagan, Nuland, Wolfowitz, etc. En théorie, compte tenu de leurs origines, ces individus devraient s’opposer au nazisme, mais dans les faits ils ont fusionné leur propre suprémacisme avec celui de tous les Occidentaux qui considèrent les Russes comme inférieurs et la Russie comme un territoire à envahir. Ce milieu de suprémacistes mondialistes anti-russes est au pouvoir aussi en France et il a ses représentants dans les médias, au Quai d’Orsay et dans la population. Il fait également son chemin dans les armées conventionnelles de l’OTAN, sous le nom d’Ordre Centuria. La France est donc également une cible potentielle des missiles hypersoniques de la Russie. » (Extraits de l'entretien « Les enjeux de la guerre russo-ukrainienne : Lucien Cerise répond aux questions de Rivarol » à l'adresse https://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-enjeux-de-la-guerre-russo-ukrainienne-Lucien-Cerise-repond-aux-questions-de-Rivarol-69430.html)
Nicolas Bonnal voit les signes d'une belle débâcle occidentale à travers la défaite de son progressisme :
«-Macron est de plus en plus fragilisé en France et même le RN est obligé de faire son travail d’opposant. La Base le réclame. Les médias tous achetés et tous damnés mourront avec lui.
-Biden va perdre les élections Midterm. AOC a été humiliée en public dans son Bronx : le Green Deal débouche sur la famine et le parti démocrate dirigé par une bande de russophobes enragés (voyez qui avec Sacks ou Giraldi) ne promet au peuple que son extermination nucléaire. Il y a un moment où même le plus sourd commence à comprendre que s’il ne veut pas être désintégré, il faut qu’il change de mentor et de meneur.
-Borrell nous remplit de plaisir multipliant à cors et à cris les confessions sinistres : sur les approvisionnements américains, sur la crise, sur les cygnes noirs.
-Zelensky psychopathe ne veut pas reculer. (Il sort d’un roman de Philip K. Dick ; c’est un robot programmé pour détruire le monde.) Mais il commence à inquiéter ses sponsors.
-La Russie temporise, triomphe et montre qu’elle n’est pas l’équivalent de l’Espagne ou du Texas. Elle est ce contre quoi les forces démoniaques occidentales, comme le progressisme napoléonien, le progressisme nazi et le progressisme wokiste mondialiste oligarchique et sioniste, viennent toujours se briser. Le plus étonnant, c’est que ces forces diaboliques recommencent toujours.
-L’Europe et sa communauté de fous de Bruxelles n’a plus qu’une seule fonction ou une seule vocation : l’extermination de sa population pour des questions humanitaires, antiracistes, écologiques, sociétales. Et cela ne suffira pas à en faire une grande puissance. On ne peut à la fois détruire sa population en prétendant soumettre le reste du monde.
-Le reste du monde s’est enfin réveillé en s'alliant à la Russie et au monde multipolaire : chinois, arabes, latinos, africains. On ne peut que les remercier. Les gifles contre l’empire se multiplient et nos médias l’ignorent.
-Ursula Van der Leyen ne comprend rien. Cela est plutôt bon signe. Elle finira à l’asile à Nuremberg.
-La folie occidentale est certes ancienne, puisqu'elle est d’origine anglo-saxonne. Il y a à la fois une volonté de piller le monde, de le transformer moralement (sur le mode biblique et puritain, donc incohérent ou inconsistant selon Hobson), et de le raser au besoin (Hiroshima, Dresde, Hambourg, Vietnam, etc), tout en se fondant sur une religion régulièrement satanique : repenser au Hellfire club, dont on pourrait en parler pendant des heures. L’affolement culturel et sociétal d’aujourd’hui n’a pas d’autre source : on se réveille avec un mal de tête. Mais il y a des limites physiques, simplement humaines. Quelques mois sans chauffage et même les téléphages les plus vaccinés feront des merveilles. » (Source : Reseauinternational)
Mais étant donné que nous sommes pour l'instant à deux doigts de voir Davos manipuler les États-Unis et le monde pour les entraîner dans une guerre sainte mondiale pour l’énergie, comme l’a souligné récemment l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo dans son discours aux Three Lighthouses, il faut être parmi ceux qui s’efforcent d’éviter cela en comprenant ces enjeux. La modernité technique constructrice portée par la droite des valeurs traditionnelles et la gauche du travail doit s'émanciper de la modernité idéologique destructrice portée par la gauche des valeurs (sociétale) et la droite de la haute finance.
« Il y a une séparation et donc possiblement la nécessité d'une grande séparation entre les métropoles française (plus gauche des valeurs sociétales et droite de la haute finance) et la France périphérique (plus droite des valeurs traditionnelles et gauche du travail). C’est tout le sens du pamphlet de Yann Vallerie intitulé « Sécession ». Aux antipodes d’une démission, l’auteur en appelle à la sécession créatrice. L’ambition n’est pas de se réfugier dans des citadelles, mais de reléguer les métropoles actuelles au rang d’asiles subvertis et perdus d’avance, et d’aller de l’avant. La métropole cumule des tares dénoncées comme irrémédiables : il ne s’agit plus de villes, car l’assemblage civilisé et civilisateur a cédé à un agrégat industriel et confus. Il ne s’agit plus de cités, puisque la gouvernance gestionnaire et l’individualisme hédoniste suppriment tout accomplissement civique substantiel. Il s'agit d'un chambardement ethnoculturel. La sécession passe par une inversion des pôles : la France périphérique devient le cœur du pays et les continuums urbains des trous noirs. Pour Yann Vallerie, cette prise de conscience engage le redéploiement de l’existence. Car tout reste à inventer et à bâtir dans les vastes et féconds territoires moins marqués par les forces du progrès. Loin de tenir un propos violent, l’auteur appelle des révoltés à se faire violence pour devenir des bâtisseurs. Beaucoup d’appelés et sans doute peu d’élus pour édifier la cité des hommes (dont dans des éco-villages modernes). En effet s’arracher à l’assistanat confortable et aliénant suscite peu de vocations. Le ton polémique tient d’ailleurs beaucoup à la généreuse ambition de raviver les cœurs ramollis. Dans le sillage des analyses de Christophe Guilluy, Yann Vallerie relève que la sécession existe dans les métropoles au moyen d’une ségrégation par l’argent. Cette situation de rente au sommet d’une Babylone insalubre est l’exact inverse de l’esprit pionnier au service d’une « construction communautaire cohérente ». »  (Thibaud Gibelin)
Surtout que « La création de la gauche caviar des milliardaires-humanitaires qui poussent à la guerre jadis contre l’Allemagne ou le Japon, aujourd’hui contre la Chine ou la Russie est une vieille histoire occidentale. On y retrouve l’éternel protestantisme nourri au reset, le libéralisme juif, le progressisme des Lumières, le catholicisme de gauche remixé Vatican II, le libéralisme libertaire et le capitalisme artiste décrit jadis par Luc Boltanski. Tout cela a créé l’armature idéologique bobo qui nous mène on le sait au fascisme écolo, à la folie homo-féministe et à la catastrophe économique et même militaire. Or quand le journal L’Humanité fait le travail pour lequel il est historiquement assigné, sans se vautrer dans le sociétal ou l’immigrationnisme, et que le député européen Michèle Rivasi dénonce les scandales sanitaires sans se perdre dans les délires woke ou écolo-bobos de ses coreligionnaires, alors on renoue avec la politique sérieuse. Le basculement de la gauche qui est passé du plan social au plan sociétal en trahissant son électorat (le Nobel sera attribué à Hollande, à Obama ou au monstrueux Tony Blair qui veut lui imposer son fascisme vaccinal à tous les gueux de la terre) s’est approfondi et devient tyrannique-psychopathe : fin des sexes, théorie du genre, ouverture lunatique-hallucinée des frontières, saccage de politiques sociales, sabotages des États, des nations (ou de ce qu’il en reste) et culture belliciste et apocalyptique façon BHL. Comme je l’ai montré aussi cette dictature du libéralisme libertaire ou de la gauche caviar s’est appuyée depuis les années soixante (les années Lyndon B. Johnson pour être précis) sur une crétinisation des populations (génération Johnny-Jerry Lewis-Beatles-Mel Brooks-fille du gendarme) via la musique, la télé, la sous-culture et le déclin de tout ce qui était autoritaire. » (Nicolas Bonnal)
Marx était un adepte du progrès social de type révolutionnaire. Dans sa vision bien ordonnée des affaires humaines, une vague de progrès économique dans les systèmes de production créait une superstructure de la culture humaine qui, avec le temps, devenait de plus en plus contraignante ; pour qu'ensuite, une vague de changements révolutionnaires balayait l’ordre social dominant, en amenant une nouvelle vague de développement économique. C’est ainsi que l’on est passé de l’esclavage au féodalisme, puis à la bourgeoisie (révolution 1789) et à la révolution prolétarienne (à la fois les variétés communiste, syndicale et populaire). Mais ensuite, de manière plutôt inattendue, on revient à la bourgeoisie, puis, une fois la base des ressources physiques épuisée (effondrement), au féodalisme (des ultra riches) et, enfin, à l’esclavage (du soviétisme 2.0 qu'est le grant reset). C'est une régression qui remonte le progrès à rebours.
Selon Vladimir Lénine, une situation révolutionnaire s’obtient :
-lorsqu’il est impossible pour les classes dirigeantes de se maintenir au pouvoir sans aucun changement ; lorsqu’il y a une crise, sous une forme ou une autre, parmi les « classes supérieures », une crise dans la politique de la classe dirigeante, conduisant à une fissure par laquelle éclatent le mécontentement et l’indignation des classes opprimées. Pour qu’une révolution ait lieu, il ne suffit généralement pas que « les classes inférieures ne veuillent pas » vivre à l’ancienne ; il faut aussi que « les classes supérieures soient incapables » de gouverner à l’ancienne ;
-lorsque la souffrance et le besoin des classes opprimées sont devenus plus aigus que d’habitude ;
-lorsque, en conséquence des causes ci-dessus, il y a un accroissement considérable de l’activité des masses qui, sans se plaindre, se laissent dépouiller en « temps de paix », mais qui, en période de turbulence, sont entraînées à la fois par toutes les circonstances de la crise et par les « classes supérieures » elles-mêmes dans une action historique indépendante.
          Comme il est devenu évident que le monde doit être reconstruit face à l'ultra-libéralisme destructeur, il faut comprendre qu'une telle reconstruction se fait toujours difficilement et que c'est souvent logiquement basé sur des compromis. Ainsi après que l'Ukraine ait refusé de rester neutre comme la Finlande, c'est à dire en dehors de l'OTAN comme le demandait légitimement la Russie, l'intervention russe dans l'Ukraine ultra corrompue au point d'avoir atteint une grosse faillite économiquement et spirituellement devenait d'autant plus nécessaire, même si cela a amené à un élargissement de l'Otan en Finlande et possiblement en Suède, et donc du monde unipolaire, surtout que cela a aussi amené de nombreux pays du monde vers l'axe multipolaire sino-russe.
          Or des extraits excellents d'un discours du président russe Vladimir Poutine précisent que le changement inévitable du monde unipolaire vers celui multipolaire peut se faire en douceur :
« Chers collègues, chers amis ! Il y a un an et demi, lors d’un discours au Forum de Davos, j’ai souligné une fois de plus que l’ère de l’ordre mondial unipolaire est terminée. Je voulais commencer par cela car il n’y a pas d’échappatoire : elle est terminée malgré toutes les tentatives de la préserver et de la maintenir en place par tous les moyens. Le changement est le cours naturel de l’histoire, parce que la diversité civilisationnelle de la planète et la richesse des cultures sont difficiles à combiner avec des schémas politiques, économiques et autres, ou avec des schémas qui ne fonctionnent pas partout, car ils sont grossièrement sans alternative en étant imposés depuis un seul centre. Le défaut réside dans l’idée même qu’il existe une seule puissance forte avec un nombre limité d’États lui étant proches ou admis. Surtout que toutes les règles du commerce et des relations internationales sont interprétées exclusivement dans les intérêts de cette puissance lorsque cela devient nécessaire. C'est à dire que ce système travaille dans une seule direction. Un monde fondé sur de tels dogmes n’est absolument pas viable. Les États-Unis, en s’attribuant la victoire dans la guerre froide, se sont déclarés les ambassadeurs de Dieu sur terre, n'ayant pas d’obligations, mais seulement des intérêts, tous sacrés. C’est comme s’ils ne remarquaient pas qu’au cours des dernières décennies, de nouveaux centres de force ont émergé sur la planète et deviennent de plus en plus puissants. Chacun d’entre eux développe ses propres systèmes politiques et institutions sociales, met en œuvre ses propres modèles de croissance économique et, bien sûr, a le droit de les protéger et de garantir sa souveraineté nationale. Nous parlons de processus objectifs, de changements véritablement révolutionnaires et tectoniques dans la géopolitique, dans l’économie mondiale, dans la technologie, et dans l’ensemble du système des relations internationales. Il s'agit d'un nouveau paradigme s’accroissant considérablement, dans lequel les intérêts des États et les régions dynamiques et prometteuses ne peuvent plus être ignorés Je le répète : ces changements sont fondamentaux, cruciaux et inexorables. Et c’est une erreur de croire qu’une période de changements turbulents peut l'empêcher, que tout va prétendument revenir à la normale et que tout sera comme avant. Cela n’arrivera pas. (Ce qui signifie que la Russie lutte vraiment pour orienter vers le multipolarisme, le non retour à la normale d'avant la pandémie et la crise en Ukraine annoncé par des politiciens occidentaux ploutocratique. En effet en envoyant des troupes au sol, des avions dans les airs et des missiles sur toutes les installations militaires ukrainiennes du pays, la Russie a renversé l’argument de la « force du droit » des États-Unis et de l’Europe. Le jeu a changé parce que les règles ont changé. Il ne s’agit plus d’un jeu du bras de fer rhétorique et de déclarations vertueuses.) Cependant, il semble que les élites dirigeantes de certains États occidentaux se bercent de ce genre d’illusions. Ils ne veulent pas voir les choses évidentes, mais s’accrochent obstinément aux ombres du passé. Par exemple, ils pensent que la domination de l’Occident sur la politique et l’économie mondiales est une valeur constante et éternelle. Rien n’est éternel. Et nos collègues ne se contentent pas de nier la réalité. Ils essaient de contrecarrer le cours de l’histoire. Ils pensent en termes du siècle passé. Ils sont prisonniers de leurs propres illusions concernant les pays situés en dehors de ce que l’on appelle le milliard d’or. Ils considèrent tout le reste du monde comme périphérique, comme leur arrière-cour. Ils les considèrent toujours comme une colonie et comme des citoyens de seconde zone, parce qu’ils se considèrent comme exceptionnels. S’ils sont exceptionnels, alors tous les autres sont de second rang. Cela conduit à un désir irrépressible de punir, d’écraser économiquement ceux qui sortent du rang, qui ne veulent pas obéir aveuglément. De plus, ils imposent grossièrement et sans scrupules leur éthique, leur vision de la culture et de l’histoire, et remettent parfois en question la souveraineté et l’intégrité des États et menacent leur existence. Il suffit de rappeler le sort de la Yougoslavie, de la Syrie, de la Libye et de l’Irak. Si un rebelle ne parvient pas à être piégé et pacifié, ils tentent de l’isoler ou, comme on dit aujourd’hui, de « l’effacer ». Tout est permis pour y parvenir, même à travers les sports, le mouvement olympique, les interdictions culturelles et les chefs-d’œuvre artistiques, simplement parce que leurs auteurs sont de la « mauvaise » origine. C’est également la nature de l’actuelle crise russophobe en Occident et des sanctions folles contre la Russie. Folles et, je dirais, insensées. Leur nombre, ainsi que la vitesse à laquelle elles sont validées, sont sans précédent. Le calcul était clair : écraser l’économie russe dans la précipitation, détruire les filières commerciales, rappeler de force les entreprises occidentales du marché russe, geler les avoirs nationaux, frapper l’industrie, la finance et le niveau de vie de la population. Cela n’a pas fonctionné. Il est évident que ça n’a pas marché, ça n’a pas eu lieu. En effet les entrepreneurs russes et les autorités ont travaillé ensemble de manière professionnelle, et les citoyens ont fait preuve de solidarité et de responsabilité. Petit à petit, nous avons normalisé la situation économique. Tout d’abord, nous avons stabilisé les marchés financiers, le système bancaire et le réseau commercial. Puis nous avons commencé à saturer l’économie de liquidités et de fonds de roulement pour maintenir la pérennité des entreprises, des sociétés, de l’emploi et des postes. Les sombres prévisions occidentales sur les perspectives de l’économie russe, entendues au début du printemps, ne se sont pas réalisées. Dans le même temps, on comprend pourquoi cette campagne de propagande a été montée en épingle, car toutes les formules sur le dollar à 200 roubles et sur l’effondrement de notre économie dans son ensemble étaient et reste un médiocre outil de lutte informationnelle, un facteur d’impact psychologique sur la société russe, sur les milieux d’affaires nationaux. D’ailleurs, certains de nos experts ont succombé à cette pression extérieure et ont également annoncé dans leurs prévisions l’effondrement imminent de l’économie russe et l’affaiblissement critique de la monnaie nationale, le rouble. La vie a déjoué ces prédictions. Toutefois, je tiens à souligner que pour continuer à réussir, nous devons être très honnêtes et réalistes dans notre évaluation de la situation, être indépendants dans nos conclusions et, bien sûr, croire en notre propre force : c’est très important. Nous sommes des personnes fortes et nous pouvons relever tous les défis. Comme nos ancêtres, nous pouvons relever tous les défis. Les millénaires entiers de l’histoire de notre pays en témoignent. Le monde moderne traverse une période de changements spectaculaires. Certaines des monnaies de réserve du monde sont suicidaires aujourd’hui, c’est clair, en tout cas leurs tendances suicidaires sont évidentes. Bien sûr, cela n’a aucun sens de « stériliser » notre masse monétaire avec elles aujourd’hui. Mais le principe fondamental, qui est de dépenser en fonction de ce que l’on a gagné, demeure, et personne ne l’a aboli. Les institutions internationales s’effondrent, elles sont défaillantes. Les garanties de sécurité sont dévaluées. L’Occident a fondamentalement refusé d’honorer ses engagements antérieurs. Il s’est avéré impossible de conclure de nouveaux accords avec l’Occident. Dans cette situation, dans un contexte de risques et de menaces croissants pour nous, la décision de la Russie de mener une opération militaire spéciale a été forcée. Difficile, bien sûr, mais nécessaire et indispensable. Il s’agit de la décision d’un pays souverain, qui a le droit inconditionnel, fondé d’ailleurs sur la Charte des Nations unies, de défendre sa sécurité. Une décision qui vise à protéger nos citoyens, et les habitants des républiques populaires du Donbass qui subissent depuis huit ans un génocide de la part du régime de Kiev et des néo-nazis ayant reçu le plein patronage de l’Occident. J’ai déjà chargé le gouvernement de préparer des propositions de nouvelles règles budgétaires. Ils doivent assurer la prévisibilité de la politique budgétaire et créer les conditions permettant de tirer le meilleur parti de la situation économique extérieure. Tout cela est nécessaire pour renforcer les bases de la croissance économique et résoudre les problèmes d’infrastructure et de technologie, car c'est la base de l’amélioration du bien-être des citoyens. La croissance de l’économie, de l’initiative des entreprises, des capacités industrielles et du potentiel scientifique et technologique du pays doit avoir une forte dimension sociale. Ce développement devrait conduire à une réduction des inégalités, et non à leur exacerbation. La réduction de la pauvreté et des inégalités se traduit par une demande de produits nationaux, et ce dans tout le pays. Ce qui signifie qu’il faut réduire l’écart entre les potentiels des régions, créer de nouveaux emplois exactement là où ils sont le plus nécessaire, alimenter la dynamique positive des revenus réels des citoyens et réduire la pauvreté, car ce sont les principaux indicateurs de l’efficacité des autorités et du gouvernement dans son ensemble. Le bien-être et la prospérité des personnes sont les facteurs les plus importants du développement démographique. Rendre agréable l'urbanisation améliore la vie collective, le bien être et le bon état d esprit. Il faut aussi accordé beaucoup d’attention à la substitution des importations dans le secteur agricole, dans la production de médicaments et d’équipements médicaux, dans l’industrie de la défense et dans un certain nombre d’autres domaines. Mais, et je tiens à le souligner, nous avons beaucoup de discussions dans la société à ce sujet : la substitution des importations n’est pas une panacée, ce n’est pas une solution définitive. Si nous ne faisons que répéter les autres, si nous essayons de remplacer les produits des autres, même s’il s’agit de copies de la plus haute qualité, nous risquons d’être rattrapés. Alors que nous devons tendre à avoir une longueur d’avance vis à vis du futur, en créant nos propres technologies, produits et services compétitifs qui peuvent devenir de nouvelles normes mondiales. Le transfert des développements scientifiques vers l’économie réelle est important. Il est bien sûr impossible de produire tout et n’importe quoi, surtout que ce n’est pas nécessaire. Cependant, nous devons disposer de toutes les technologies essentielles afin de mettre en place notre propre production de n’importe quel produit, si nécessaire, dans un court laps de temps. Il faut maîtriser les produits qui sont particulièrement demandés aujourd’hui, notamment les équipements ménagers et de construction, les équipements industriels et de service. Les pôles de croissance industrielle, qu’ils soient nouveaux ou existants, doivent attirer les petites entreprises et les mettre dans leur orbite. En même temps, il est important pour les entrepreneur de ces PME, pour les petites organisations, de voir l’horizon, de comprendre les perspectives. La vitesse et l’ampleur des changements dans l’économie, la finance et les relations internationales mondiales augmentent. Le rejet de la mondialisation au profit d’un modèle de croissance multipolaire est de plus en plus clair. Mais il est évident que les règles de fond de l'ordre mondial futur seront fixées par des États forts et souverains, ceux qui ne suivent pas la trajectoire déjà fixée par quelqu’un d’autre. Seuls les États forts et souverains auront leur mot à dire dans cet ordre mondial qui émerge, ou seront condamnés à devenir ou rester une colonie impuissante. Il est nécessaire de s’efforcer d’aller de l’avant, de changer, de sentir le souffle de l’époque, et de faire preuve de volonté et de détermination nationales pour y parvenir. Un succès réel et durable, un sentiment de dignité et de respect de soi ne sont possibles que lorsque vous associez votre avenir et l’avenir de vos enfants à votre patrie. Nous sommes en contact avec de nombreuses personnes depuis longtemps, et je connais les sentiments de beaucoup de nos chefs d’entreprise et propriétaires. Vous m’avez dit à plusieurs reprises que les affaires ne se résument pas à la réalisation de bénéfices, et c’est vrai, mais changer la vie autour de soi, contribuer au développement de sa ville, de sa région et de son pays dans son ensemble est une chose extrêmement importante pour la réalisation de soi : servir les gens et la société ne peut être remplacé par rien. C’est le but de la vie, le but du travail. »
Ainsi les forces de l'histoire s'orientant vers la proposition économique russo-chinoise, la France pourrait finir inéluctablement par revenir au national social face au libéralisme mondialiste, espérons le à la place de la troisième guerre mondiale. En effet comme après le désastreux premier mandat de Macron, les français ne se sont pas réveillés par preuve qu'ils ont revoté pour lui, il n y a que ce contexte extérieur qui semble pouvoir y parvenir. (Les patriotes français riches doivent ainsi comprendre que le souverainisme national est principalement économique et ceux modestes socialement doivent comprendre que le wokisme immigrationniste baisse les salaires.)
« Afin de mener la guerre spirituelle en cours, la Noomachie comme la définit le professeur Alexandre Douguine, il nous faut donc interroger la manière dont les acteurs du choc géopolitique contemporain conçoivent la nature de l’Esprit. Cette dimension nous semble fondamentale car si l’on cherche à saisir l’ontologie d’une culture ou d’une civilisation, nous sommes naturellement conduits à rechercher le noyau spirituel qui la fonde. Car il n’existe pas de peuples, de nations, de culture, ou d’États qui ne soient structurés par un noyau spirituel même sécularisé. L’athéisme rationaliste lui-même, qui est désormais devenu la norme culturelle commune de l’Occident, plonge ses racines dans un ensemble d’idées et de conceptions non-rationnelles, et en fait « parareligieuses ». Des idées apparues dès la Renaissance de manière sous-terraine, puis qui commenceront de s’imposer comme l’idéologie diffuse des élites occidentales à partir des Lumières. « Lumières » dont le terme même renvoie par ailleurs à l’illuminisme et à l’ésotérisme maçonnique. En Occident, au terme d’un long processus historique a fini par s’imposer l’idée que la matière primerait sur l’esprit et que finalement, l’esprit ne serait qu’un stade subtil et particulièrement élaboré de la matière. Selon cette idée, la matière évoluerait de manière continue par elle-même et sans aucune intervention extérieure ; cela jusqu’à se complexifier au point de générer l’apparition spontanée de la conscience et de l’Esprit. Dans cette vision évolutionniste d’une existence sans réelle cause spirituelle première – sans arkhè (ἀρχή) – la vie, la conscience et l’Esprit ne seraient que des stades successifs d’une même matière auto-créée et auto-organisée. Une forme d’autopoïèse noétique permanente de la matière et de l’ensemble de la réalité, perçue dès lors comme un continuum panthéiste inversé. Inversé, car ici c’est bien la matière qui précède l’Esprit et non la matière qui découle de l’Esprit comme dans l’hypothèse émanationniste de type plotinienne ou brahmanique ; ni même l’Esprit qui crée la matière ex nihilo comme dans l’hypothèse créationniste des religions révélées abrahamiques. Cette conception spirituelle moniste inversée, qui établit l’Esprit comme un stade « évolué » de la matière, est celle qui sous-tend la plupart des orientations intellectuelles, technoscientifiques, politiques et sociales occidentales contemporaines. Des personnalités fondatrices de l’actuel système de gouvernance globale qui régit désormais l’Occident sont ou ont été imprégnées par cette orientation philosophique. Parmi tant d’exemples, citons ici l’influent et éminent biologiste britannique Julian Sorell Huxley (1887-1975), premier directeur général de l’UNESCO, eugéniste et darwinien militant qui fut le père du terme transhumanisme. Son grand-père, Thomas Henry Huxley, ami et proche de Darwin, avait déjà forgé au XIXème siècle le terme d‘agnosticisme, précisément dans le contexte de la confrontation intellectuelle entre l’évolutionnisme darwinien naissant et l’ordre spirituel établi de l’époque. C’est cette orientation spirituelle qui constitue l’arrière-fond philosophique de la plupart des grandes orientations de société que poursuit actuellement l’Occident : planification écologiste et décarbonation forcée de l’économie, planification biopolitique mondiale, réduction planifiée de la population mondiale etc. Orientations qui ne sont d’ailleurs pas forcément toutes mauvaises (par exemple celles qui ont avoir avec l’assainissement de l’environnement) mais qui sont imposées sans alternatives ni discussions possibles et surtout par les mêmes forces qui sont généralement à l’origine des dérèglements écologiques planétaires. Citons ici la famille Rockefeller dont la fortune s’est construite au XXème siècle sur le pétrole et la géopolitique impérialiste qui lui est liée. La Fondation Rockefeller pilote aujourd’hui une grande partie de la transformation énergétique post-pétrole de l’industrie occidentale. Elle est aussi en pointe de l’agenda de décroissance démographique au sein de la gouvernance mondiale depuis 1945. Il faut toujours garder à l’esprit que, désormais, l’orientation spirituelle des élites occidentales est constituée par ce matérialisme spiritualiste moniste. Extérieurement l’Occident peut continuer d’être perçu comme un « club chrétien » mais c’est désormais inexact car ses élites sont essentiellement transhumanistes et auto-messianiques. L’Occident politique et stratégique est donc désormais post-chrétien et transhumaniste. Ce changement de paradigme interne à l’Occident – qui n’est pas toujours bien évalué dans les sphères civilisationnelles extérieures à l’Occident – génère des problématiques d’instabilité qui ont des répercussions sur l’ensemble du système de sécurité international contemporain. Car ce changement de cap spirituel de l’Occident s’accompagne – comme toujours dans l’Histoire – d’un changement d’orientation stratégique et politique qui cherche à imposer cette vue du monde matérialiste intégrale à la fois à l’extérieur de l’Occident politique mais aussi à l’intérieur, aux populations qui vivent en Occident. Des populations qui sont encore – pour une partie d’entre elles – attachées au socle de valeurs chrétiennes sécularisées qui structuraient encore l’être collectif européen jusqu’à il y a peu. Ce qui génère des perturbations politiques et sociales internes inédites dans l’Histoire contemporaine de l’Occident. Mais à l’extérieur de l’Occident politique, cette vision du monde a aussi des répercussions, car elle cherche à s’imposer à l’ensemble des acteurs géostratégiques. Quand cette vision du monde matérialiste-transhumaniste n’use pas de la voie directe de la guerre ouverte, elle use pour ce faire de toute l’armature techno-politico-administrative de ce qui est présentée – avec euphémisme – comme une « gouvernance globale » mais qui constitue de fait, un système de gestion planétaire de l’humanité contemporaine par des instances supra et para-étatiques non élues. Les restes de l’humanisme chrétien européen classique s’effondrent ainsi intérieurement sous la poussée du transhumanisme porté par les élites occidentales techno-scientistes. Elites qui, tout en continuant de faire de l’Occident une forteresse du transhumanisme, cherchent aussi à transformer l’ensemble de l’ordre international en usant de la puissance de l’Occident politique. Cela nécessite un remplacement de ces élites au terme d’un processus de « crise-révolution-transformation » de la forme politique occidentale actuelle. Processus de crise extrême qui ne se fera pas sans douleurs ni répercussions pour l’ensemble de l’ordre international et d’abord pour les populations occidentales elles-mêmes. Mais comme le montre la situation française avec l’acharnement de Macron envers sa propre population, les usurpateurs du pouvoir politique en Europe ne comptent pas laisser leurs places facilement. C’est à un tel processus de « circulation des élites occidentales » que doivent pousser conjointement toutes les forces qui travaillent à un ordre du monde réellement multipolaire et post-globaliste. Si les élites occidentales changent, alors un dialogue – même spirituel – sera à nouveau possible à l’échelle mondiale. A l’heure actuelle il s’agit en fait du côté occidental, d’un monologue ininterrompu qui scande perpétuellement les mêmes mots d’ordre matérialistes, athéistes et impérialistes. » (Extraits de l'article « L’orientation spirituelle de l’Occident et la multipolarité géosophique  – Pierre-Antoine Plaquevent » à l'adresse https://strategika.fr/2023/05/02/lorientation-spirituelle-de-loccident-et-la-multipolarite-geosophique-pierre-antoine-plaquevent/)
Surtout que l'implosion de ce capitalisme financier, dont le cœur de l'empire sont les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Europe, est logiquement en cours, car ce système est un centre qui exploite une périphérie et qui est une démocratie de marché ayant pour but de standardiser l'ensemble de la planète et des peuples dont à travers l'ultra libéralisme wokiste, afin qu'on retrouve partout les mêmes franchises, les mêmes marques, les mêmes modes de consommation, les mêmes modes de pensées. En effet toute uniformisation valable en dehors du cadre légal islamique (ou christique) est synonyme d'indignité et de mort. C'est à dire que cela apporte aux gros capitalistes des coûts de productions de plus en plus réduits et donc des marges bénéficiaires de plus en plus importantes, au détriment de la diversité des peuples et des nations. En effet cet écrasement des groupements de nations, des nations, des souverainetés, des familles et des solidarités transversales jusqu'à atomiser l'individu, a pour seul but de faire travailler ce dernier au service de la matrice uniquement en échange de points de jouissance matérialiste pouvant heureusement devenir par la grâce de Dieu de l’écœurement du cœur ayant besoin de piété pour être apaisé. Dans l'ordre mondial occidental wokiste, l'existence sociale se situe donc seulement dans sa capacité à jouir, dont par un oubli total et permanent de toute forme de réflexion sur pourquoi nous sommes sur terre, pour quel rôle nous sommes dévolus, et quel sens voulons nous donner à notre vie. En effet tous ces sujets essentiels étant grandement exclus du débat médiatico-politique, les individus ont très souvent comme seul horizon la consommation, le consumérisme.
Vladimir Poutine lors de la 10e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale du 16 août 2022 :
« Mesdames et Messieurs, Chers invités étrangers,
La situation mondiale évolue de manière dynamique et les contours d’un ordre mondial multipolaire se dessinent. Un nombre croissant de pays et de peuples choisissent la voie d’un développement libre et souverain fondé sur leur identité, leurs traditions et leurs valeurs distinctes. Ces processus objectifs sont combattus par les élites mondialistes occidentales, en provoquant le chaos, attisant les conflits anciens et nouveaux et poursuivant la politique dite d’endiguement qui est en réalité la subversion de toute option alternative et souveraine de développement. Ainsi, ils font tout ce qu’ils peuvent pour conserver l’hégémonie et le pouvoir qui leur échappent ; ils tentent de maintenir les pays et les peuples sous l’emprise de ce qui est essentiellement un ordre néocolonial. Leur hégémonie signifie la stagnation pour le reste du monde et pour toute la civilisation, et donc l'obscurantisme, l'annulation de la culture et le totalitarisme néolibéral. Ils utilisent tous les moyens. Les États-Unis et leurs vassaux s’ingèrent grossièrement dans les affaires intérieures d’États souverains en organisant des provocations, en organisant des coups d’État ou en incitant à des guerres civiles. Par des menaces, des chantages et des pressions, ils tentent d’obliger des États indépendants à se soumettre à leur volonté et à suivre des règles qui leur sont étrangères. Cela se fait dans un seul but, celui de préserver leur domination, leur modèle séculaire qui leur permet de parasiter partout dans le monde depuis des siècles. Mais un tel modèle ne peut fonctionner que par la force. C’est pourquoi le soi-disant Occident collectif sape délibérément le système de sécurité européen et noue de nouvelles alliances militaires. L’Otan rampe vers l’Est et renforce son infrastructure militaire. Entre autres choses, il déploie des systèmes de défense antimissiles et renforce les capacités de frappe de ses forces offensives. Ceci est hypocritement attribué à la nécessité de renforcer la sécurité en Europe, mais c’est en fait tout le contraire qui se produit. De plus, les propositions sur les mesures de sécurité mutuelle, que la Russie a présentées en décembre dernier, ont une fois de plus été ignorées. Ils ont besoin de conflits pour conserver leur hégémonie. C’est pour cette raison qu’ils ont destiné le peuple ukrainien à servir de chair à canon. Ils ont mis en œuvre le projet anti-Russie et ont été complices de la diffusion de l’idéologie néo-nazie. Ils ont fermé les yeux lorsque les habitants du Donbass ont été tués par milliers par le régime de Kiev et ont continué à déverser des armes, y compris des armes lourdes, à l’usage de ce régime. D'ailleurs ils persistent à le faire maintenant. Dans ces circonstances, nous avons pris la décision de mener une opération militaire spéciale en Ukraine, décision qui est pleinement conforme à la Charte des Nations unies. Il a été clairement précisé que les objectifs de cette opération sont d’assurer la sécurité de la Russie et de ses citoyens et de protéger les habitants du Donbass contre le génocide. La situation en Ukraine montre que les États-Unis tentent d’étirer ce conflit. Ils agissent de la même manière ailleurs, fomentant le potentiel de conflit en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Comme vous le savez, récemment, les États-Unis ont de nouveau, délibérément essayé d’attiser les flammes et de semer le trouble en Asie-Pacifique. Nous considérons cela comme une provocation minutieusement planifiée. Il est clair qu’en prenant ces mesures, les élites mondialistes occidentales tentent, entre autres, de détourner l’attention de leurs propres citoyens des problèmes socio-économiques urgents, tels que la chute du niveau de vie, le chômage, la pauvreté et la désindustrialisation. Ils veulent rejeter la responsabilité de leurs propres échecs sur d’autres pays, à savoir la Russie et la Chine, qui défendent leur point de vue et conçoivent une politique de développement souveraine sans se soumettre au diktat des élites supranationales. Nous voyons également que l’Occident s’efforce d’étendre son système fondé sur les blocs à la région Asie-Pacifique, comme il l’a fait avec l’Otan en Europe. À cette fin, ils créent des syndicats militaro-politiques agressifs tels que AUKUS et d’autres. Il est évident qu’il n’est possible de réduire les tensions dans le monde, de surmonter les menaces et les risques militaro-politiques, d’améliorer la confiance entre les pays et d’assurer leur développement durable, que par un renforcement radical du système contemporain d’un monde multipolaire. Je répète que l’ère du monde unipolaire est en train de devenir une chose du passé. Peu importe la force avec laquelle les bénéficiaires du modèle mondialiste actuel s’accrochent à la situation, il est voué à l’échec. Les changements géopolitiques historiques vont dans une direction totalement différente. Et, bien sûr, votre conférence est une autre preuve importante des processus objectifs formant un monde multipolaire, réunissant des représentants de nombreux pays qui souhaitent discuter des questions de sécurité sur un pied d’égalité et mener un dialogue qui tient compte des intérêts de toutes les parties, sans exception. Je tiens à souligner que le monde multipolaire, fondé sur le droit international et des relations plus justes, ouvre de nouvelles opportunités pour contrer les menaces communes, telles que les conflits régionaux et la prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme et la cybercriminalité. Tous ces défis sont mondiaux et il serait donc impossible de les surmonter sans combiner les efforts et les potentiels de tous les États. Comme auparavant, la Russie participera activement et résolument à ces efforts conjoints coordonnés, avec nos alliés, partenaires et associés, afin d’améliorer les mécanismes existants de sécurité internationale. Elle en créera de nouveaux et renforcera systématiquement les forces armées nationales et les autres structures de sécurité en leur fournissant des armes et des équipements militaires de pointe. La Russie assurera ses intérêts nationaux, ainsi que la protection de ses alliés, et prendra d’autres mesures vers la construction d’un monde plus démocratique où les droits de tous les peuples et la diversité culturelle et civilisationnelle seront garantis. Nous devons rétablir le respect du droit international, de ses normes et principes fondamentaux. Et bien sûr, il est important de promouvoir des agences universelles et communément reconnues comme l’ONU et d’autres plateformes de dialogue international facilitant la stabilité et la paix internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Assemblée générale, comme prévu initialement, sont censés servir d’outils efficaces pour réduire les tensions internationales et prévenir les conflits, ainsi que pour faciliter la fourniture d’une sécurité et d’un bien-être fiables aux pays et aux peuples. En conclusion, je tiens à remercier les organisateurs de la conférence pour leur important travail préparatoire et je souhaite à tous les participants de bonnes discussions approfondies constructives. Je suis sûr que le forum continuera d’apporter une contribution significative au renforcement de la paix et de la stabilité sur notre planète et facilitera le développement d’un dialogue et d’un partenariat constructifs. Merci pour votre attention. »
« Au moment où les tensions internationales s’aggravent et mettent en péril la paix mondiale, la publication par la Chine de son Initiative de sécurité mondiale vient à point nommé. Le document commence par un préambule qui en précise le contexte. « La question de la sécurité concerne le bien-être des peuples de tous les pays, la noble cause de la paix et du développement dans le monde et l’avenir de l’humanité ». La démarche initiée par Beijing a ainsi pour ambition majeure de s’adresser à l’ensemble de l’humanité, sans réserve et sans exclusive. « Aujourd’hui, notre monde, notre époque et notre histoire changent comme jamais auparavant, et la communauté internationale est confrontée à de multiples risques et défis rarement vus auparavant ». Les transformations s’accélèrent dans tous les domaines, et dans cette effervescence généralisée, « les points chauds de la sécurité régionale continuent de s’embraser », les « conflits locaux » persistent, « l’unilatéralisme et le protectionnisme ont considérablement augmenté, et les menaces de sécurité traditionnelles et non traditionnelles sont entrelacées ». Alors que les conflits s’aggravent et que « les déficits de paix, de développement, de sécurité et de gouvernance s’accroissent », les initiatives unilatérales et les jeux à somme nulle semblent prendre le pas sur la coopération et le multilatéralisme.  C’est dans un tel contexte que l’Initiative de sécurité mondiale se présente, à juste titre, comme un antidote efficace au dérèglement croissant des affaires mondiales. En affirmant des principes rationnels destinés à relancer la coopération internationale et le multilatéralisme, elle entend enrayer la machine à perdre qui paraît s’être emparée des leviers de la planète au détriment des intérêts communs de l’humanité. « Le monde se trouve une fois de plus à un carrefour de l’histoire », mais « nous sommes convaincus que les tendances historiques de la paix, du développement et de la coopération gagnant-gagnant sont imparables ». Avec l’Initiative de sécurité mondiale, la Chine appelle donc l’ensemble des nations à « relever les défis de sécurité dans un esprit gagnant-gagnant », à « éliminer les causes profondes des conflits internationaux, à améliorer la gouvernance de la sécurité mondiale, à encourager les efforts internationaux conjoints pour apporter plus de stabilité et de certitude à une époque instable et changeante, et à promouvoir une paix et un développement durables dans le monde ». Cet appel solennel aux autres nations conduit alors à la formulation de six principes fondamentaux destinés à faire consensus et à orienter la vie internationale :
-« Rester attaché à la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable ». Cet impératif avait été fixé par Xi Jinping dès 2014. Le président chinois avait appelé tous les pays du monde à « s’adapter au paysage international dans un esprit de solidarité et à relever les défis de sécurité complexes et entrelacés dans un esprit gagnant-gagnant ». Développant une approche holistique des relations internationales, ce principe détermine une ligne de conduite respectueuse des intérêts de chaque nation. Il entend promouvoir une coopération pacifique, équilibrée et mutuellement avantageuse, qui permette de relever les défis majeurs de notre temps.
-« Rester engagé à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays ». La vie internationale repose sur les relations consenties entre des sujets de droit international mutuellement respectueux de leur indépendance. Il convient de garantir « l’égalité souveraine et la non-ingérence dans les affaires intérieures » en tant que principes fondamentaux du droit international. « Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale ». Ainsi, chaque pays a-t-il le droit de choisir en toute indépendance son propre système social et sa propre voie de développement. L’application d’un tel principe sonnerait le glas de toute forme d’ingérence et mettrait fin à la pratique occidentale consistant à faire pression sur les pays du Sud.
-« Rester engagé à respecter les buts et principes de la Charte des Nations Unies ». Les difficultés rencontrées dans l’application de la loi internationale, en effet, ne doivent pas conduire à y renoncer. Avec la Charte des Nations Unies, les peuples du monde ont tiré les « leçons amères de deux guerres mondiales » et tenté de promouvoir « la sécurité collective » ainsi qu’une « paix durable ». Il faut s’en tenir fermement aux principes du droit international si l’on veut réguler et pacifier les relations internationales. Mais cette exigence a pour corollaire la fin de toute prétention hégémonique, le renoncement à la mentalité de guerre froide et la fin de l’unilatéralisme belliqueux qui caractérise la politique étrangère des États-Unis.
-« Rester déterminé à prendre au sérieux les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays ». Avec ce principe, la Chine entend rappeler que l’humanité est une communauté de sécurité indivisible et qu’il ne saurait y avoir de sécurité pour les uns si elle n’est pas également garantie pour les autres. « Les préoccupations légitimes et raisonnables de sécurité de tous les pays doivent être prises au sérieux et traitées correctement, et non constamment ignorées ou systématiquement contestées ». Cette phrase est une allusion transparente à la situation de la Russie, encerclée par l’OTAN depuis 30 ans, et dont les exigences de sécurité ont été bafouées par les États-Unis. Si l’on veut édifier les bases d’une véritable sécurité collective, il est impératif de renoncer à l’hégémonisme et de fournir à chaque nation les garanties de sécurité auxquelles elle peut légitimement prétendre.
-« Rester déterminé à résoudre pacifiquement les différends et les différences entre les pays par le dialogue et la consultation ». Il est clair qu’un tel principe vaut condamnation, à la fois, de la guerre d’agression et des sanctions économiques. Si elle est parfois rendue inévitable par les menaces qui pèsent sur la sécurité nationale, la guerre est inapte à garantir la coexistence entre les nations. Les sanctions, de leur côté, sont tout aussi injustes et inefficaces, comme le montre le fiasco des mesures punitives prises contre la Russie par les Occidentaux depuis 2014. « Abuser des sanctions unilatérales et de la compétence au bras long ne résout aucun problème, mais ne fait que créer plus de difficultés et de complications ». Si l’on veut résoudre les conflits, en effet, « seuls le dialogue et la consultation sont efficaces ». C’est en application de ce principe que la Chine a déterminé sa ligne de conduite face à la crise russo-ukrainienne. Elle appelle les parties en présence au cessez-le-feu et les invite, pour mettre fin au conflit, à une négociation qui respecte à la fois leur souveraineté nationale et leurs exigences de sécurité.
-« Rester déterminé à maintenir la sécurité dans les domaines traditionnels et non traditionnels ». Il s’agit de prendre en compte les impératifs d’une sécurité collective qui est aujourd’hui « davantage interconnectée, transnationale et diversifiée ». De nouvelles formes d’insécurité, de nouvelles menaces apparaissent, et seule une coopération approfondie entre les États souverains permettra d’y faire face. Ainsi, tous les pays du monde doivent mettre en pratique « les principes de consultation approfondie, de contribution conjointe et de bénéfices partagés dans la gouvernance mondiale », notamment pour « relever des défis mondiaux tels que le terrorisme, le changement climatique, la cybersécurité et la biosécurité ».
Ainsi, l’Initiative de sécurité mondiale se présente comme un véritable manuel de la résolution pacifique des conflits et de l’approche multilatérale des problèmes du monde. Elle invite tous les pays à bâtir une communauté de destin qui intègre les différences nationales dans une perspective inclusive et non exclusive. La Chine est un grand pays qui a proscrit la guerre de sa politique étrangère et qui n’a participé à aucun conflit armé depuis 44 ans. Elle promeut une coopération internationale tous azimuts dont témoigne le succès de l’initiative « la Ceinture et la Route ». L’Initiative de sécurité mondiale est le couronnement diplomatique de cette politique de paix entre les peuples du monde. Mais elle renoue aussi avec une tradition très ancienne qu’exprime si bien le verset 31 du Laozi : « Les armes sont des objets funestes que tous les êtres ont en haine, l’homme du Tao s’en écarte. Le sage donne dans la vie ordinaire la préséance à la gauche, à la guerre elle revient à la droite. Les armes sont des objets funestes, elles ne font pas partie de l’arsenal du sage, il n’y recourt qu’à son corps défendant ». » (Extraits de l'article « Retour sur l’Initiative de sécurité mondiale proposée par la Chine » à l'adresse https://www.egaliteetreconciliation.fr/Retour-sur-l-Initiative-de-securite-mondiale-proposee-par-la-Chine-71925.html)
« Le terme « crise » signifie dans la sagesse chinoise à la fois danger et opportunité. L’aspect « danger » est clair et ne nécessite aucun commentaire, sauf à préciser que l’enjeu est la survie de l’humanité. Quant à « l’opportunité », il s’agit de celle quasi unique dans l’histoire offerte aux populations de s’émanciper de leur domination par la caste infiniment minoritaire des grands argentiers de ce monde. En effet, la mise en lumière de la « mafia financière » au pouvoir par la crise dite du Covid suivie de la guerre en Ukraine fragilise cette caste : pour la première fois de sa longue histoire de domination financière, les décideurs réels apparaissent au grand jour ; ils peuvent donc être désignés et mis en cause. Il faut s’opposer utilement à l’accaparement dans tous les aspects de la vie collective (économique, monétaire, politique, juridique et militaire) auquel nous faisons face. Il y a toujours de l’espoir mais les individus doivent prendre conscience que l’espoir ne viendra que de leurs propres actions, lesquelles impulseront une nouvelle dynamique sociétale et civilisationnelle. Il ne saurait être question de réinventer les règles qui permettent le développement collectif et l’édification d’une civilisation. Nous ne pouvons que réinventer la roue car tout à déjà été expérimenté par l’humanité. Il suffit d’en connaître les grandes règles et de les respecter. A titre d’exemple de ces règles :
Le pouvoir ne doit jamais être décorrélé de la responsabilité ; Les droits sont assortis de devoirs ; Les pouvoirs doivent toujours s’accompagner de contrepouvoirs ; L’édiction des règles de droit positif doit être rare et chaque règles doit être riche en capacité d’application, rappelons que le droit relève d’une construction ; Le commerce est un moyen de développer la Société politique et non le but exclusif de ladite Société ; Le droit positif doit être le même pour tous, il est guidé par le droit naturel ; Le droit naturel est révélé par l’expérience humaine et par le niveau des connaissances disponibles dans une Société à un moment donné, il est indépendant du caprice politique et a justement pour mission d’empêcher l’arbitraire normatif ; Les règles du droit positif doivent permettre l’établissement d’une Société politique en garantissant la capacité du « vivre ensemble » ; La monnaie est un concept comptable au service de tous ; Les personnes en charge doivent toujours être contrôlées ; Un chef est un arbitre des intérêts privés protecteur de l’intérêt public...
Si les individus acceptent à nouveau de respecter ces quelques principes légués par l’expérience de la longue histoire humaine, s’ils acceptent de redevenir acteurs de l’évolution de la Société politique, tous les espoirs sont permis. Si en revanche la paresse intellectuelle, la sidération mentale et le rejet du réel continuent de gouverner les foules, il faut alors d’ores et déjà abandonner tout espoir de revenir à une Société plus juste et harmonieuse, comme tout espoir de survie pour l’humanité. Mon mot de la fin sera le suivant : je souhaite à tous d’être courageux, ancrés dans le réel et combatifs face à l’empire du mensonge (de l'occident politique) qui se dresse chaque jour devant chacun de nous. Ces qualités sont la condition du succès de l’émancipation des populations ; elles sont aussi la condition de la pérennité de la vie sur Terre. » (Extraits de l'entretien avec Valérie Bugault « Le retour de la citoyenneté est le seul remède aux méfaits de la ploutocratie » à l'adresse https://strategika.fr/2022/04/15/le-retour-de-la-citoyennete-est-le-seul-remede-aux-mefaits-de-la-ploutocratie/)
« La Russie vient de rendre public son « Concept de politique étrangère ». Après avoir rappelé sa position dans le monde, ce document décrit la fin de la domination occidentale et les efforts des États-Unis et de leurs alliés pour maintenir l’hégémonie de Washington. Il énumère les intérêts et les buts de Moscou. Il souligne la primauté du droit international contemporain (une création du tsar Nicolas II) et se conclut par une description du monde en mutation. Le président Vladimir Poutine a réuni son Conseil de sécurité en visioconférence, le 31 mars 2023. À l’issue de cette réunion, il a promulgué une mise à jour du « Concept de politique étrangère de la fédération de Russie ».  Dans ce document, la Russie expose sa vision de son rôle dans la construction du monde multipolaire. En premier lieu, la Russie rappelle ses ressources importantes dans toutes les sphères de la vie, son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, sa participation à des organisations et associations internationales majeures, sa puissances nucléaire et sa qualité de successeur en droits de l’URSS. Surtout, vu son apport décisif à la victoire dans la Seconde Guerre mondiale et sa participation active à la liquidation du système mondial du colonialisme, elle s’affirme comme un des centres souverains du développement mondial et considère comme sa mission historique le maintien de l’équilibre global des puissances et la construction d’un système international multipolaire. La Russie observe que le modèle inéquitable du développement mondial, qui a assuré pendant des siècles la croissance économique accélérée des puissances coloniales en s’appropriant les ressources de leurs colonies appartient désormais au passé. Des tentatives sont entreprises par les Anglo-Saxons pour retenir « la course naturelle de l’histoire ». Un large éventail d’instruments illégaux est employé, y compris l’application de « mesures coercitives unilatérales » (abusivement qualifiées de « sanctions »), l’incitation de coups d’État, de conflits armés, des menaces, du chantage, etc. S’opposant au droit international, défini collectivement au sein de l’ONU, les Occidentaux tentent de lui substituer un ensemble de « règles », défini par eux en l’absence de tous les autres. Seule l’association des efforts de bonne foi de toute la communauté internationale, basée sur l’équilibre des puissances et des intérêts, peut assurer efficacement le développement pacifique et progressif des grands et des petits États. Moscou aborde le monde multipolaire à travers une vision culturelle du monde. Il entend entretenir des relations avec toutes les cultures et encourager chacune d’elles à se doter d’organisations intergouvernementales. Le document attache une grande importance au renforcement de la coopération avec la Chine et à la coordination avec son action internationale. Il s’agit donc bien de donner naissance à un monde multipolaire, mais accouché par deux sages-femmes que sont Moscou et Beijing. Au plan militaire, Moscou évoque son partenariat stratégique avec l’Inde. Un passage particulier traite du monde islamique qui sort de la domination occidentale avec la victoire de la Syrie et l’accord de paix entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Le président syrien Bachar al-Assad a d'ailleurs dit lors de son premier discours au sommet de la Ligue arabe depuis 12 ans, après que la Syrie soit revenue dans le giron arabe malgré l'opposition virulente des États-Unis : « Nous sommes devant une opportunité historique de réorganiser nos affaires avec le moins d'interventions étrangères. » Pour ce qui concerne l’Europe occidentale, Moscou espère qu’elle se rendra compte de ses erreurs et se détachera des Anglo-Saxons. D’ici là, il se méfie non seulement de l’OTAN, mais aussi de Union européenne et du Conseil de l’Europe  La Russie ne se positionne pas comme ennemie de l’Occident, ne s’en isole pas, n’a pas d’intentions hostiles à son égard et espère que, dans l’avenir, les Occidentaux prendront conscience de l’inutilité de leur politique conflictuelle et se rallieront aux principes d’égalité souveraine et de respect des intérêts mutuels. C’est dans ce contexte que la fédération de Russie se dit prête au dialogue et à la coopération. » (Extraits de l'article de Thierry Meyssan « Comment la Russie envisage son rôle dans la construction du monde multipolaire » à l'adresse https://www.egaliteetreconciliation.fr/Comment-la-Russie-envisage-son-role-dans-la-construction-du-monde-multipolaire-71915.html)
Lors de la Conférence parlementaire internationale « Russie-Afrique dans un monde multipolaire » 2023 qui s’est tenue à Moscou sous les auspices de la Douma d’Etat de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine a souligné l’importance de l’Afrique dans les affaires mondiales et rappelé le soutien important apporté par l’Union soviétique aux peuples d’Afrique dans la lutte contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid. Le chef du Kremlin a également souligné que les États d’Afrique ne cessent d’accroître leur poids et leur rôle dans les affaires mondiales, et s’affirment de plus en plus avec assurance dans la politique et l’économie. La Russie et les pays d’Afrique défendent les normes morales et les principes sociaux traditionnels de leurs peuples et s’opposent à l’idéologie néocoloniale imposée de l’extérieur. En outre, la Russie a annulé la dette envers les États africains pour un montant de plus de 20 milliards de dollars et est prête à livrer gratuitement tout le volume céréale aux pays d’Afrique qui en ont particulièrement besoin. Voici un extrait de son discours lors de cette conférence :
« Permettez-moi de souligner que notre pays a toujours accordé et continuera d’accorder la priorité à la coopération avec les États africains. Il ne serait pas exagéré de dire que c’est l’une des priorités invariables de la politique étrangère russe. Depuis l’époque de la lutte héroïque des peuples d’Afrique pour leur indépendance, on sait à quel point l’Union soviétique a apporté un soutien important aux peuples d’Afrique dans la lutte contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid, comment elle a aidé de nombreux États africains à gagner et protéger leur souveraineté, constamment soutenus dans la formation de l’État, le renforcement de la capacité de défense, la création des fondements de l’économie nationale, la formation du personnel. La construction par des spécialistes soviétiques de la plus grande centrale hydroélectrique d’Assouan en Afrique était autrefois un symbole de cette coopération. Et aujourd’hui, la Fédération de Russie continue de suivre la ligne de soutien et d’assistance au continent. Permettez-moi de constater que les États d’Afrique ne cessent d’accroître leur poids et leur rôle dans les affaires mondiales, et s’affirment de plus en plus avec assurance dans la politique et l’économie. Nous sommes convaincus que l’Afrique deviendra l’un des leaders du nouvel ordre mondial multipolaire émergent – il y a toutes les conditions préalables objectives pour cela. Comme vous le savez, environ 1,5 milliard de personnes vivent en Afrique, une énorme base de ressources est concentrée – près d’un tiers des réserves minérales mondiales. Et bien que les pays africains ne représentent jusqu’à présent que 3 % du PIB mondial, nous notons que les économies de nombre d’entre eux connaissent une croissance plus rapide. Dans les conditions très difficiles d’aujourd’hui, sur fond de turbulences politiques et économiques mondiales, les pays africains s’efforcent de mener une politique étrangère et intérieure indépendante et souveraine, de résoudre eux-mêmes leurs propres problèmes, parfois difficiles. La Russie et les pays d’Afrique défendent les normes morales et les principes sociaux traditionnels de nos peuples et s’opposent à l’idéologie néocoloniale imposée de l’extérieur. Soit dit en passant, de nombreux États d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique latine adhèrent à des positions similaires et, ensemble, nous formons la majorité mondiale. J’ai dit plus d’une fois que notre pays est déterminé à poursuivre la construction d’un partenariat stratégique avec les amis africains au sens plein du terme. Nous sommes prêts à façonner conjointement l’agenda mondial, à travailler ensemble pour renforcer des relations interétatiques justes et égales et à améliorer les mécanismes de coopération économique mutuellement bénéfique. Grâce à notre aide, de nombreuses entreprises industrielles ont été construites sur le continent, des industries entières ont été créées, des infrastructures vitales et des équipements sociaux ont été construits. Dans le même temps, la Russie a annulé la dette envers les États africains pour un montant de plus de 20 milliards de dollars. Le commerce mutuel augmente chaque année, atteignant près de 18 milliards de dollars l’an dernier. Il est peu probable qu’un tel chiffre puisse pleinement nous convenir, mais nous savons que c’est loin d’être la limite. Le développement des contre-échanges de marchandises sera sans doute facilité par une transition plus énergique des règlements financiers vers les monnaies nationales et la mise en place de nouvelles chaînes de transport et de logistique. Des opportunités supplémentaires sont ouvertes par le processus de création de la zone de libre-échange continentale africaine, qui a débuté en 2021, qui deviendra à l’avenir un marché continental avec un PIB total de plus de trois billions de dollars. Nous sommes en faveur d’un développement actif des liens avec cette nouvelle association tant par le biais de l’Union économique eurasiatique que bilatéralement. De grands projets d’investissement russes sont mis en œuvre en Afrique avec la participation d’entreprises nationales telles que Rosneft, Gazpromneft, RusHydro, ALROSA, Lukoil et bien d’autres. Nous continuerons à aider les pays africains dans la production d’électricité, avec laquelle le continent n’a jusqu’à présent fourni qu’un quart de ses besoins. Aujourd’hui, nous proposons de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement, principalement dans le domaine de l’énergie nucléaire. Rosatom construit déjà une centrale nucléaire en Égypte et prévoit d’étendre sa participation au développement des systèmes énergétiques nationaux du continent africain. Je voudrais souligner qu’un financement important – dans certains pays, 100 % – est fourni par la Russie. Ce sont des projets sérieux d’une valeur de 15, 20, 25 milliards de dollars. La coopération russo-africaine dans le domaine des hautes technologies se renforce. Par exemple, en Angola, avec l’aide de la Russie, le système de communication et de télédiffusion par satellite ANGOSAT est en cours de création. Yandex met activement en œuvre des services d’information dans les pays du continent africain pour organiser le transport de passagers en taxi et autres modes de transport. Dans le même temps, la Russie est toujours prête à partager ses technologies avec les pays africains, elle propose précisément un développement technologique diversifié et conjoint. Je tiens à souligner que notre pays remplit consciencieusement toutes ses obligations, y compris celles liées à l’approvisionnement en vivres, engrais, carburants et autres produits critiques des pays du continent, contribuant ainsi à assurer leur sécurité alimentaire et énergétique. Vous savez probablement que nous sommes prêts à transférer une partie des ressources que nous avons gelées dans les pays européens, y compris les engrais, les premiers lots sont déjà passés, pour les transférer gratuitement dans les pays dans le besoin. Mais, malheureusement, il y a aussi des obstacles ici. Malgré toutes les restrictions et restrictions à l’exportation de céréales russes, près de 12 millions de tonnes ont été envoyées de Russie vers l’Afrique. Et voici quelque chose d’autre que j’aimerais ajouter. Si nous décidons néanmoins de ne pas renouveler cet accord après 60 jours, alors nous sommes prêts à livrer gratuitement tout le volume qui a été envoyé dans le temps précédent aux pays d’Afrique qui en ont particulièrement besoin, de la Russie à ces pays. (Applaudissements.) »
« Les pressions économiques et politiques croissantes poussent le monde à un changement progressif vers un système plus multipolaire, avec un rôle plus important pour d'autres monnaies telles que le yuan chinois et d'autres. La dédollarisation est alors motivée par plusieurs facteurs. Tout d'abord, les déficits budgétaires et commerciaux croissants des États-Unis ont conduit à une inflation de la masse monétaire, ce qui a réduit la confiance des investisseurs dans le dollar américain en tant que réserve de valeur. De plus, les sanctions économiques et les guerres commerciales imposées ici et là par les États-Unis ont également créé une incertitude quant à l'utilisation du dollar pour les transactions internationales. Il existe des mesures que les pays africains peuvent prendre pour faire face à certains risques et tirer parti des opportunités qu’offre la dédollarisation. La première étape pour les pays africains est de commencer à diversifier leur portefeuille de devises. Ils doivent être prêts à renforcer leurs échanges commerciaux avec d'autres partenaires commerciaux, en particulier ceux qui utilisent des devises autres que le dollar américain. Cela peut inclure la Chine, la Russie, le Japon, l’Iran et d'autres pays asiatiques ou ceux de l’Amérique latine qui ont des économies en croissance rapide et des marchés de plus en plus importants. Le renforcement du système bancaire et financier local s’impose. Les banques africaines devraient étendre leurs capacités de négociation dans d'autres devises et offrir des options de financement alternatif pour les entreprises qui ont besoin de se protéger contre les fluctuations des taux de change. Enfin, les gouvernements africains doivent travailler ensemble pour renforcer leur position dans le système monétaire mondial. Les pays africains peuvent travailler à la création d'une monnaie unique africaine qui peut être utilisée pour les transactions commerciales internationales, ce qui pourrait aider à réduire les risques liés aux fluctuations des taux de change. Il y a certes plusieurs défis à surmonter, mais le jeu en vaut la chandelle. Ce tour d’horizon permet d’aborder la nécessité et l’urgence pour les pays africains de diversifier leurs réserves de change. L’or reste un actif financier important qui peut jouer un rôle déterminant dans les stratégies et politiques monétaires. Nous évoquons ici quelques raisons pour lesquelles les banques centrales africaines devraient considérer l'or comme un investissement attractif. Les fluctuations de devises que l’Afrique utilise ont un impact important sur la valeur des réserves de change détenues par les banques centrales africaines. L'or est souvent considéré comme un actif refuge car il a tendance à conserver sa valeur lorsque les autres actifs, comme les devises, sont volatils. En général, les banques centrales africaines détiennent des réserves de change en dollars américains ou en euros. L'or offre une diversification supplémentaire qui peut aider à réduire les risques liés à une exposition excessive à une seule devise ou à un seul marché. L'or est cet actif qui a conservé sa valeur pendant des milliers d'années. Il a été utilisé comme réserve de valeur depuis l'Antiquité. Les banques centrales africaines pourraient donc considérer l'or comme un investissement à long terme qui aiderait à protéger la valeur de leurs réserves de change sur le long terme. La détention d'or peut renforcer la crédibilité d'une banque centrale, en lui permettant de diversifier ses réserves de change et de mieux faire face aux turbulences économiques et financières. Avec l'inévitable dédollarisation en cours un peu partout dans le monde, il serait bien indiqué que les banques centrales africaines accroissent également leurs réserves d'or. Constituer des réserves d'or reste une nécessité pour les pays africains et cela doit s’effectuer avec prudence en se basant sur une analyse rigoureuse des avantages et des risques. Elles fourniraient meilleure une protection contre l'inflation et la dévaluation des devises, ce qui peut aider à stabiliser les économies des pays africains. C’est bien évidemment un processus qui peut prendre du temps, mais il existe plusieurs moyens pour les banques centrales africaines de le faire rapidement. Les banques centrales africaines pourraient, par exemple, acheter de l'or sur le marché international mais cette option, bien que relativement simple et rapide, peut être coûteuse en fonction des fluctuations du prix de l'or et des coûts logistiques. L’option qui semble viable est sans doute de recourir aux ressources aurifères locales. Pourquoi nos banques centrales ne rachètent-elles pas la production artisanale ou n’achètent-elles pas les actions dans des sociétés minières d'or ? Cela garantirait des revenus aux artisans et opérateurs comme une incitation des Gouvernements aux acteurs locaux. Il est déjà possible de transiger avec un bon nombre de pays en payant en lingots d'or, alors les banques centrales africaines devraient également être en mesure de stocker et de protéger cet or en toute sécurité. Pour résister aux chocs liés à la dédollarisation, les monnaies africaines devraient déjà commencer à renforcer leur stabilité et leur crédibilité en mettant en place des politiques économiques solides. Les banques centrales africaines devraient s’efforcer à maintenir une inflation basse et stable pour renforcer la confiance dans leur monnaie. Cela peut être réalisé grâce à des politiques monétaires efficaces telles que la régulation de l'offre de monnaie et le taux d'intérêt. Les gouvernements africains pourraient promouvoir le développement économique en encourageant les investissements et en créant un environnement favorable aux PME. Les réserves de change adéquates sont indiquées pour faire face à la volatilité des marchés des changes. Ils peuvent le faire en achetant d’autres devises étrangères telles que le yuan chinois. Les pays africains pourraient davantage promouvoir l'intégration économique régionale et faciliter les échanges commerciaux. Ce levier peut aider à renforcer la stabilité des monnaies africaines en créant des économies plus fortes et plus diversifiées. C’est à ce prix que les monnaies africaines pourraient résister à la dédollarisation en renforçant leur stabilité économique et en mettant en place des politiques efficaces pour gérer la volatilité des marchés des changes et protéger les monnaies africaines contre les chocs externes. Il est vrai que la dollarisation peut limiter la capacité des économies africaines à financer leur propre développement en limitant leur capacité à contrôler leur politique monétaire et à utiliser des instruments de politique économique tels que les taux d'intérêt et les taux de change pour stimuler la croissance économique et l'investissement. Dans ce sens, la dollarisation peut être considérée comme un facteur qui contribue au sous-développement économique dans certaines régions du monde. L’épineux problème des réserves de change restera toujours la faiblesse de la production locale (politique d'industrialisation) par substitution aux importations. L’absence de production locale est un facteur important qui retarde le développement économique en Afrique subsaharienne et dans d'autres régions du monde.   Les réserves de change ne servent souvent qu'à importer plus, principalement les denrées alimentaires. La sous-valorisation systémique des potentiels est une des contraintes structurelles majeures. Aussi longtemps que l'Afrique n'aura pas un bon bilan budgétaire (dépenses publiques), des réserves de change consistantes, une économie diversifiée et une véritable industrie compétitive, mais le point principal est une union des pays africains, une monnaie unique pour toute l’Afrique, il sera très difficile d'afficher une stabilité des économies et surtout une indépendance réelle de ces économies. » (Article de French Press Tv)