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Z) Fin (11)

Ce qui distingue les économies occidentales des anciennes sociétés du Proche-Orient et de la plupart des sociétés asiatiques, c’est l’absence d’allègement de la dette pour rétablir l’équilibre de l’économie. Chaque nation occidentale a hérité de Rome les principes de l’inviolabilité de la dette, qui donnent la priorité aux demandes des créanciers et légitiment le transfert permanent aux créanciers des biens des débiteurs défaillants. De la Rome antique à l’Espagne des Habsbourg, en passant par la Grande-Bretagne impériale et les États-Unis, les oligarchies occidentales se sont appropriées les revenus et les terres des débiteurs, tout en transférant leurs impôts sur la main-d’œuvre et l’industrie. Cela a provoqué l’austérité à l’intérieure et a conduit les oligarchies à rechercher la prospérité par la conquête étrangère, pour obtenir des étrangers ce qui n’est pas produit par les économies nationales endettées et soumises à des principes juridiques pro-créanciers transférant les terres et autres biens à une classe de rentiers.
Au XVIe siècle, l’Espagne a pillé de vastes quantités d’argent et d’or dans le Nouveau Monde, mais cette richesse a coulé entre ses mains, dissipée dans la guerre au lieu d’être investie dans l’industrie nationale. Se retrouvant avec une économie très inégale et polarisée, profondément endettée, les Habsbourg perdirent leur ancienne possession, la République néerlandaise, qui prospéra en tant que société moins oligarchique et qui tira plus de pouvoir en tant que créancier qu’en tant que débiteur. La Grande-Bretagne a connu une ascension et une chute similaires. La Première Guerre mondiale l’a laissé avec de lourdes dettes d’armement envers son ancienne colonie, les États-Unis. Imposant une austérité anti-ouvrière dans son pays afin de payer ces dettes, la zone sterling de la Grande-Bretagne est ensuite devenue un satellite du dollar américain selon les termes du prêt-bail américain de la Seconde Guerre mondiale et du prêt britannique de 1946. Les politiques néolibérales de Margaret Thatcher et de Tony Blair ont fortement augmenté le coût de la vie en privatisant et en monopolisant le logement et les infrastructures publiques, anéantissant l’ancienne compétitivité industrielle de la Grande-Bretagne en augmentant le coût de la vie et donc le niveau des salaires. Les États-Unis ont suivi une trajectoire similaire d’expansion impériale excessive au détriment de leur économie nationale. Leurs dépenses militaires à l’étranger à partir de 1950 ont obligé le dollar à se détacher de l’or en 1971. Ce changement a eu l’avantage inattendu de donner naissance à un « étalon dollar » qui a permis à l’économie américaine et à sa diplomatie militaire de s’affranchir du reste du monde, en accumulant des dettes en dollars auprès des banques centrales d’autres pays sans aucune contrainte pratique. La colonisation financière de l’Union post-soviétique dans les années 1990 par la « thérapie de choc » de la privatisation, suivie par l’admission de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001 – avec l’espoir que la Chine devienne, comme la Russie d’Eltsine, une colonie financière américaine – a conduit l’économie américaine à se désindustrialiser en déplaçant l’emploi vers l’Asie. La tentative des États-Unis à forcer à la soumission à son contrôle en inaugurant une nouvelle guerre froide a conduit la Russie, la Chine et d’autres pays à se détacher du système de commerce et d’investissement dollarisé, laissant les États-Unis et l’Europe de l’OTAN souffrir de l’austérité et de l’aggravation de l’inégalité des richesses alors que les ratios d’endettement montent en flèche pour les particuliers, les entreprises et les organismes gouvernementaux.
Il y a seulement dix ans, le sénateur John McCain et le président Barack Obama qualifiaient la Russie de simple station-service dotée de bombes atomiques. Aujourd’hui, on pourrait en dire autant des États-Unis, qui fondent leur puissance économique mondiale sur le contrôle du commerce du pétrole en Occident, alors que leurs principaux excédents d’exportation sont les cultures agricoles et les armes. La combinaison de l’endettement financier et de la privatisation a fait de l’Amérique une économie à coût élevé, perdant son ancien leadership industriel, tout comme la Grande-Bretagne avant. Les États-Unis tentent désormais de vivre principalement de gains financiers (intérêts, bénéfices sur les investissements étrangers et création de crédits par les banques centrales pour gonfler les plus-values) au lieu de créer des richesses par leur propre travail et leur industrie. Ses alliés occidentaux cherchent à faire de même. Ils nomment ce système dominé par les États-Unis « globalisation », mais il s’agit tout simplement d’une forme financière de colonialisme – soutenue par l’habituelle menace de la force militaire et du « changement de régime » en douce, pour empêcher les pays de quitter un tel système. Ce système impérial basé sur les États-Unis et l’OTAN cherche à endetter les pays plus faibles et à les forcer à céder le contrôle de leurs politiques au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. L’obéissance aux « conseils » néolibéraux anti-ouvriers de ces institutions conduit à une crise de la dette qui force le taux de change du pays débiteur à se déprécier. Le FMI les « sauve » alors de l’insolvabilité à la « condition » qu’ils vendent le domaine public, imposent moins les riches (en particulier les investisseurs étrangers) et imposent plus le travail. L’oligarchie et la dette sont les caractéristiques essentielles des économies occidentales. Les dépenses militaires de l’Amérique et ses guerres quasi permanentes ont laissé son propre Trésor profondément endetté auprès des gouvernements étrangers et de la banque centrale. Les États-Unis suivent ainsi le même chemin que celui par lequel l’impérialisme espagnol a laissé la dynastie des Habsbourg endettée auprès des banquiers européens. De même, la participation de la Grande-Bretagne à deux guerres mondiales dans l’espoir de maintenir sa position dominante dans le monde l’a laissée endettée et a mis fin à son ancien avantage industriel. La dette extérieure croissante de l’Amérique a été soutenue par le privilège de sa « monnaie-globalisée », qui lui permet d’émettre sa propre dette en dollars selon l’« étalon dollar », sans que les autres pays puissent raisonnablement s’attendre à être payés un jour ; sauf en « dollars papier » supplémentaires.  Cette abondance monétaire a permis à l’élite managériale de Wall Street d’augmenter les revenus des rentiers américains par la financiarisation et la privatisation, augmentant ainsi le coût de la vie et des affaires, comme cela s’est produit en Grande-Bretagne avec les politiques néolibérales de Margaret Thatcher et Tony Blair. Les entreprises industrielles ont répondu à cela en déplaçant leurs usines vers des économies à bas salaires afin de maximiser leurs profits. Mais alors que l’Amérique se désindustrialise et dépend de plus en plus des importations asiatiques, la diplomatie américaine poursuit une nouvelle guerre froide qui pousse les économies les plus productives du monde à se découpler de l’orbite économique américaine. L’augmentation de la dette détruit les économies lorsqu’elle n’est pas utilisée pour financer de nouveaux investissements dans les moyens de production. La plupart des crédits occidentaux actuels sont créés pour gonfler le prix des actions, des obligations et de l’immobilier, et non pour restaurer la capacité industrielle. En conséquence de cette stratégie de dette sans production, l’économie nationale américaine a été submergée par la dette due à sa propre oligarchie financière. Du fait du déjeuner gratuit / « Free Lunch » pour l’économie américaine qu’est l’augmentation continue de sa dette officielle envers les banques centrales étrangères – sans perspective visible de remboursement de sa dette internationale ou nationale – sa dette continue de s’étendre et l’économie est devenue encore plus endettée. L’Amérique s’est polarisée, avec une extrême richesse concentrée au sommet tandis que la majeure partie de son économie est profondément endettée.

Ce qui a rendu les économies occidentales oligarchiques, c’est leur incapacité à protéger les citoyens contre la dépendance à l’égard d’une classe de créanciers propriétaires. Ces économies ont conservé les lois romaines sur la dette, profitant aux créanciers, notamment la priorité des créances sur les biens des débiteurs. Le Un pour cent des créanciers est devenu une oligarchie politiquement puissante malgré les réformes politiques démocratiques nominales élargissant les droits de vote. Les agences gouvernementales de régulation ont été annexées et le pouvoir d’imposition a été amoindri, laissant le contrôle et la planification économique entre les mains d’une élite de rentiers. Rome n’a jamais été une démocratie. Et de toute façon, Aristote reconnaissait que les démocraties évoluaient plus ou moins naturellement vers des oligarchies – qui se prétendent démocratiques à des fins de relations publiques tout en prétendant que la concentration de plus en plus forte des richesses au sommet est une bonne chose.. La diplomatie soutenue par les États-Unis a endetté les pays, les forçant à vendre le contrôle de leurs infrastructures publiques et à transformer les parties rentables de leur économie en opportunités d’extraction de rentes monopolistiques.
Si nous demandons qui, aujourd’hui, promulgue et applique des politiques visant à contrôler l’oligarchie afin de protéger les moyens de subsistance des citoyens, la réponse est que ce sont les États socialistes qui le font. Seul un État fort a le pouvoir de contrôler une oligarchie financière et cupide. L’ambassade de Chine en Amérique l’a démontré dans sa réponse au président Biden qui disait que la Chine est une « autocratie » : S’accrochant à la mentalité de la guerre froide et à la logique de l’hégémon, les États-Unis poursuivent leur politique de blocs, concoctent le récit de la « démocratie contre l’autoritarisme » … et renforcent les alliances militaires bilatérales, dans une évidente tentative de contrer la Chine. Guidé par une philosophie centrée sur le peuple, depuis le jour de sa fondation… le Parti a travaillé sans relâche dans l’intérêt du peuple, et s’est consacré à la réalisation des aspirations du peuple à une vie meilleure. La Chine a fait progresser la démocratie populaire dans son ensemble, promu la protection juridique des droits de l’homme et défendu l’équité et la justice sociale. Le peuple chinois jouit désormais de droits démocratiques plus complets et plus étendus. Presque toutes les premières sociétés non occidentales disposaient de protections contre l’émergence d’oligarchies mercantiles et rentières, car elles avaient leur propre système d’administration publique pour protéger leur équilibre social de la richesse commerciale et monétaire qui menaçait de détruire l’équilibre économique si elle n’était pas contrôlée. Mais le caractère économique de l’Occident a été façonné par des oligarchies rentières.
La grande question est la suivante : « liberté » et « liberté » pour qui ? L’économie politique classique définit un marché libre comme un marché exempt de revenus non gagnés, à savoir la rente foncière et les autres rentes liées aux ressources naturelles, la rente de monopole, les intérêts financiers et les privilèges connexes des créanciers. Mais à la fin du XIXe siècle, l’oligarchie des rentiers a parrainé une contre-révolution fiscale et idéologique, redéfinissant un marché libre comme étant un marché libre pour les rentiers d’extraire une rente économique – un revenu non gagné. Ce rejet de la critique classique du revenu des rentiers s’est accompagné d’une redéfinition de la « démocratie » pour exiger un « marché libre » de la variété oligarchique rentière anti-classique. Au lieu que le gouvernement soit le régulateur économique dans l’intérêt public, la réglementation publique du crédit et des monopoles est démantelée. Cela permet aux entreprises de facturer ce qu’elles veulent pour le crédit qu’elles fournissent et les produits qu’elles vendent. La privatisation du privilège de la création de la monnaie par le crédit permet au secteur financier d’assumer le rôle d’attribution de la propriété. Le résultat a été de centraliser la planification économique à Wall Street, à la City de Londres, à la Bourse de Paris et dans d’autres centres financiers impériaux. C’est là tout l’enjeu de la nouvelle guerre froide d’aujourd’hui : protéger ce système de capitalisme financier néolibéral centré sur les États-Unis, en détruisant ou en isolant les systèmes alternatifs chinois, russe et autres pays, tout en cherchant à financiariser davantage l’ancien système colonialiste – en parrainant le pouvoir des créanciers au lieu de protéger les débiteurs, en imposant l’austérité liée à la dette au lieu de la croissance et en rendant irréversible la perte de propriété par saisie ou vente forcée.
Ce qui est si important dans la polarisation économique de Rome, qui a résulté de la dynamique de la dette amenant les intérêts dans les mains rapaces de sa classe de créanciers, c’est la façon dont son système juridique oligarchique pro-créanciers différait radicalement des lois des sociétés antérieures qui contrôlaient les créanciers et la prolifération de la dette. La montée d’une oligarchie de créanciers qui utilisait sa richesse pour monopoliser la terre et prendre le contrôle du gouvernement et des tribunaux (n’hésitant pas à recourir à la force et à des assassinats politiques ciblés contre les réformateurs potentiels) avait été évitée pendant des milliers d’années au Proche-Orient et dans d’autres pays d’Asie. Mais la périphérie égéenne et méditerranéenne ne disposait pas des freins et des contrepoids économiques qui avaient assuré la résilience ailleurs au Proche-Orient. Ce qui a distingué l’Occident depuis le début, c’est l’absence d’un gouvernement suffisamment fort pour empêcher l’émergence et la domination d’une oligarchie de créanciers. Toutes les économies anciennes fonctionnaient à crédit, accumulant des dettes de récolte pendant l’année agricole. Les guerres, les sécheresses ou les inondations, les maladies et autres perturbations empêchaient souvent le paiement des dettes accumulées. Mais, dans ces conditions, les souverains du Proche-Orient annulaient les dettes. Cela évitait à leurs citoyens-soldats et à leurs ouvriers corvéables à merci de perdre leur terre d’autosubsistance au profit des créanciers, qui étaient reconnus comme un pouvoir rival potentiel du palais. Au milieu du premier millénaire avant Jésus-Christ, la servitude pour dettes n’était plus qu’un phénomène marginal en Babylonie, en Perse et dans d’autres royaumes du Proche-Orient. Mais la Grèce et Rome étaient au milieu d’un demi-millénaire de révoltes populaires réclamant l’annulation de la dette et la liberté par rapport à la servitude pour dettes et à la perte de terres autosuffisantes. Seuls les rois romains et les tyrans grecs ont pu, pendant un certain temps, protéger leurs sujets de la servitude pour dettes. Mais ils ont finalement perdu face aux oligarchies de seigneurs de la guerre et de créanciers. La leçon de l’histoire est donc qu’un pouvoir réglementaire gouvernemental fort est nécessaire pour empêcher les oligarchies d’émerger et d’utiliser les créances des créanciers et l’accaparement des terres pour transformer les citoyens en débiteurs, en locataires, en clients et finalement en serfs.
Dans le monde antique, les palais et les temples étaient les créanciers. Ce n’est qu’en Occident qu’une classe de créanciers privés est apparue. Un millénaire après la chute de Rome, une nouvelle classe bancaire a obligé les royaumes médiévaux à s’endetter. Les familles bancaires internationales ont utilisé leur pouvoir de créancier pour prendre le contrôle de monopoles publics et des ressources naturelles, tout comme les créanciers avaient pris le contrôle des terres individuelles dans l’Antiquité. La Première Guerre mondiale a vu les économies occidentales atteindre une crise sans précédent en raison des dettes interalliées et des réparations allemandes. Le commerce s’est effondré et les économies occidentales sont tombées dans la dépression. C’est la Seconde Guerre mondiale qui les en a sortis, et cette fois, aucune réparation n’a été imposée après la fin de la guerre. En lieu et place des dettes de guerre, l’Angleterre a simplement été obligée d’ouvrir sa zone sterling aux exportateurs américains et de s’abstenir de relancer ses marchés industriels en dévaluant la livre sterling, selon les termes du prêt-bail et du prêt britannique de 1946, comme indiqué ci-dessus. L’Occident est sorti de la Seconde Guerre mondiale relativement libre de dettes privées mais entièrement sous la domination des États-Unis. Depuis 1945, le volume de la dette a augmenté de façon exponentielle, atteignant des proportions de crise en 2008 avec l’explosion de la bulle des prêts hypothécaires à haut risque, la fraude bancaire massive et la pyramide des dettes financières, qui ont surchargé les économies des États-Unis, de l’Europe et du Sud. La Réserve fédérale américaine a monétisé 8 000 milliards de dollars pour sauver les actions, les obligations et les prêts hypothécaires immobiliers de l’élite financière, au lieu de venir en aide aux victimes des prêts hypothécaires de pacotille et aux pays étrangers surendettés. La Banque centrale européenne a fait à peu près la même chose pour éviter aux Européens les plus riches de perdre la valeur marchande de leur patrimoine financier. Mais il était trop tard pour sauver les économies américaine et européenne. La longue accumulation de dettes depuis 1945 a suivi son cours. L’économie américaine s’est désindustrialisée, ses infrastructures s’effondrent et sa population est si lourdement endettée qu’il ne lui reste que peu de revenus disponibles pour soutenir son niveau de vie. Comme cela s’est produit avec l’Empire de Rome, la réponse américaine consiste à essayer de maintenir la prospérité de sa propre élite financière en exploitant les pays étrangers. C’est l’objectif de la nouvelle diplomatie de la guerre froide d’aujourd’hui. Il s’agit d’extraire un tribut économique en poussant les économies étrangères à s’endetter davantage, et payer sa dette en s’imposant la dépression et l’austérité. Cet assujettissement est dépeint par les économistes dominants comme une loi de la nature et donc comme une forme inévitable d’équilibre, dans lequel l’économie de chaque nation reçoit « ce qu’elle vaut ». Les modèles économiques dominants d’aujourd’hui sont fondés sur l’hypothèse irréaliste que toutes les dettes peuvent être payées, sans polariser les revenus et les richesses. Tous les problèmes économiques sont censés se régler d’eux-mêmes par « la magie du marché », sans que l’autorité civique ait à intervenir. La réglementation gouvernementale est jugée inefficace et inefficiente, et donc inutile. Les créanciers, les accapareurs de terres et les privatiseurs ont donc toute latitude pour priver les autres de leur liberté. C’est là le destin ultime de la globalisation actuelle et de l’histoire elle-même.
La fin de l’histoire ? Ou seulement de la financiarisation et de la privatisation de l’Occident ? La prétention néolibérale est que privatiser le domaine public et laisser le secteur financier prendre en charge la planification économique et sociale dans les pays ciblés apportera une prospérité mutuellement bénéfique. Cela est censé rendre volontaire la soumission des pays étrangers à l’ordre global centré sur les États-Unis. Mais l’effet réel de la politique néolibérale a été de polariser les économies du Sud et de les soumettre à une austérité criblée de dettes. Le néolibéralisme américain prétend que la privatisation, la financiarisation et le transfert de la planification économique du gouvernement vers Wall Street et d’autres centres financiers sont le résultat d’une victoire darwinienne atteignant une telle perfection que c’est « la fin de l’histoire ». C’est comme si le reste du monde n’avait d’autre choix que d’accepter le contrôle américain du système financier, du commerce et de l’organisation sociale à l’échelle mondiale (c’est-à-dire néocoloniale). Et pour s’en assurer, la diplomatie américaine cherche à soutenir son contrôle financier et diplomatique par la force militaire. L’ironie est que la diplomatie américaine elle-même a contribué à accélérer une réponse internationale au néolibéralisme en forçant les gouvernements à se réunir et à être suffisamment forts pour reprendre la longue tendance de l’histoire qui voit des gouvernements habilités à empêcher les dynamiques oligarchiques corrosives de faire dérailler le progrès de la civilisation.
Une véritable fin de l’histoire signifierait que la réforme s’arrêterait dans tous les pays (en réalité légitimement seulement après être revenus au monothéisme authentique). Ce rêve semblait proche lorsque les néolibéraux américains ont eu les coudées franches pour remodeler la Russie et d’autres États post-soviétiques après la dissolution de l’Union soviétique en 1991, en commençant par une thérapie de choc consistant à privatiser les ressources naturelles et d’autres biens publics et a les concentrer entre les mains de kleptocrates pros occidentaux qui enregistraient les richesses publiques en leur propre nom ; et encaissaient en vendant leurs gains aux investisseurs américains et occidentaux. La fin de l’Union soviétique était censée consolider la fin de l’histoire de l’Amérique en montrant combien il serait futile pour les nations d’essayer de créer un ordre économique alternatif basé sur le contrôle public de la monnaie et des banques, la santé publique, l’éducation gratuite et d’autres subventions des besoins de base, sans financement par la dette. La guerre par procuration de l’OTAN en Ukraine contre la Russie est le catalyseur qui divise le monde en deux sphères opposées, aux philosophies économiques incompatibles. La Chine, le pays qui connaît la croissance la plus rapide, traite l’argent et le crédit comme un service public alloué par le gouvernement au lieu de laisser le privilège monopolistique de la création de crédit être privatisé par les banques, ce qui les amène à remplacer le gouvernement en tant que planificateur économique et social. Cette indépendance monétaire, qui repose sur sa propre création monétaire domestique au lieu d’emprunter des dollars électroniques américains, et qui libelle le commerce et les investissements étrangers dans sa propre monnaie plutôt qu’en dollars, est considérée comme une menace existentielle pour le contrôle de l’Amérique sur l’économie mondiale. La doctrine néolibérale américaine appelle à la fin de l’histoire en « libérant » les classes riches d’un gouvernement suffisamment fort pour empêcher la polarisation de la richesse, le déclin et la chute finale. Imposer des sanctions commerciales et financières contre la Russie, l’Iran, le Venezuela et d’autres pays qui résistent à la diplomatie américaine, et finalement une confrontation militaire, voilà comment l’Amérique entend « répandre la démocratie » avec l’OTAN, de l’Ukraine à la mer de Chine. L’Occident, dans son itération néolibérale américaine, semble répéter le schéma du déclin et de la chute de Rome. La concentration des richesses dans les mains du « un pour cent » a toujours été la trajectoire de la civilisation occidentale. C’est le résultat de l’antiquité classique qui a pris une mauvaise voie lorsque la Grèce et Rome ont permis la croissance inexorable de la dette, conduisant à l’expropriation d’une grande partie des citoyens et les réduisant à être les esclaves d’une oligarchie de créanciers propriétaires des terres. C’est la dynamique inscrite dans l’ADN de ce qu’on appelle l’Occident et sa « sécurité des contrats » sans aucune surveillance gouvernementale dans l’intérêt public. En supprimant la prospérité chez soi, cette dynamique exige de tendre constamment la main pour extraire une affluence économique (littéralement un « afflux ») aux dépens des colonies ou des pays débiteurs. Les États-Unis, par le biais de leur nouvelle guerre froide, visent précisément à obtenir un tel tribut économique des autres pays. Le conflit à venir durera peut-être vingt ans et déterminera le type de système politique et économique que le monde aura. L’enjeu ne se limite pas à l’hégémonie américaine et à son contrôle dollarisé de la finance internationale et de la création monétaire. Sur le plan politique, ce qui est en cause, c’est l’idée de « démocratie » qui est devenue un euphémisme pour une oligarchie financière agressive cherchant à s’imposer dans le monde entier par un contrôle financier, économique et politique prédateur, soutenu par la force militaire.
Comme j’ai cherché à le souligner, le contrôle oligarchique du gouvernement a été la caractéristique distinctive de la civilisation occidentale depuis l’antiquité classique. Et la clé de ce contrôle a été l’opposition à un gouvernement fort ; c’est-à-dire un gouvernement civil suffisamment fort pour empêcher une oligarchie de créanciers d’émerger et de monopoliser le contrôle des terres et des richesses, se transformant en une aristocratie héréditaire, une classe de rentiers vivant des loyers fonciers, des intérêts et des privilèges de monopole qui réduisent la population à l’austérité. L’ordre unipolaire centré sur les États-Unis, qui espérait « mettre fin à l’histoire », reflétait une dynamique économique et politique fondamentale, caractéristique de la civilisation occidentale depuis que la Grèce et la Rome classiques ont emprunté une voie différente de celle de la matrice proche-orientale au cours du premier millénaire avant Jésus-Christ. Pour éviter d’être emportés dans le tourbillon de la destruction économique qui engloutit actuellement l’Occident, les pays du noyau eurasien en pleine croissance développent de nouvelles institutions économiques fondées sur une philosophie sociale et économique alternative. La Chine étant l’économie la plus importante de la région et celle qui connaît la croissance la plus rapide, ses politiques socialistes sont susceptibles d’avoir une influence sur l’élaboration de ce nouveau système financier et commercial non occidental (dont via les pays musulmans). Au lieu de privatiser les infrastructures économiques de base pour créer des fortunes privées par l’extraction de rentes monopolistiques, la Chine les garde dans le domaine public. Son grand avantage par rapport à l’Occident est qu’elle traite l’argent et le crédit comme un service public, qui doit être alloué par le gouvernement au lieu de laisser les banques privées créer du crédit, avec une dette qui s’accumule sans que la production ne soit développée pour augmenter le niveau de vie. La Chine maintient également la santé et l’éducation, les transports et les communications dans les mains du public, afin de les fournir comme des droits de l’homme fondamentaux. La politique socialiste de la Chine est à bien des égards un retour aux idées fondamentales de résilience qui caractérisaient la plupart des civilisations avant la Grèce et la Rome classiques. Elle a créé un État suffisamment fort pour résister à l’émergence d’une oligarchie financière qui prendrait le contrôle de la terre et des actifs générateurs de rente. En revanche, les économies occidentales d’aujourd’hui répètent précisément ce mouvement oligarchique qui a polarisé et détruit les économies de la Grèce classique et de Rome, les États-Unis servant d’analogue moderne à Rome. » (Michael Hudson)
Lors d'un forum à Moscou, Kémi Séba, Président de l’ONG Urgences Panafricanistes, a souligné que face à une contestation croissante de l'hégémonie occidentale, la multipolarité émerge comme une réponse, réunissant divers blocs civilisationnels dans une dynamique de résistance tout en préservant leur identité et souveraineté :
« Le Sommet de la multipolarité représente, comme d’autres intervenants l’ont brillamment dit, un événement historique, un événement qui s’inscrit dans la continuité des grands sommets de l’histoire de l’humanité qui ont contribué à forger le système de l’égalité et à lutter contre l’iniquité, contre l’inégalité de manière générale, qui était en train de prospérer dans le cadre de l’unique polarité. Ce sommet s’inscrit dans la continuité de Bandung en 1955, à la différence que, à l’époque, en 1955, c’étaient les peuples à la peau sombre, les peuples du Sud qui s’organisaient, qui se réunissaient pour se parler. Aujourd’hui, ce n’est plus simplement les peuples du Sud, c’est le peuple des trois quarts de l’humanité qui se réunissent pour parler des problèmes qu’ils ont en commun et qui va tôt ou tard falloir régler. Ce problème s’appelle l’oligarchie néolibérale, l’oligarchie occidentale qui est l’ennemi numéro un du reste de l’humanité, un ennemi qui a entamé une guerre, une guerre mondiale. Tout à l’heure, j’ai entendu dire que la troisième guerre mondiale n’était pas encore arrivée. La troisième guerre mondiale, et là, c’est une guerre géopolitique, c’est une guerre de Dieu contre le diable. C’est la guerre de ceux qui attaquent la tradition, qui attaque l’identité, qui attaque le rapport au divin, qui attaque et qui détruisent la famille, qui attaque l’amour entre l’homme et la femme, qui attaque l’amour entre les parents et les enfants, qui attaque le rapport entre l’être humain et la nature et l’environnement. C’est la guerre de Dieu contre le diable et c’est important qu’on le retienne réellement. Et dans ce cadre là, toutes les composantes de l’humanité sont réunies. »
« En matière de Défense et de Politique étrangère, les positions de l’UE sont exactement celles du G7, auquel elle participe. Il n’y a aucun cas où elle en diffère, ou même simplement où elle émette une nuance. L’anglais est devenu de facto la seule langue de l’Union commune à tous ses membres, alors que l'Angleterre n'est même plus dans l'UE. Cela n’a évidemment aucun rapport avec le fait que l’UE soit, non pas un projet européen, mais un projet anglo-saxon... L’UE se dote donc actuellement d’une industrie de fabrication d’armes et coordonne chaque pays de sorte qu’elle approvisionne en continu le gouvernement de Kiev. Jusqu’en 2022 (opération spéciale de l’armée russe en Ukraine), l’UE ne se mêlait pas des questions de Défense. En effet, les Traités européens stipulent que ce n’est pas de son ressort. La Défense du territoire de l’Union ne dépend pas de ses États-membres, mais de l’Otan, qu’ils en soient membres ou pas. La Commission n’a pas eu de difficulté à s’emparer des questions d’armement. Elle l’avait déjà fait pour les médicaments durant l’épidémie de Covid, ce qui a donc facilité cette orientation vers l'armement. La Commission a ainsi prouvé qu’elle pouvait s’emparer d’un thème qui n’était pas de son ressort et qu’elle pouvait même conclure des contrats gigantesques au nom de ses membres sans leur dévoiler le secret de ses négociations. Lorsque l’UE sera devenue un État unique, la Commission devrait faire preuve de la même habileté et plus encore, puisque son action ne sera plus entravée par les 27 États-membres. Ils auront disparu. Après cette fusion, le banquier Mario Draghi devrait réaliser des « économies d’échelle ». Par exemple : il est inutile de gaspiller en ambassades pour chaque État-membre, un seul réseau suffit pour l’État-unique. Tant qu’à faire, les privilèges des uns seront mis au service de tous. Par exemple, le siège permanent des Français au Conseil de sécurité des Nations unies reviendra à l’Union. Ou encore, la Bombe atomique française sera remise à la Défense de l’Union. Ou encore, la Bombe atomique française sera remise à la Défense de l’Union, ce qui serait une haute trahison du dirigeant français le permettant surtout que l'UE est plus une entité privée que public. Les États neutres, tel que l’Autriche, auront de toute manière disparus.
Ou encore, la Bombe atomique française sera remise à la Défense de l’Union Européenne en cas de fédéralisation, ce qui serait une haute trahison du dirigeant français le permettant, surtout que l'UE est plus une entité privée que publique. En effet l'européanisation de la France entraînera celle de son siège permanent à ONU et donc de sa dissuasion nucléaire. Les États neutres, tel que l’Autriche, auront de toute manière disparus. Ce qui est vrai en matière politique l’est aussi en matière économique. Mario Draghi préconise depuis longtemps déjà une réorganisation de l’économie de l’UE selon le modèle soviétique : à chaque région sa spécificité. C’est d’ailleurs en misant sur cette évolution que l’UE a conclu les accords de libre-échange auquel je faisais référence au début de cet article. Si l’élevage restera une particularité de la Pologne, les Pays-Bas ont pris de l’avance en mettant au chômage autoritairement leurs paysans et la France ne devra plus tarder à consacrer ses talents à d’autres tâches. Le véritable obstacle à la création d’un État-unique ne peut venir que des États-membres refusant de disparaître. Il réside dans le Conseil des chefs d’États et de gouvernements. Deux points de vue diamétralement opposés et inconciliable se font face. Les deux extrêmes étant dans l’ancienne Tchécoslovaquie : la Tchéquie est gouvernée depuis un peu plus d’un an par le général Petr Pavel, ancien président du Comité militaire de l’Otan. Son programme est celui du G7 (affirmation d’un monde régi par des règles, endiguement de la Russie, soutien aux nationalistes intégraux ukrainiens, préparation de l’affrontement avec la Chine). Au contraire, la Slovaquie est gouvernée depuis six mois par Robert Fico. L’alliance sur laquelle il s’appuie comprend certes quelques nostalgiques du père Jozef Tiso qui établit, sous la protection des nazis, un régime national-catholique durant la Seconde Guerre mondiale. Plus sérieusement, elle est fondée sur les partisans de l’indépendance vis-à-vis de l’URSS qui ne se reconnaissait pas dans la figure de Václav Havel, l’agent de la CIA qui prit le pouvoir à l’occasion d’une révolution colorée, la « révolution de velours ». Ancien communiste, Robert Fico distingue la Russie de l’URSS. Il défend un monde organisé autour du Droit international (et non pas des « règles » du G7). Il a pris position pour la résolution 2202 du Conseil de sécurité et par conséquent a approuvé l’intervention de la Russie en Ukraine. Il est le seul et unique dirigeant de l’Union a avoir tenu cette position (la Hongrie de Viktor Orbán évite d’aborder ce sujet). Il y a quelques jours, le problème a été réglé : le 15 mai 2024 un individu a tiré cinq coups de feu à bout portant sur lui. Robert Fico a immédiatement été évacué (photo). Il a déjà été opéré deux fois et ses jours ne sont plus en danger. Le débat qu’il animait au sein du Conseil est interrompu. Il ne devrait pas reprendre.  L’Histoire de l’UE est déjà écrite. Ce qui est merveilleux avec ce projet, c’est qu’au fur et à mesure qu’il s’accomplit, on découvre pourquoi Bruxelles a imposé des règles et des faits qui n’avaient aucun sens lorsqu’ils ont été arrêtés, mais en prennent un désormais. Le grotesque débat des Spitzenkandidaten, en anglais et dans un décor grandiose, mais sans enjeu, aura joué son rôle : occuper les foules pendant que les gens qui comptent décident de leur avenir dans l’ombre. Ceux qui s’opposent au projet d’État unique seront éliminés. » (Extraits de l'article « La « démocratie », version Union européenne » de Thierry Meyssan)
« Tout devra disparaître, même nos ambassades : s'emparer des questions d'armement,  la Bombe atomique française sera remise à la Défense de l’Union. Les États neutres, tel que l’Autriche, auront de toute manière disparus. Meyssan conclue glacialement : « L’Histoire de l’UE est déjà écrite. Ce qui est merveilleux avec ce projet, c’est qu’au fur et à mesure qu’il s’accomplit, on découvre pourquoi Bruxelles a imposé des règles et des faits qui n’avaient aucun sens lorsqu’ils ont été arrêtés, mais en prennent un désormais. » Meyssan omet incidemment l’horreur numérique (euro, contrôle social, vaccins constants et obligatoires sinon…) qui nous attend : voyez l’arrogance insensée du fils Barrot (oh, ces centristes cathos giscardiens…) pour vous faire une idée. Je rappelle un texte de Trotski que j’avais étudié il y a quelques années. Il se passe de commentaires :  « L’histoire favorise le capital américain: pour chaque brigandage, elle lui sert un mot d’ordre d’émancipation. En Europe, les États-Unis demandent l’application de la politique des “portes ouvertes”… Mais, par suite des conditions spéciales où se trouvent les États-Unis, leur politique revêt une apparence de pacifisme, parfois même de facteur d’émancipation. » Et on était en 1924… Regardez ce que Trotski ajoute : « Pendant ce temps, l’Amérique édifie son plan et se prépare à mettre tout le monde à la portion congrue… La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c’est-à-dire d’aider politiquement le capital américain à rationner l’Europe. Que fait en ce moment la social-démocratie allemande et française, que font les socialistes de toute l’Europe ? Ils s’éduquent et s’efforcent d’éduquer les masses ouvrières dans la religion de l’américanisme ; autrement dit, ils font de l’américanisme, du rôle du capital américain en Europe, une nouvelle religion politique. » On parlait de gauche ? De social-démocratie ? De banques américaines (Davos, c’est elles…) ? « En d’autres termes, la social-démocratie européenne devient actuellement l’agence politique du capital américain. Est-ce là un fait inattendu ? Non, car la social-démocratie, qui était l’agence de la bourgeoisie, devait fatalement, dans sa dégénérescence politique, devenir l’agence de la bourgeoisie la plus forte, la plus puissante, de la bourgeoisie de toutes les bourgeoisies, c’est-à-dire de la bourgeoisie américaine. » Et Trotski enfonce le clou : « Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. » Et l’interminable guerre euro-américaine contre la Russie permettra de renforcer l’Etat totalitaire européen !) (Nicolas Bonnal)
« Après deux ans de guerre, l'armée russe est incontestablement la plus entraînée au combat de haute intensité moderne avec une utilisation massive des nouvelles technologies (drones, guerre électronique) et des feux massifs terrestres et aériens. Elle est bien équipée. Elle tire chaque jour des enseignements et améliore ses équipements en fonction de l’expérience acquise sur le terrain. Son complexe militaro-industriel fonctionne 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Il suffit largement pour alimenter un combat de haute intensité contre l’OTAN et produit, à lui tout seul, davantage que l’ensemble des 32 pays de l’OTAN. L’armée russe dispose également d’une avance technologique décisive dans certains secteurs : notamment sur l’hypersonique, mais pas que …. Elle a la meilleure défense anti-aérienne du monde. Elle agit à proximité de ses frontières, ce qui facilite la logistique.  Le soldat russe agit pour une cause en laquelle il croit, à juste titre. Celle de la sécurité nationale de son pays face à un occident fourbe et sans parole. Il est non seulement entraîné, mais motivé. Tout cela est à comparer avec le triste constat de l’état de l’OTAN, devenue, au fil du temps et des désarmements successifs pour engranger les dividendes de la paix, un conglomérat d’Armées nationales bonsaï en état de décomposition avancée.  Moscou atteindra ses objectifs militaires lorsqu’il le voudra. Mais il n’a pas intérêt à en terminer trop vite. C’est sur l’opportunité qu’offre cette guerre d’Ukraine que s’accélère la construction de la multipolarité. C’est sur cette guerre d’Ukraine que se construit l’affaiblissement économique en cours de l’Union européenne qui devrait être durable et qui va rebattre les cartes de la hiérarchie des puissances en Europe. C’est sur cette guerre d’Ukraine et sur les sanctions occidentales illégales et boomerangs que se justifie la stratégie de dédollarisation qui devrait venir à bout de l’hégémonie US. C’est sur cette guerre d’Ukraine que se fonde, par obligation, le réveil d’une économie russe plus autarcique, plus autonome et plus souveraine.  Arrêter trop tôt, alors que le temps joue en faveur de la Russie, avec une UE et des USA qui s’auto-détruisent chaque jour un peu plus ne serait pas une bonne opération pour la Russie, si l’on veut bien prendre du recul et réfléchir …. L’armée russe n’est pas le moins du monde en difficulté. Elle est maîtresse des horloges. Elle pourra accélérer lorsqu’elle le décidera, attaquer à partir de, et dans de nouvelles directions, créer de nouveaux fronts en Ukraine, alors même qu’elle se renforce chaque jour et que son adversaire otano-kiévien s’affaiblit. Elle choisira le moment favorable pour tirer le meilleur parti géopolitique de sa victoire.
La naissance du monde multipolaire est incontestable. Non seulement l’économie des BRICS-10 a déjà largement dépassé l’économie du G7 et celle de l’OTAN, mais le rythme de croissance annuel, difficilement réversible, est aujourd’hui de deux à trois fois supérieur pour les BRICS-10. Autrement dit la bascule du centre de gravité économique mondial a déjà eu lieu et le fossé va continuer de se creuser en faveur des BRICS-10 sous le double effet du différentiel de croissance et d’un nouvel élargissement dès octobre 2024. Rappelons que le G7 comptait 16% de la population et 52% de l’économie mondiale en 1975 lors de sa création et qu’il ne compte plus aujourd’hui que 9% de sa population et moins de 30% de son économie. En 2024, les 10 pays BRICS comptent déjà 37,3% du PIB/PPA de la planète, contre 29,9% aux pays du G7. Lorsqu’on sait que la seule comparaison pertinente des budgets de défense et de la capacité de résilience des États se fait en parité de pouvoir d’achat, il devrait y avoir là, pour les 7 pays lesplus endettés du monde (G7), matière à s’interroger.  En 2024, les 10 pays BRICS détiennent déjà 44,4% des gisements de pétrole contre 2,9% au G7. Et cela sans compter, évidemment, les pays «amis des BRICS» et de la Russie producteurs de pétrole (Venezuela, Algérie pour ne citer qu’eux). Les 10 pays BRICS contrôlent 38,3% de la production industrielle mondiale contre 30,5% au G7 ; 48,7% de la production de blé et 54,7% du Riz contre 18,1% et 2,6% au G7.  Les 10 pays BRICS produisent 79,2% de l’Aluminium mondial et 30,7% de l’Or contre 1,3% et 12,2% pour le G7. Non seulement le nouveau monde multipolaire est bien là mais il est déjà très puissant et le deviendra toujours plus parce qu’il est appelé à s’étendre et à s’organiser bien davantage et que les différentiels de croissance et de ressources seront désormais toujours plus en sa faveur.
Certains de mes camarades pensent qu’il n’est pas vraiment nécessaire d'avoir beaucoup de réserves militaires parce qu'en cas de guerre nous arriverions ainsi très vite au seuil nucléaire et que nos armes et nos vecteurs, non testés depuis 30 ans, seraient toujours efficaces et dissuasifs. Il s’agit là d’un pari très risqué. En cas d’échange nucléaire, même si l’on parle souvent du pouvoir égalisateur de l’atome, l’avantage va quand même au nombre de têtes nucléaires, à la qualité, à la vélocité et à la flexibilité des vecteurs (ne particulier les missiles), à la qualité de la défense et du bouclier anti-missiles et à la profondeur stratégique du territoire, plus qu'aux sous-marins lanceurs de missiles nucléaires pouvant se rapprocher des côtes, car des sonars peuvent les détecter comme les radars peuvent détecter des avions. Aujourd’hui, dans tous ces domaines, ni la France, ni l’UE, ni l’OTAN ne font le poids face à la Russie qui dispose de 6000 têtes nucléaires, de vecteurs de conception récente, plus véloces, plus «flexibles» et moins vulnérables que les nôtres, d’une défense anti-missiles supérieure et surtout d’une immense profondeur stratégique. Rappelons pour mémoire que les fameux LGM-30G Minuteman III de l’US Air Force sontles seuls vecteurs terrestres de l’arsenal nucléaire états-unien. Mis en service en 1970, ces missiles stratégiques US ont donc plus de cinquante ans d’âge et doivent être remplacés dans la décennie à venir en raison de leur obsolescence. Le résultat d’un éventuel échange nucléaire serait donc probablement très «douloureux» et dévastateur pour l’occident otanien.
Observons par ailleurs que le chaos Syrien, comme le chaos israélo-palestinien, comme le chaos ukrainien ont tous les mêmes racines et les mêmes responsables : les néoconservateurs mondialistes et sionistes Israélo-US-UE. Il suffit de lire quotidiennement la presse israélienne pour se convaincre de l’implication directe et profonde d’Israël dans ces trois conflits.
La situation en Syrie est encore loin d’un retour à la normale, puisque ce pays est toujours bombardé quasi quotidiennement par Israël, seul pays au monde qui puisse bombarder ses voisins en toute impunité, depuis sa création, grâce à la protection du veto US à l’ONU. Les bouchers de Tel-Aviv poursuivent inlassablement leur œuvre de destruction de la Syrie. Si le président Bachar El Assad n’avait pas eu le soutien d’une forte majorité de son peuple, il y a belle lurette qu’il aurait été renversé. Ce qui me frappe dans l’observation de ce peuple martyr, c’est sa résilience très comparable à celle des Palestiniens. Mais les narratifs mensongers dont la presse mainstream occidentale, sous influence sioniste, nous inondent quotidiennement se poursuivent. Heureusement, les populations du monde entier commencent à ouvrir les yeux. Nos médias et nos journalistes n’en sortiront pas grandis. La Syrie qui a retrouvé sa place au sein de la Ligue Arabe et qui est aujourd’hui soutenue par l’Iran, la Russie, mais aussi par la Chine, va incontestablement connaître des jours meilleurs. La capacité de nuisance des bouchers de Tel-Aviv aura forcément une limite. L’épuration ethnique menée par Israël dans la bande de Gaza  m'inspire du dégoût ! Un immense dégoût ! Et même de la rage … Dégoût que l’actuelle gouvernance nazie d’Israël puisse exercer un tel pouvoir de nuisance à la face du monde et d’un occident moralisateur sans la moindre réaction forte et efficace de l’ONU et de la communauté internationale. L’occident otanien y a perdu son âme et la crédibilité qui lui restait dans le monde. Dégoût de la gouvernance US, sionisée jusqu’à la moelle, qui soutient et participe même directement en fournissant les bombes, au massacre des populations civiles palestiniennes et qui a trop longtemps bloqué toute initiative de paix au Conseil de sécurité de l’ONU. Dégoût des gouvernances européenne et française, et des médias et journalistes aux ordres, eux aussi, sionisés jusqu’à la moelle, qui suivent la politique étrangère US, inspirée par Tel-Aviv, sans se poser la moindre question et qui préfèrent pleurer abondamment la mort naturelle (selon le chef des renseignements ukrainiens Boudanov) du délinquant Navalny que s’apitoyer sur la mort de plus de 32 000 civils palestiniens dont 80% de femmes et d’enfants et sur le sort des 75 000 blessés répertoriés à ce jour. » (Général Delawarde)
Lors d'un discours électoral mercredi 12 juin à Birjand (est de l'Iran), Saïd Jalili a affirmé que Raïssi avait su établir une politique étrangère axée sur le bon voisinage et le développement des relations avec les États du monde entier et non exclusivement avec les États occidentaux. « Les États-Unis eux-mêmes ont reconnu l'échec de leur politique de pression maximale sur l'Iran durant l'ère Raïssi », a-t-il précisé.$« Le ministère iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri-Kani, a prononcé un discours lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS à Nijni Novgorod en Russie.  Dans son discours, il a déclaré en faisant allusion aux BRICS : « C’est la première fois qu’une identité multilatérale fondée par des pays en voie de développement, fondée sur des affinités politique, économique, financière et culturelle commune, est créée dans le monde. » Bagheri-Kani a ajouté : « Les infrastructures actuelles de l’économie mondiale sont entre les mains des puissances occidentales d’une manière terrifiante, et la dépendance des pays à l’égard d’une monnaie spécifique pour les échanges et les réserves a amené l’économie de nombreux pays à être dominée par le dollar, et s’il n’y a pas de solution rapide, cela fera s’enliser encore plus l’économie des pays dans le bourbier de l’unilatéralisme. » Il a déclaré : « Les sanctions économiques comptent parmi les outils que l’ordre hégémonique utilise pour intimider les pays indépendants. Ce sont des instruments d’intimidation les plus importants qui permettent aux grandes puissances d’imposer leur volonté, et sont considérés comme de principaux obstacles à la convergence des pays en développement. » Par conséquent, la République islamique d’Iran, soulignant sa volonté de présenter un modèle de l’économie de résistance, déclare que le moment est venu pour les BRICS et ses pays amis d’examiner un modèle pratique d’indépendance financière, monétaire et bancaire par rapport aux mécanismes basés sur l’unilatéralisme. L’ère de l’unilatéralisme est révolue. Il est sur le point de céder la place au multilatéralisme. Le front des partisans du multilatéralisme doit gérer cette transition en mettant en place de nouveaux mécanismes financiers, bancaires, économiques, commerciaux, politiques et culturels renforcés. » (France Press TV)
« Alors que les classes politiques françaises et allemandes entrent dans une période de turbulences économiques et politiques en juin 2024 suite à la dissolution de l'assemblée nationale française et que la contestation des exécutifs en place semble bien prendre de l’ampleur si l’on en croit les résultats des élections européennes, la Russie poursuit avec sérénité ses activités économiques, diplomatiques et socio-culturelles. Sur le plan économique, le Forum économique de Saint Pétersbourg a connu un succès inégalé à ce jour. 21 800 participants de 139 pays ont contribué à la réussite de cet événement. 4216 journalistes de 34 pays ont couvert ce Forum 2024. 1073 contrats (non compris les contrats secrets) ont été signés dont 55 avec des compagnies étrangères pour un montant cumulé de 65 milliards de $. Sur le plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères russes a effectuée sa 6ème tournée africaine en 2 ans, visitant notamment la Guinée, le Tchad, la RDC et le Burkina Faso. Sur le plan sportif, les jeux des BRICS+ seront ouverts le 12 juin à Kazan pour  une durée de douze jours. Malgré les menaces de sanctions du président du CIO, Thomas Bach, 5 000 athlètes de 97 pays vont s’affronter dans 27 sports. Pour ceux (Macron – Lemaire) qui espéraient isoler la Russie, qui se débattent dans leurs problèmes internes et qui s’isolent toujours plus de la majorité planétaire, la partie n’est pas gagnée… » (Général Dominique Delawarde)
La 19e réunion ministérielle du Dialogue pour la coopération asiatique (ACD) a eu lieu juin 2024 à Téhéran. La réunion a eu pour objectif principal d’examiner les moyens de lutter contre l’unilatéralisme occidental en s’appuyant sur une approche ouverte au monde basée sur le multilatéralisme, permettant de faire progresser la justice internationale.
« Chers amis, Mon séjour à Washington s’achève, mais quel séjour ! Les deux jours du congrès de l’International Crisis Summit (cinquième édition, ICS-5) ont mis au grand jour les mesures terribles prises contre les peuples du monde. Les échanges ont été très riches. Après ces années de ténèbres, de corruption, de manipulation, de diffusion d’articles médicaux et scientifiques frauduleux, de suppression des libertés, de mesures autoritaires totalement illégales, de contrôle des médias et de censure généralisée, de destruction méthodique de la santé, des hôpitaux, de l’économie, du potentiel industriel, de l’agriculture, de l’éducation, de l’armée, de la diplomatie, de la culture, des valeurs familiales, la lumière et la vérité se propagent sur la planète. Les peuples s’éveillent et ne lâcheront rien. » (Extraits d'une tribune du Professeur Perronne)
De Villepin propose une sortie du G7 qui « n’a que la légitimité devenue caricaturale d’un gouvernement censitaire global, un dixième de la population mondiale contrôlant la moitié de la richesse mondiale ; un club de l’entre-soi de l’Occident global », pour se tourner vers les BRICS avec une « vision multipolaire ».
« Rarement le monde aura été aussi inflammable et dangereux qu’aujourd’hui. Nous assistons jour après jour au face-à-face de deux mondes blessés, de deux camps mondiaux lancés à pleine force l’un contre l’autre : un camp occidental agissant au nom d’un progrès déstabilisant, craignant son déclin et tenté parfois d’en découdre plutôt tôt que tard ; un camp soucieux de réviser l’ordre mondial en sa faveur, au risque d’en faire un pavage de prés carrés impériaux entourés de palissades. Un monde où finalement tout changement serait tué dans l’œuf au nom d’une stabilité étouffante.
Entre ces deux mondes, avec le Sud global laissé en marge de cet affrontement de blocs, il faut inventer un autre monde, dessiner un chemin vers un monde partagé, équilibré et sûr, capable d’éviter la catastrophe annoncée et de recréer un terrain commun en assurant la défense des biens de l’humanité — climat, biodiversité, stabilité financière, recherche fondamentale. Nul n’est mieux placé que la France pour impulser ce nouvel esprit du monde et déployer une autre politique, fondée sur les principes et tournée vers le mouvement. Justice, équilibre, sécurité collective et recherche de la paix doivent être le nouveau cap d’une France consciente qu’aujourd’hui le repli sur soi, c’est la chute. » (De Villepin)
« Le défunt président Raïssi et son plus haut diplomate, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, laissent un héritage remarquable. Sous leur direction, l’Iran est devenu membre des BRICS, membre à part entière de l’OCS et acteur majeur de l’Union économique eurasiatique (EAEU). Ce sont les trois principales organisations multilatérales qui tracent la voie vers la multipolarité. La nouvelle dynamique diplomatique de l'Iran a touché des acteurs clés arabes et africains, de l'Arabie saoudite, du Koweït et de l'Égypte à la Libye, au Soudan et à Djibouti. Téhéran a mené pour la première fois une opération militaire sophistiquée à grande échelle contre Israël, tirant un barrage de drones et de missiles depuis le territoire iranien. Les relations Iran-Russie ont atteint un niveau supérieur en matière de coopération commerciale et militaro-politique. Il y a deux ans, Poutine et Raïssi se sont mis d’accord sur un traité bilatéral global. Le projet du document de base est désormais prêt et sera signé par le prochain président iranien, élargissant encore davantage le partenariat.  La charte globale de ce qu’implique un nouveau système a été révélée la semaine dernière lors du sommet historique Poutine-Xi via une étonnante déclaration commune de 10 chapitres , longue de plus de 12 000 mots, avec le terme « coopération » apparaissant pas moins de 130 fois. Ce document peut être interprété à juste titre comme un manifeste hypersonique commun faisant exploser de manière exhaustive « l’ordre international artificiel fondé sur des règles » de Washington. Cette section se démarque particulièrement :
Tous les pays ont le droit de choisir indépendamment leurs modèles de développement et leurs systèmes politiques, économiques et sociaux en fonction de leurs conditions nationales et de la volonté de leur peuple, de s'opposer à l'ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, de s'opposer aux sanctions unilatérales et à la « juridiction au bras long » sans l'intervention de la communauté internationale. base légale ou avec l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, et s’opposent à l’établissement de lignes idéologiques. Les deux parties ont souligné que le néocolonialisme et l'hégémonisme sont complètement à l'opposé de la tendance de l'époque et ont appelé au dialogue égalitaire, au développement de partenariats et à la promotion des échanges et de l'apprentissage mutuel entre les civilisations. L’Iran, sanctionné à mort depuis plus de quatre décennies, apprend désormais directement de la Chine et de la Russie leurs efforts pour détruire les récits de « découplage » ainsi que l’effet d’un tsunami de sanctions occidentales sur la Russie. Par exemple, un certain nombre de corridors ferroviaires Chine-Europe sont désormais principalement utilisés pour expédier des marchandises chinoises vers l’Asie centrale et les réexporter vers la Russie.
(En 2023 le défunt président iranien Ebrahim Raïssi et son homologue russe Vladimir Poutine ont conclu un accord pour établir le chemin de fer entre Rasht et Astara (nord de l’Iran). Ce projet vise à renforcer l’INSTC en établissant une liaison directe entre l’Asie du Sud et l’Europe du Nord. Il est prévu que cette nouvelle voie de transport puisse potentiellement concurrencer le canal de Suez. Quelques semaines plus tard, Raïssi a inauguré la deuxième phase du projet ferroviaire Mianeh-Tabriz (nord-ouest de l’Iran), qui reliera pour la première fois les chemins de fer iraniens à l’Europe. Le président iranien nouvellement élu Massoud Pezeshkian a récemment confirmé qu’il poursuivrait la voie tracée par son prédécesseur. Il a déclaré que la République islamique d’Iran continuerait à donner la priorité à la coopération bilatérale et multilatérale avec la Russie et la Chine, en particulier dans le cadre des BRICS, de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et de l’Union économique eurasiatique. En sachant que le transport ferroviaire fait gagner des semaines de transport par rapport à celui maritime.) Pourtant, au milieu de cet essor commercial, les goulots d’étranglement logistiques s’accentuent également. Pratiquement tous les ports européens refusent de traiter toute expédition en provenance ou à destination de la Russie. Et les plus grands ports russes continuent d'avoir des problèmes : Vladivostok n'a pas de capacité pour les gros cargos, tandis que Saint-Pétersbourg est très loin de la Chine. Ainsi, le chapitre 3 de la déclaration conjointe Russie-Chine met particulièrement l’accent sur « la coopération portuaire et de transport, y compris le développement de davantage de routes logistiques », et l’approfondissement de la coopération financière, « notamment en augmentant la part de la monnaie locale dans les services financiers », et l’augmentation de la coopération industrielle, « y compris dans des domaines stratégiques tels que la construction automobile et navale, la fusion des métaux et la chimie ». Tout cela s’applique également à la coopération russo-iranienne, par exemple dans la rationalisation du corridor de transport international Nord-Sud ( INSTC ), en particulier d’Astrakhan dans la Caspienne jusqu’aux ports iraniens, puis via les routes jusqu’au golfe Persique. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Bagheri Kani, avait précédemment fait remarquer que grâce à la « situation géopolitique exceptionnelle » de l'Iran, qui s'étend sur l'Asie occidentale, le golfe Persique, la région de la mer Caspienne et l'Eurasie au sens large, l'Iran peut contribuer à « la croissance économique et au potentiel économique » de tous les acteurs régionaux. L’Ange de l’Histoire pointe cependant dans une nouvelle direction : la Chine, la Russie et l’Iran, les souverains naturels qui façonnent la réémergence du Heartland. » (Extraits de l'article « Raïssi a mené la charge en faveur du « nouvel ordre mondial » entre la Russie, l’Iran et la Chine » de Pepe Escobar)
« Suite à la mort de Raïssi, le président élu de la RII, Massoud Pezeshkian, a appelé les pays arabes de la région à s'engager dans un « dialogue constructif » et s'unir avec l'Iran pour renforcer l'unité, la sécurité et la prospérité régionales. M. Pezeshkian a exprimé son opinion dans une note intitulé « Ensemble, pour une région forte et prospère », pour le journal Al-Araby Al-Jadeed, basé à Londres. « Je suis prêt à m'adresser à mes frères, sœurs et voisins de la région afin que nous puissions prendre des mesures conjointes sur la voie d'un dialogue constructif et du renforcement de la coopération et de la solidarité entre les nations et les gouvernements de la région », a-t-il écrit. Il a appelé tous les pays de la région à œuvrer pour « établir les bases de la structure d’une région forte » en s’appuyant, entre autres, sur « le pouvoir de la logique plutôt que sur la logique du pouvoir ». Un dialogue approfondi, constructif et ciblé visant à créer une cohésion et une coopération régionales dans divers domaines est notre seul moyen de sortir des défis et des turbulences actuelles, de créer une stabilité et une sécurité durable et de faire profiter les peuples de la région de leurs atouts et de leurs richesses », explique le président élu iranien. « Je tends la main en signe d’amitié et de fraternité à tous nos voisins et aux pays de la région pour concrétiser cet objectif. » « L’Iran et ses voisins arabes et musulmans ont des points de vue et des intérêts communs sur de nombreuses questions internationales et régionales. Nous sommes tous opposés au monopole de la prise de décision [des affaires mondiales] par quelques puissances spéciales. Nous sommes tous contre la division du monde et la polarisation fondées sur les intérêts des grandes puissances. Nous sommes à la recherche de la diversité culturelle, de l’élimination de la discrimination et du respect des valeurs religieuses des Musulmans dans d’autres sociétés et institutions juridiques et internationales. Nous avons tous la responsabilité de vaincre l’islamophobie », a-t-il poursuivi. » (French Press TV)
Par ailleurs « L’Iran est tout à fait prêt à jouer un rôle actif pour relever les défis et promouvoir la paix et la sécurité en Asie de l’Ouest dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et des Nations unies », c’est ce qu’a réaffirmé l'ambassadeur et représentant permanent de l'Iran auprès de l'ONU.

Au Forum économique de Saint-Pétersbourg, 2024 qui a rassemblé des délégués de 136 pays, V. Poutine a annoncé que les relations commerciales de son pays ont connu une croissance entre 2020 et 2023: Avec l’Asie de 60%; avec l’Afrique de 69%; avec l’Amérique latine de 42%; avec le Moyen-Orient elles ont doublé. Sur le plan économique, la Russie vient a été classée en juillet 2024 dans la catégorie des pays à revenus élevés qui est la plus haute par la Banque mondiale, tandis que la consommation d’électricité par habitant en Chine devrait bientôt atteindre le niveau de celle de l’Union européenne. Ces chiffres témoignent de l’efficacité des réformes économiques entreprises par ces deux pays, qui ont su tirer parti de leur système de national-capitalisme. Sur le plan géopolitique, les membres de l’Organisation de coopération de Shanghai, dont font partie la Russie et la Chine, se sont engagés à ne pas mettre en place de sanctions unilatérales et à ne pas prendre de mesures protectionnistes excessives. Cette position contraste avec celle de l’Occident, qui a imposé des sanctions à la Russie et à l’Iran, et qui envisage de mettre en place une monnaie unique pour contrer la puissance économique croissante de ces pays. Enfin, sur le plan militaire, la Russie a annoncé qu’elle allait connaître cet été un record de raffinage des hydrocarbures, malgré les destructions de raffineries annoncées par Kiev et Washington. Cette annonce montre l’échec de la politique de frappe dans la profondeur menée par l’OTAN, et confirme l’augmentation des revenus de la Russie issus des hydrocarbures, qui ont atteint un niveau record ces derniers mois.
« Dans la guerre entre l’alliance occidentale et l’axe asiatique, les médias se concentrent sur le champ de bataille ukrainien. La vraie guerre est celle des devises, avec une Russie capable de détruire le dollar. Jusqu’à présent, les actions de Poutine ont été relativement passives. Mais déjà, la Russie et la Chine ont accumulé suffisamment d’or pour mettre en œuvre les étalons-or. C’est maintenant dans leur intérêt primordial de le faire. D’après le récent article de Sergey Glazyev dans un journal économique russe, il est clair que le règlement des balances commerciales entre les membres, les partenaires de dialogue et les membres associés de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) se fera éventuellement en or. En outre, l’économie russe bénéficierait énormément d’une baisse des taux d’emprunt des niveaux actuels de plus de 13 % à un niveau plus compatible avec une monnaie saine. Pour comprendre les conséquences, dans cet article, la comparaison est faite entre la monnaie fiduciaire et le régime de dépenses déficitaires de l’alliance occidentale et la révolution industrielle planifiée de l’axe russo-chinois pour quelque 3,8 milliards de personnes dans la famille SCO. La Chine a un taux d’épargne remarquable, qui soutiendra le capital d’investissement nécessaire pour une augmentation rapide de l’industrialisation asiatique, sans conséquences inflationnistes. Alors qu’une nouvelle série d’actions militaires en Ukraine va bientôt démarrer, il sera dans l’intérêt de Poutine de passer de la passivité à l’agression financière. Il ne lui en faudra pas beaucoup pour saper l’ensemble du système de monnaie fiduciaire occidentale – un danger à peine reconnu par un complexe militaire de l’OTAN enthousiaste...
Dans le bras de fer géopolitique entre les anciens et les nouveaux hégémons, nous voyons la meilleure des stratégies et la pire des stratégies, où la croyance s’oppose à la crédulité. C’est la saison de la lumière et la saison des ténèbres, le printemps de l’espoir et l’hiver du désespoir… En plus ça change.  Examinons la situation moderne d’hégémonie financière et monétaire américaine. Il faut reconnaître qu’un nouvel ordre est en train d’émerger depuis la contre-révolution russe de 1989 avec la chute du mur de Berlin et en Chine après la mort de Mao. Depuis plus de trente ans, il y a la perspective d’une libération économique non seulement pour la Russie et la Chine, mais pour presque tout le monde sous-développé. Les gouvernements des 1,2 milliard d’âmes établies dans les économies avancées, sont déterminés à empêcher les 6,7 milliards restants de les contester. C’est un affrontement entre des économies basées sur la production et des économies basées sur les services et la finance. C’est un choc entre des valeurs réelles et des valeurs éthérées.
La perte de pouvoir d’achat de toutes les monnaies fiduciaires occidentales est devenue ancrée dans les politiques monétaires, qui visent à voir une augmentation du niveau général des prix de 2% chaque année. Ce n’est pas une politique qui peut être mise en œuvre avec précision. En outre, cela a conduit les gouvernements à tolérer les politiques inflationnistes et à compléter la fiscalité par l’inflation du crédit au niveau de la banque centrale. La manipulation des valeurs monétaires et l’inflation monétaire sont désormais la pierre angulaire des finances publiques, conduisant inévitablement à une crise existentielle. Convaincus qu’il s’agissait d’un problème qui pouvait toujours être résolu ou continuellement reporté, les membres de l’alliance occidentale ont tout simplement fermé l’activité économique à cause du covid, pensant que tout reviendrait ensuite à la normale. Cela ne s’est pas produit, et une période de perturbation de la chaîne d’approvisionnement a suivi, nécessitant de nouvelles dépenses déficitaires de la part des gouvernements en manque de revenus. Les conséquences d’une expansion monétaire excessive étaient en place pour se déclencher. Ensuite, il y a eu la guerre par procuration contre l’Ukraine et ses effets économiques sur les prix des matières premières, à la production et à la consommation.
L’illusion de l’économie de la monnaie fiduciaire s’est accumulée depuis l’abandon de l’accord de Bretton Woods. Et la voie vers une dépendance croissante vis-à-vis des politiques inflationnistes avait été facilitée par la corruption des statistiques par lesquelles les économètres mesuraient les conséquences. Le niveau général des prix est un concept non mesurable, mais cela n’a pas empêché les gouvernements occidentaux de construire des indices des prix de détail et des prix à la consommation. Et parce qu’ils ne sont pas mesurables, les statisticiens gouvernementaux peuvent proposer leurs propres versions. L’utilisation croissante de l’indexation sur l’inflation a encouragé la réforme de la composition statistique, réussissant toujours à réduire le coût de l’indexation sur les finances publiques. Et au cours des dernières décennies, il a offert l’avantage supplémentaire de dissimuler les véritables conséquences de la politique monétaire sur la dépréciation de la monnaie. L’utilisation abusive de la statistique du produit intérieur brut comme moyen de mesurer l’activité ou le progrès économique est un autre exemple flagrant d’illusion économique. Le PIB est simplement une estimation du total des transactions éligibles et ne reflète pas leur productivité ou leur pertinence pour faire progresser la condition humaine. En effet, ils incluent les dépenses publiques, dont nous savons qu’elles sont en grande partie du gaspillage et qu’aucune d’entre elles ne peut être considérée comme économiquement valorisée par la demande des consommateurs. Au lieu de cela, le PIB est quelque chose qui peut être facilement stimulé par des mesures prises pour augmenter la quantité de monnaie et de crédit, et par des gouvernements augmentant leurs dépenses non productives. Et quand vous pouvez contrôler la représentation statistique de l’effet sur les prix, vous semblez avoir atteint un mouvement économique perpétuel…
La poursuite d’une nouvelle guerre entre les superpuissances a finalement révélé les faiblesses et les contradictions du système de monnaie fiduciaire de l’alliance occidentale, menaçant de faire prendre conscience qu’il est fatalement défectueux. Lorsque tout un système financier et économique risque de tomber en panne, il est difficile de sélectionner un aspect qui fera tomber toute l’illusion. Il est plus facile de mettre les principales erreurs sous forme de rubriques sous forme de puces, afin que le lecteur puisse se faire une idée de l’ampleur du problème global : L’inflation des prix risque de remonter. Les politiques de taux d’intérêt sont fatalement défectueuses. Les coûts de financement de la dette publique devraient augmenter. Les coûts d’emprunt du secteur privé augmentent également. Un système bancaire défaillant inclut l’insolvabilité de la banque centrale. Un système bancaire défaillant inclut l’insolvabilité de la banque centrale, puisque des taux d’intérêt plus élevés engendrent des rendements obligataires plus élevés, des valeurs des actions plus faibles, des bénéfices des entreprises plus faibles, des prêts non performants plus élevés et une liquidation accrue des garanties.
De toute évidence, le système financier de l’alliance occidentale est déjà en grande difficulté. Les conséquences d’une reprise des hostilités ukrainiennes risquent de la déstabiliser entièrement. À moins que les Russes ne soient prêts à sauver l’alliance de ses propres folies, le système financier de l’alliance occidentale est condamné. La seule question est de savoir à quelle vitesse sa destruction sera réalisée…
Surtout que l’émergence d’un système monétaire sain des superpuissances asiatiques a lieu. Il pourrait difficilement y avoir un plus grand contraste entre les objectifs politiques de l’ouest formellement avancé et le nouveau émergent, et entre les illusions de l’alliance occidentale par rapport aux aspirations de l’Asie et de toutes les nations échappant aux États-Unis. hégémonie. Il n’est guère surprenant que des nations importantes disposant de ressources énergétiques à l’échelle mondiale, comme l’Arabie saoudite et les autres nations du Conseil de coopération du Golfe, quittent le navire. De plus, la Russie, la Chine et les membres du Conseil de coopération de Shanghai passeront probablement de leur politique passive laissant l’Amérique et ses partenaires se pendre simplement par leurs erreurs, à une politique active consistant à prendre de la distance par rapport à leur échec.
Les points suivants résument brièvement la position des hégémons asiatiques : La production de biens est la base de leur avenir économique. L'Autosuffisance en ressources et en capital est effective. L’intégration et l’industrialisation à l’échelle de l’Asie sont le plan. Les balances commerciales n’auront plus d’importance, comme la Chine poursuit une politique de réinvestissement dans les pays avec lesquels elle a un déficit commercial, comme les membres du Conseil de coopération du Golfe, pour équilibrer la balance des paiements. Les politiques monétaires abandonneront le fiat pour l’or, car les investissements entrants compensent les déficits commerciaux, et les conditions existent pour que les soldes entre les participants à l’OCS soient réglés en or ou en substituts d’or crédibles.
De plus la Chine accumule de l’or depuis que la Banque populaire a été nommée pour gérer l’accumulation d’or et d’argent du pays en 1983. Sachant que l’or était dans un marché baissier massif jusqu’en 2002, de grandes quantités de lingots sont devenues disponibles à bas prix. L’État chinois avait accumulé suffisamment d’or pour lui-même grâce à l’importation de lingots, à l’importation de doré pour le raffinage et à l’investissement dans l’extraction de l’or pour permettre à ses citoyens de commencer à acheter à la fin de 2001. À ce moment-là, j’ai estimé que la Chine avait secrètement accumulé des avoirs d’environ 20 000 tonnes, et l’État a continué d’augmenter ses avoirs depuis. Le Shanghai Gold Exchange a été créé en 2002 et, à ce jour, 23 000 tonnes ont été retirées au domaine public. À ce jour, la Chine suit une politique stricte de ne pas autoriser l’exportation de l’or qui est entré dans le pays… La question de savoir si la Chine déclarera tout son or en tant que réserves monétaires est une question pour l’avenir. Cependant, la Russie est entrée dans une politique d’accumulation d’or beaucoup plus tard. Mais jusqu’à présent, entre les réserves officielles et le Fonds d’État de Russie (le Gosfund), on estime que la Russie dispose de quelque 12 000 tonnes, dépassant les réserves officielles américaines de 8 134 tonnes. En outre, la Russie prévoit d’augmenter la production minière de plus de 300 tonnes à 500 tonnes par an, et le Gosfund continue d’acheter auprès de sources nationales. Le contraste avec les monnaies fiduciaires de l’alliance occidentale ne pourrait pas être plus grand. Les conséquences sont claires : d’autres pays du groupe SCO et BRICS vendent des dollars contre de l’or, c’est pourquoi les banques centrales sont estimées par le World Gold Council comme ayant accumulé plus de 1 100 tonnes en 2022. Cette accumulation devrait s’accélérer à mesure que le prix de l’or l’or en monnaie fiduciaire occidentale augmente (c’est-à-dire que le dollar et les autres monnaies fiduciaires diminuent) dans un marché mondial des lingots qui manque déjà de liquidité.  Les conséquences pour le financement du gouvernement américain sont désastreuses. Pendant des décennies, le gouvernement américain s’est appuyé sur les étrangers pour accumuler des dollars et les réinvestir dans des actions du Trésor américain. La liquidation de ces avoirs, à un moment où les déficits budgétaires entrant en récession sont appelés à augmenter fortement, est susceptible de propulser les rendements des obligations en dollars à la hausse. Nous constatons déjà que les avoirs en dollars et les actifs financiers détenus par des étrangers commencent à être vendus, ce qui, selon les chiffres TIC du Trésor américain, est passé d’un sommet de 34 000 milliards de dollars à environ 30 000 milliards de dollars actuellement. La majeure partie de cette baisse est due à des effets de valorisation, reflétant la hausse des taux d’intérêt et des rendements obligataires au cours de la dernière année.
Lors du Forum international de Saint-Pétersbourg en juin dernier, auquel ont participé 81 délégations officielles, le président Poutine a clairement indiqué que les réserves de dollars et d’euros devaient être vendues par crainte de confiscation et en raison de leur perte de pouvoir d’achat. Non seulement Poutine a incité les gouvernements étrangers à se débarrasser de leurs réserves en dollars et en euros, mais l’agression de l’OTAN contre l’Ukraine ne manquera pas de faire grimper la valeur des matières premières et de l’énergie en monnaies fiduciaires, et donc le niveau naturel des taux d’intérêt et des rendements obligataires. En bref, par sa réponse à l’agression de l’OTAN, il a le pouvoir de détruire la monnaie et les systèmes financiers de l’alliance. Et étant donné que la Russie, la Chine et l’ensemble des membres de l’OCS bénéficieraient d’un étalon-or, il y a tout lieu pour lui de prendre l’option nucléaire, non pas de type ogive, mais financière, (ce qui est très bon signe pour un noble changement de paradigme en douceur). » (Extraits de l'article « La guerre des devises et l’avenir du dollar » de Alasdair MacLeod)
« Dans un contexte de concurrence internationale féroce, le Brésil a adopté une nouvelle politique qui pourrait bien redéfinir ses relations commerciales avec un partenaire de longue date, la Chine. Cette initiative qui touche l’empire du Milieu avec qui il partage le bloc BRICS s’inscrit dans une série de mesures visant à protéger les industries locales, face à un défi économique de taille. Les implications de cette décision promettent d’être vastes et profondes. Le gouvernement brésilien a récemment décidé de prendre des mesures protectionnistes en imposant une taxe de 25 % sur l’acier importé de Chine au-delà d’un certain quota. Cette décision, bien que surprenante étant donné que la Chine est le premier partenaire commercial du Brésil, reflète une tentative désespérée de protéger l’industrie sidérurgique nationale. Le Brésil et la Chine, membres du bloc BRICS, entretiennent des relations commerciales solides et stratégiques. Cependant, l’afflux massif d’acier chinois en 2023 a sérieusement perturbé le marché local, plongeant le secteur sidérurgique brésilien dans une crise sans précédent. La décision de taxer l’acier chinois vise à freiner cette concurrence jugée déloyale et à stabiliser l’industrie nationale. Le gouvernement brésilien a ciblé onze produits spécifiques du secteur sidérurgique pour cette taxe, bien que les industriels en espéraient davantage. En 2023, la surabondance d’acier chinois a conduit à la suspension temporaire des activités d’une grande entreprise sidérurgique brésilienne, entraînant le licenciement de 700 travailleurs. Le gouvernement brésilien ne pouvait plus rester inactif alors que le secteur est en crise profonde. En imposant cette taxe, le Brésil espère redonner un souffle à son industrie sidérurgique, même si cette mesure ne satisfait pas pleinement les attentes des industriels locaux qui souhaitaient une protection plus large. L’industrie sidérurgique n’est pas la seule à souffrir de la concurrence chinoise au Brésil. Plusieurs autres secteurs économiques ressentent également la pression croissante des importations à bas coût en provenance de Chine. Le textile, les chaussures et les jouets, qui dépendent fortement d’une main-d’œuvre intensive et utilisent relativement peu de technologie, sont particulièrement vulnérables. Ces industries exercent une pression considérable sur le gouvernement brésilien pour qu’il adopte des mesures similaires à celles imposées sur l’acier. En réponse à ces préoccupations, le Brésil a récemment mis en place une taxe sur les produits en ligne vendus à moins de 50 dollars, une décision visant principalement à protéger le secteur textile contre l’afflux de produits chinois bon marché. Cette nouvelle taxe, bien que nécessaire pour soutenir les industries locales, a suscité un tollé parmi les consommateurs brésiliens, en particulier ceux des classes moins aisées. Les produits chinois bon marché avaient gagné en popularité en raison de leur accessibilité, et l’augmentation des prix résultant de cette taxe est perçue comme une mesure impopulaire et pénalisante pour ces consommateurs. La décision du Brésil de taxer les importations d’acier chinois marque un tournant dans sa politique commerciale. Bien que cette mesure reflète une tentative de soutenir l’économie locale, elle pourrait compliquer les relations avec la Chine, son principal partenaire commercial et co-membre du bloc BRICS. Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme « Read to Earn » ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages. » (Article « BRICS : Le Brésil inflige une lourde taxe à la Chine ! » de Luc José A.)
« L’Occident a provoqué les conflits en Ukraine, au Proche-Orient et continue de mentir. En déclarant que la Russie veut attaquer l’Europe, l’Occident délire. Les actions des États-Unis détruisent le système de sécurité en Europe. Sans une Russie souveraine et forte, un ordre mondial durable est impossible. L’Occident détruit délibérément les normes morales et l’institut de la famille, alors que la Russie choisit la vie et les valeurs traditionnelles. La Russie a été et reste un bastion des valeurs traditionnelles, notre choix est partagé par la majorité des peuples du monde. Nous ne permettrons à personne de s’immiscer dans nos affaires intérieures. Il est nécessaire de former un nouveau contour de la sécurité mondiale. La Russie est prête au dialogue avec tous les pays. Le dialogue de la Russie avec l’ASEAN, l’Afrique et les pays arabes se développe de manière positive. Nous voyons de grandes perspectives dans la construction d’un vaste partenariat eurasien. L’économie russe a accusé en 2023 une croissance beaucoup plus rapide que l’économie mondiale, et a devancé les pays du G7. À court terme, la Russie intégrera le top 4 des plus grandes économies mondiales. La part des produits importés devra baisser, d’ici 2030, à 17% du PIB. De nombreux anciens monopoles et stéréotypes s’effondrent dans l’économie mondiale. Les pays des BRICS créeront 37% du PIB mondial d’ici 2028, alors que l’indicateur du G7 tombera à 28%. L’Occident scie la branche sur laquelle il est assis depuis des décennies, discréditant ses propres monnaies et son système bancaire. La Russie construira une nouvelle architecture financière mondiale sur une base technologique avancée qui ne dépendra pas d’interférence politique. Nous travaillerons avec des nations amies pour créer de nouveaux corridors logistiques et mettre en place une infrastructure financière sûre. » (Extrais du discours du président russe Poutine à l’Assemblée fédérale russe en février 2024)